CM2- Une histoire de la société industrielle

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INTRODUCTION : Comment en sommes-nous arrivés là ?

Longtemps, l’histoire a raconté le développement de la société humaine (institutions, État, culture, sciences...).

  • Peu d’intérêt pour la nature : elle est vue comme ce dont il faut se libérer (Michelet, Marx).

  • Idée dominante : l’histoire humaine = triomphe sur la nature.

Depuis les années 1970, histoire de l’environnement émerge :

  • Intègre les risques, les aléas naturels.

  • Renouvellement historiographique (histoire des sciences, de l’économie...).

  • Nature vue comme un partenaire, pas juste un cadre ou un obstacle.

  • Introduction des phénomènes non-humains dans l’histoire.

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I. LES HUMAINS, LE VIVANT ET LA TERRE : UNE HISTOIRE LONGUE DE L’EMPREINTE ÉCOLOGIQUE

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A. L’IMPACT ANCIEN DE L’HUMANITÉ SUR LA TERRE

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Une empreinte humaine ancienne

Évolution biologique :

  • Langage articulé, posture debout → changements majeurs (développement technique, conquête du milieu)

  • Homo erectus (2MM d’années, Afrique de l’Est) : maîtrise du feu, exploration de nouveaux territoires

  • Homo sapiens (300 000 ans) : seule lignée survivante du genre Homo → expansion planétaire

Caractéristiques humaines :

  • Intervention sur le milieu (niches écologiques surdimensionnées, artefacts techniques intégrés à notre morphologie)

  • La technique n’est pas une erreur : elle fait partie de l’évolution humaine.

Modification des écosystèmes :

  • Extinctions massives (ex : mammouths)

  • Domestication d’espèces, usage du feu pour gestion des paysages, dérivation de l’eau pour irrigation

  • Déforestation et transformation active du milieu

  • L'humain = ingénieur écologique

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Déconstruction du mythe du “primitivisme”

Impact ancien des sociétés dites "primitives" :

  • Amazonie = milieu fortement anthropisé bien avant la colonisation

  • Communautés précolombiennes d’Amérique du Sud :

    • Détection via lidar de tumulus, civilisations structurées

    • Colonisation a forcé fuite et transformation défensive de ces sociétés

Appropriation ancienne du milieu, pas un "vivre en harmonie pure" avec la nature

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La domestication : contrat plus que domination ?

Domestication :

  • Sens commun = domination → réduction à une forme de partenariat plus complexe

  • (M. Zeder) : Deal entre espèces pour stabiliser ressources et prolonger la vie de l'espèce domestiquée

Sélection artificielle :

  • Ex : chiens, cochons → domestication progressive en sélectionnant les individus dociles

  • Échecs de domestication (ex : gazelles ingérables, rennes difficilement domestiqués)

Lien prédation/domestication :

  • Certaines espèces domestiquées (chèvres, moutons) d’abord chassées, puis enfermées et sélectionnées

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Effets en cascade de la domestication

Changements profonds :

  • Sédentarisation

  • Urbanisation

  • Transformation des rapports sociaux

  • Dépendance nouvelle aux ressources agricoles (rythmes de récolte → nécessité de stockage → risques accrus de famines/crises)

Corrélations complexes :

  • Domestication ≠ automatiquement urbanisation

  • Evolution pas uniquement économique, mais aussi symbolique, religieuse, culturelle

Diffusion lente :

  • Néo­lithique : domestication depuis Croissant Fertile → Europe du Nord = 4000 ans

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Réflexions critique sur la “Révolution néolithique”

Débats philosophiques et anthropologiques :

  • Rousseau (1755) : invention de la propriété avec sédentarisation → inégalités, conflits, besoin d’État

  • Marshall Sahlins (Stone Age Economics) : sociétés de chasseurs-cueilleurs vues comme "abondantes"

  • Pierre Clastres : sociétés contre l’État, refusant l’émergence de pouvoir coercitif

  • David Graeber : relecture critique des origines de l’État et des inégalités

Questions majeures :

  • Domestication : progrès ou perte ?

  • Civilisation urbaine : progrès matériel mais création de vulnérabilités (zoonoses, famines, guerres)

  • Chasseurs-cueilleurs plus heureux ? Socle guerrier quand même

Double domestication :

  • Domestication de la nature et auto-domestication de l’humanité → discipline sociale accrue

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Le tournant de la sédentarisation

Rousseau (Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, 1755) :

  • Sédentarisation = apparition de la propriété privée.

  • Nécessité de définir : à qui appartient le troupeau, qui a droit de le superviser, d’en disposer ?

  • Naissance des institutions pour encadrer la propriété et la production.

Paradoxe du développement humain :

  • Développement matériel (agriculture, production) apparition de conflits et besoin d’un État pour arbitrer.

  • Le progrès économique entraîne des coûts institutionnels élevés : besoin d’autorité, de lois, de coercition.

  • La régulation structure les sociétés mais génère tensions et hiérarchies.

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Domestication, auto-domestication et rigidification sociale

Domestiquer la nature = s’auto-domestiquer aussi :

  • Pour contrôler le vivant, l’humain a dû se discipliner lui-même.

  • Développement de techniques de cadrage (agriculture, stockages) → sociétés plus rigides.

Débat entre optimistes et pessimistes :

  • Optimistes : progrès matériel, augmentation du contrôle et de la sécurité.

  • Pessimistes : perte de liberté, accroissement des inégalités, lourdeur des institutions.

Chasseurs-cueilleurs plus heureux ? :

  • Idéalisation à nuancer : sociétés de chasseurs-cueilleurs aussi marquées par des violences, guerres, compétitions pour les ressources.

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Réflexion sur l’histoire profonde de l’humanité

Histoire humaine = interaction constante entre transformation écologique et transformation sociale.

  • Les choix techniques (domestication, agriculture) façonnent autant les milieux naturels que les formes d’organisation sociale.

  • Solidarité du naturel et du social : pas de coupure nette entre "nature" et "culture".

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B. LA PREMIÈRE MONDIALISATION : CONQUÊTE, VIOLENCE ET CHOC ENVIRONNEMENTAL

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Expansion impériale et rapport au milieu naturel

XVIe–XVIIIe siècles : expansion coloniale européenne avant capitalisme industriel.

  • Mise en contact de mondes peu connectés → mutations sociales, politiques, écologiques.

Effets ambivalents :

  • Prédation : mines, plantations, esclavage, pillages.

  • Sensibilité environnementale émergente : botanistes, naturalistes sur les expéditions (souvent avec arrière-pensées coloniales).

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Effets écologiques de l’expansion : “The Columbian Exchange

Concept : Alfred Crosby « Échange colombien ».

  • Brassages massifs de plantes, animaux, maladies :

    • Europe ➔ Amériques : bétail (cochon, mouton, cheval), canne à sucre, riz, maladies.

    • Amériques ➔ Europe/Afrique/Asie : cacao, maïs, tomates, pommes de terre...

  • Effets dramatiques :

    • Maladies dévastatrices pour populations indigènes (non immunisées).

    • Transformation durable des écosystèmes et régimes alimentaires.

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Plantation, esclavage et laboratoire colonial

Économie de plantation (Sidney Mintz, Sweetness and Power) :

  • Innovation financière : investissements lourds à long terme.

  • Travail forcé : esclavage basé sur la « color line ».

  • Agronomie : monocultures intensives (ex : canne à sucre).

  • Rationalisation du travail : division stricte des tâches pour maximiser les rendements.

  • Marketing : sucre, tabac, thé, chocolat popularisés en Europe (conséquences sanitaires et culturelles).

Colonies = laboratoire d'expérimentations :

  • Optimisation scientifique de l'agriculture (espacement des plantations, rotation).

  • Création d’institutions financières innovantes pour soutenir ces entreprises.

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Aux origines colonailes de l’environnementalisme

Green Imperialism (Richard Grove) :

  • Expansion coloniale alimente mythe de la « nature vierge ».

  • Botanistes et naturalistes inspirés par les savoirs indigènes.

  • Création de jardins botaniques : instruments de pouvoir et de savoir coloniaux.

    • Ex : Jardin des Plantes (Paris), Jardin botanique de Saint Vincent (Caraïbes).

Paradoxe :

  • Début d’une sensibilité environnementale liée à volonté coloniale de gérer et exploiter la nature de façon plus « rationnelle ».

  • Emergence du conservationnisme (fin XIXe, USA) parallèle à l'essor du capitalisme fossile.

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Colonisation et discours environnemental

Diana Davis, Resurrecting the Granary of Rome

  • Critique coloniale : accusation de mauvaise gestion locale des ressources naturelles (forêts, agriculture, etc.).

  • Exemple : France en Algérie :

    • Les colons pensent "régénérer" une Afrique du Nord jadis prospère (cité dans les textes antiques).

    • Prétexte pour justifier colonisation et appropriation des terres.

Savoirs européens comme armes de dépossession

  • Rendre la terre "cultivable" = justification pour droits de propriété coloniaux.

  • Mythe de la terra nullius :

    • Utilisé notamment en Australie pour nier les droits des Aborigènes.

Argument religieux

  • Obligation pour l’humain de cultiver, produire → droit sur les terres.

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La propriété, la productivité et la dépossession

Locke, Second traité du gouvernement civil

  • Le propriétaire gagne la terre par le travail et la mise en valeur.

  • Critique implicite des populations autochtones : perçues comme "improductives".

  • Citoyenneté = capacité à améliorer la productivité d’un espace.

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Suprématie culturelle européenne

Europe vue comme pôle civilisateur, centre du monde.

  • Rapport de subordination avec les périphéries colonisées.

  • Colons se pensent légitimes pour "améliorer" les terres "sous-exploitées".

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Colonisation, environnement et parcs naturels

Karl Jacoby, Crimes Against Nature

  • Création de parcs naturels :

    • Outil de dépossession des peuples autochtones sous couvert de préservation.

    • Idéalisation de la "wilderness" américaine par les colons.

Peintures et idéologie

  • Albert Bierstadt, Mount Corcoran (1876) :

    • Célébration de la nature, sublimée et conquise.

  • Thomas Cole, The Last of the Mohicans (1827) :

    • Nature magnifiée mais destinée à être contrôlée.

  • John Gast, American Progress (1872) :

    • Allégorie de la Destinée manifeste : colonisation justifiée par mission divine.

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La critique de la wilderness

William Cronon, Getting Back to the Wrong Nature

  • Critique de l’écologie radicale :

    • "Retour à la nature" = mythe colonial.

    • Véritable écologie = repenser les rapports sociaux avec le milieu naturel, pas exclure l’humain.

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II. L’AVÈNEMENT DES SOCIÉTÉS INDUSTRIELLES

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A. LA CIVILISATION DU CHARBON

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L’utilité du charbon

Le charbon avant l’industrialisation

  • Jusqu’au début XIXᵉ siècle : usage essentiellement domestique (chauffage, cuisine).

  • Peu d’usages industriels avant la machine à vapeur.

  • cf. Charles-François Mathis, La Civilisation du charbon

Pourquoi le charbon devient central ?

  • Autres sources d’énergie (hydraulique, animale, éolienne) existent encore.

  • Charbon = achat direct d'énergie (quantifiable, stockable, transportable).

  • Objectivation de l'énergie :

    • Concept d’énergie (Watt, Joule, Carnot) théorisé dans les années 1840.

    • Thermodynamique naît avec l’usage massif du charbon.

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Pourquoi en Angleterre

Le débat historique

  • Pas simplement parce que le charbon est meilleur ou moins cher.

  • Connaissance du charbon et du pétrole depuis l’Antiquité —> problème = mise en valeur industrielle, pas découverte.

La Grande Divergence (Kenneth Pomeranz)

  • Pourquoi l’Angleterre et non la Chine ?

    • Rejet des explications institutionnelles, culturelles ou financières (ethnocentrées).

    • En 1750 : niveaux de développement similaires entre Angleterre et delta du Yangzi.

  • Deux facteurs principaux :

    1. Accès au charbon : plus accessible et de meilleure qualité en Angleterre.

    2. Empire colonial :

      • Permet d’externaliser besoins en ressources et en nourriture.

      • Notion d’"hectares fantômes" : surfaces virtuelles absorbées par l’Empire.

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Le tournant technologique : charbon, vapeur, textile

Conversion énergétique indispensable

  • Richard Arkwright (machine à tisser mécanique) + James Watt (machine à vapeur) :

    • Utilisation massive du charbon possible grâce aux machines transformant énergie en production industrielle.

  • Extraction minière facilitée (pompes à vapeur contre inondations).

Effets sur l’industrialisation

  • Délocalisation des usines :

    • Plus besoin de dépendre des moulins hydrauliques.

    • Concentration des industries dans les villes.

  • Contrôle de la main-d'œuvre facilité : production moins soumise aux aléas naturels.

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L’approche critique : était-ce inéluctable ?

Andreas Malm, Fossil Capital

  • Passage au charbon non pas seulement pour la productivité mais pour :

    • Contrôler mieux les travailleurs.

    • Fluidifier le capital (prix, quantité, localisation de l’énergie prédictibles).

  • Avant 1830 : hydraulique parfois plus rentable !

  • Industrialisation au charbon = choix social, capitaliste, pas déterminisme technologique.

L'autonomisation de l'économie

  • Avant : économie dépendante du climat et des aléas naturels.

  • Après : détachement progressif —> économie capitaliste = monde matériel réorganisé pour permettre le libre échange marchand.

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Figures sociales et nouvelles inégalités : les mineurs

Le mineur, symbole de l’économie extractive

  • Métier dangereux (effondrements, maladies pulmonaires).

  • Création de communautés minières (univers de lutte sociale, cf. Germinal de Zola).

Nouvelles inégalités sociales

  • Salaires inégaux.

  • Exposition différentielle aux risques environnementaux et sanitaires.

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B. POLLUTIONS, FUMÉES ET PÉNURIES

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Naissance d’une conscience environnementale

Dès l’apparition de la société industrielle ➔ critiques et protestations.

  • Passage du terme "nuisances" (terme juridique : atteinte aux biens, santé, usage normal) à "pollution" (XIXᵉ siècle) :

    • Pollution : perte de la seule connotation morale ➔ désigne une altération humaine d’un système naturel.

Premières formes de pollutions identifiées :

  • Pollution des rivières en Angleterre (Royal Commission on River Pollution, 1850s).

  • Pollution de l’air (smog londonien) → débouche plus tard sur la notion de pollution sonore, visuelle, etc.

Bilan

  • La tension développement économique vs protection environnementale est contemporaine de la révolution industrielle.

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Exemple emblématique : Rio Tinto, Espagne (1888)

Contexte

  • Mines de cuivre en Andalousie, anciennement exploitées mais intensification massive à partir des années 1870 grâce aux capitaux britanniques.

  • Déjà des plaintes sur les effets :

    • Dégradation de la végétation.

    • Problèmes de santé pour les ouvriers et leurs familles.

La mobilisation

  • Coalition sociale inédite :

    • Grands propriétaires + paysans + ouvriers unis contre les fumées industrielles.

    • Dirigés par le militant anarchiste Maximiliano Tornet.

  • Double dimension de la contestation :

    • Sociale : contre les élites industrielles et l'État espagnol.

    • Patriotique : contre les intérêts économiques britanniques.

La fusillade du 4 février 1888

  • Manifestation de 15 000 personnes contre les pollutions.

  • L'armée tire sur la foule ➔ plus de 100 morts.

  • Événement tragique révélateur de :

    • La violence des conflits environnementaux dès la première industrialisation.

    • L'articulation entre enjeux écologiques, sociaux et politiques.

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II. ALERTES ET MOBILISATIONS : UNE HISTOIRE DE LA CRITIQUE ÉCOLOGISTE DE LA SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE

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A. UNE PRISE DE CONSCIENCE ANICENNE

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Premiers signes d’inquiétude (fin XVIII- début XIXe)

Dès l'époque moderne, inquiétudes sur la finitude des ressources :

  • Inventaires de la faune et de la flore (1820-1830).

  • Premiers bilans d'extinction d'espèces ➔ sensibilisation croissante du public.

Protection du patrimoine (paysages naturels, sites archéologiques) au XIXᵉ siècle, en lien avec une critique du modèle occidental dominateur.

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Voix critiques majeures

Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829)

  • Dans son article "Homme" (1817) :

    • Dénonce la destruction environnementale par l'homme.

    • Critique l'exploitation aveugle des ressources naturelles pour une jouissance immédiate.

    • Décrit les effets : déforestation, assèchement des sols, appauvrissement de la biodiversité, désertification.

    • L'homme menace son propre avenir par son comportement insouciant.

⇒ Vision d’une autodestruction humaine par destruction environnementale.

Charles Fourier (1772-1837)

  • Dans Détérioration matérielle de la planète (1821) :

    • Intègre une critique écologique dans sa critique de "l'industrie civilisée".

    • Voit l'industrialisation comme facteur de dégradation matérielle et morale de la Terre.

Emile Blanchard (1819-1900)

  • Dans La Revue des deux Mondes (1870) :

    • Dénonce la destruction des grands animaux.

    • Lien direct entre expansion de la civilisation européenne et dévastation écologique.

    • Anticipe une uniformisation et appauvrissement de la Terre.

Critique de la civilisation industrielle = critique écologique.

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Premiers théoriciens de l’impact humain sur la Terre

Georges Perkins Marsh (1801-1882)

  • Auteur de Man and Nature (1864).

  • Première analyse globale de l'impact humain sur la Terre :

    • Destruction des sols, modifications climatiques, extinction d'espèces.

  • Voit l’action humaine comme une menace pour la survie de l’espèce : “La Terre est en train de devenir une maison impropre à son plus noble habitant…

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Critique sociale et esthétique du progrès industriel

John Ruskin (1819-1900)

  • Historien et critique d'art.

  • Dans Unto This Last (1860) :

    • Prône sobriété, artisanat, respect des paysages.

    • Dénonce la production de masse et ses effets destructeurs.

William Morris (1834-1896)

  • Artiste, écrivain et militant socialiste.

  • Dans News from Nowhere (1890) :

    • Imagine une société post-industrielle harmonieuse avec la nature.

    • Conteste l'idée de "progrès" industrielappel à préserver les ressources naturelles.

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Récapitulatif des idées des auteurs

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B. LES PREMIÈRES MOBILISATIONS ENVIRONNEMENTALES

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L’environnementalisme étatsunien (fin XIXe siècle)

Deux courants fondateurs :

  • Conservation (Gifford Pinchot, Roosevelt) :

    • Gestion rationnelle des ressources naturelles.

    • Soutien au développement tout en assurant la soutienabilité et la souveraineté nationale.

  • Préservation (John Muir, Thoreau) :

    • Défense de la valeur intrinsèque de la nature.

    • Volonté de repenser la relation homme/nature ➔ nature vue comme un être vivant digne de respect.

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Acteurs majeurs

Theodore Roosevelt :

  • Premier président impliqué dans la sauvegarde du patrimoine naturel.

  • Cofondateur du Boone and Crockett Club (1887).

  • Promotion de la conservation via le Department of Interior.

Henry David Thoreau :

  • Auteur de Walden ; conférence célèbre "In Wilderness is the preservation of the world" (1851).

  • Précurseur de l'écologie radicale et de la désobéissance civile.

John Muir :

  • Naturaliste, écrivain.

  • Promoteur des parcs nationaux comme Yosemite (créé en 1864).

Aldo Leopold :

  • Philosophe de l'environnement.

  • Auteur de Sand County Almanac.

  • Défenseur d'une éthique de la terre (Land Ethic).

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Premières protections institutionnelles

Parc Yellowstone (1872) : premier parc national du monde (9000 km²).

Ambiguïtés :

  • Ces démarches sont aussi liées à l'impérialisme et à la marchandisation de la nature (zoologiques, botaniques).

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Les débuts de l’organisation internationale (fin XIX-début XX)

Les dates

  • 1883 : Fondation de l’Union des ornithologues américains.

  • 1890 : Fondation de la Société royale de protection des oiseaux (UK).

  • 1912 : Première société ornithologique française.

  • 1913 : 1ʳᵉ Conférence internationale pour la protection de la nature (Berne).

Retard français en matière de mobilisation écologique (analyse de Valérie Chansigaud).

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Après 1945 : alertes croissantes

USA :

  • Fairfield Osborn, La planète au pillage (1948) ➔ surconsommation et épuisement des ressources.

  • William Vogt, La faim du monde (1949) ➔ pression démographique et dégradation des terres.

France :

  • Jean Rostand, Théodore Monod, Roger Heim, Jean Dorst ➔ alertes sur l'extinction des espèces et les dégradations.

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ONG et mouvements écologistes (1960s-1970s)

Les dates

  • WWF (1961) ➔ protection des espèces menacées.

  • Friends of the Earth (1969).

  • Greenpeace (1971) ➔ actions directes contre pollutions et destructions.

  • Mouvements hippies ➔ critique de la consommation et de l'industrialisation.

1972 :

  • Rapport The Limits to Growth (MIT, Meadows) ➔ prévision d’un effondrement écologique.

  • Création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

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Etude de cas : Rachel Carson et la dénonciation des pesticides

Rachel Carson (1907-1964) :

  • Biologiste, employée du Bureau de la pêche américaine.

  • Autrice de Silent Spring (1962) ➔ alerte sur la toxicité du DDT.

DDT :

  • Découvert au XIXᵉ siècle ; massivement utilisé pendant la 2GM contre le typhus et la malaria.

  • Provoque des désastres environnementaux (pollution des sols, destruction de la biodiversité).

Impact :

  • Prise de conscience publique massive.

  • Rapport du President's Science Advisory Committee (1963).

  • 1972 : interdiction du DDT aux États-Unis.

  • Création de l'EPA (Environmental Protection Agency).

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C. L’ACTION INTERNATIONALE

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Premiers jalons (1945-1970)

1968 : Conférence "Biosphère" de l'UNESCO ➔ introduction de l'idée de développement écologiquement viable.

1972 : Conférence de Stockholm "Une seule Terre" :

  • 1ʳᵉ conférence mondiale sur l’environnement humain sous l’égide des Nations Unies.

  • Début d'une prise de conscience globale sur les enjeux écologiques.

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Contexte économique : chocs pétroliers et transition énergétique

1973 : 1ᵉʳ choc pétrolier ➔ prix du pétrole quadruple.

1978 : 2ᵉ choc pétrolier ➔ aggravation de la crise énergétique.

1979 : Discours de Jimmy Carter :

  • Appel à une transition énergétique : moins de pétrole, plus d’énergies renouvelables.

  • Concept d'éco-développement émerge.

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Définition du développement durable : rapport Brundtland (1987)

Rapport "Our Common Future" confié à Gro Harlem Brundtland (ancienne Première ministre norvégienne).

  • Définition historique : “Répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs”

  • Fondement du concept moderne de développement durable.

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Premiers succès de l’action internationale

Protocole de Montréal (1987) :

  • Lutte contre le trou de la couche d’ozone.

  • Interdiction progressive des CFC (gaz industriels détruisant l’ozone).

Création du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) en 1988 :

  • Mission : synthétiser les connaissances scientifiques sur le changement climatique pour informer les politiques.

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Les “Sommets de la Terre”

Sommet de Rio (1992) :

  • Création de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques).

  • Adoption de la Convention sur la diversité biologique (CDB).

  • Popularisation du concept de biodiversité.

COP (Conférence des Parties) :

  • Rencontres annuelles pour négocier les mesures climatiques (première COP en 1995).

Sommet de Johannesburg (2002) :

  • Relance de "l'objectif biodiversité 2010" ➔ réduire la perte de biodiversité.

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Biodiversité et 6e extinction de masse

Origine du mot "biodiversité" :

  • Popularisé en 1988 après un colloque à Washington (Walter G. Rosen).

Convention sur la diversité biologique (CDB) :

  • Signée par 168 États.

  • La préservation de la biodiversité devient une préoccupation universelle (sauf signature par les US).

État des lieux :

  • Estimations : 8 à 10 millions d'espèces, seulement 2 millions décrites.

  • Taux d’extinction 100 à 1000 fois supérieur au rythme naturel ➔ notion de sixième extinction de masse.

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Organisations internationales majeures

UICN (1948) :

  • Première institution environnementale mondiale (sous l'UNESCO).

  • Répertorie la Liste rouge des espèces menacées.

WWF (1961) :

  • Fond mondial pour la nature.

  • Campagnes de sensibilisation et de protection des espèces.

IPBES (2012) :

  • Plateforme scientifique intergouvernementale sur la biodiversité (rôle équivalent au GIEC pour la biodiversité).

  • Produit des rapports pour guider les décisions politiques.

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CONCLUSION

L’anthropocène, un produit de l’industrialisation depuis la fin du XVIIIe siècle

  • Le recours intensif aux énergies fossiles

  • Le rôle amplificateur des guerres totales (production, innovations, destructions) ; des destructions à la fois humaines et naturelles

  • Guerre froide et compétition entre blocs : la démesure productiviste, techniciste et modernisatrice

Des effets profonds d’accoutumance

  • La consommation de masse, le marketing et la fabrique des besoins

  • La dépendance sociale et culturelle aux énergies fossiles

  • L’histoire comme ressource pour retrouver des voies alternatives