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Genre: Histoire, Arts et représentations
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Contradictions de la Révolution —> une brèche?
Les hommes et les femmes vivent ensemble les grands événements, les ruptures du temps
L’universalisme de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ne concerne pas vraiment les femmes: elles ne sont pas des individus
—> pourtant le Révolution leur accorde droits civils… mais aucun droit politique
Pourquoi les femmes sont excluses de l’exercice politique?
Elles:
ne sont pas vues comme des individus
sont toutes des «citoyennes passives» aux côtés des mineurs, des étrangers et des fous
Les deux droits civils accordés aux femmes
égalité successorale
égalité dans l’acte civil du mariage qui suppose le libre consentement et peut être dissous par le divorce
La Révolution Française: une révolution d’hommes?
La femme: «la femelle de l’homme» (Encyclopédie, 1751)
Une brèche?
« La Révolution a détrôné le père, comme elle a tué le roi » (M. Perrot)
De la mysoginie
Les anciens
Les nouveaux
Les anciens
—> la consideration de la femme selon l’archevêque Dard du Bosco
«un serpent adroit et un fier ennemi de l’homme qui dresse des embûches aux âmes, un redoutable adversaire du genre humain», … « l’huissier du diable », … une terre de malédiction » (Discours sur la femme, 1754)
Les nouveaux
—> Emile (1762) et l’idéal de complémentarité
«Dans l’union des sexes, chacun concourt également à l’objet commun, mais non de la même manière (…). L’un doit être actif et fort, l’autre passif et faible: il faut nécessairement que l’un veuille et puisse, il suffit que l’autre résiste » … « l’un triomphe de la victoire que l’autre lui fait remporter. De là naissent l’attaque et la défense, l’audace d’un sexe et la timidité de l’autre»
Rétif de la Bretonne (1734-1806) et son projet de règlement
Projet pour remettre «les femmes à leur place, et par ce moyen, travailler efficacement à la réformation des mœurs»
L’inégalité des sexes sera consacrée dès le berceau:
«Les filles seront emmaillotées, au lieu que les garçons ne le seront pas du tout, les mouvements de la fille devant être retenus et contraints dès le premier instant de la vie, et se ressentir de la modestie qu’on lui doit inspirer. Les garçons, à l’inverse des filles, ne doivent pas être caressés durant leur enfance parce que cela rapetisse leur esprit et énerve le caractère»
La participation des femmes: les «boutefeux»
???
Des autres exemples
les républicaines participent à une réunion d’un club patriotique
les tricoteuses —> elles n’abandonnent pas «les devoirs de leur sexe»
Citation d’Olympe de Gouges
«Femme, réveille-toi; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers; reconnais tes droits»
Chaumette (1793)
«Depuis quand est-il permis aux femmes d’abjurer leur sexe, de se faire homme? Depuis quand est-il d’usage de voir les femmes abandonner les soins pieux de leur ménage, le berceau de leurs enfants, pour venir sur la place publique, dans la tribune aux harangues, à la barre du Sénat, remplir des devoirs que la nature a départis à l’homme seul?»
Madame Roland (1754-1793)
“Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom!”
Exécutions —> Le Moniteur (19 novembre 1793) englobe dans une même condamnation les trois femmes bientôt guillotinées
Marie-Antoinette: «une mauvaise mère, une épouse débauchée »
Olympe de Gouges: «Elle voulut être homme d’Etat et il semble que la loi ait puni cette conspiratrice d’avoir oublié les vertus qui conviennent à son sexe»
Madame Roland: «Elle était mère mais elle avait sacrifié la nature en voulant s’élever au-dessus d’elle; le désir d’être savante la conduisit à l’oubli des vertus de son sexe, et cet oubli, toujours dangereux, finit par la faire périr sur l’échafaud»
Le 19ème siècle légalise la hiérarchie des sexes notamment par deux choses
Le code civil
Le discours scientifique
Le code civil
Ce «monument d’iniquité» (George Sand)
On «doit apprendre à la femme qu’en sortant de la tutelle de son père, elle passe sous la tutelle de son mari»
«La femme est sa propriété comme l’arbre fruitier est celle du jardinier»
—> l’inferiorité matrimonial de la femme
—> l’incapacité de la femme mariée
Le discours scientifique
Contribue à la hiérarchisation des sexes:
—> «L’homme est un cerveau, la femme une matrice» (Jules Michelet)
* Réaffirmation de la faiblesse féminine
Gustave Le Bon
«Tous les physiologistes qui ont étudié l’intelligence des femmes reconnaissent aujourd’hui qu’elles représentent les formes les plus inférieures de l’évolution humaine et sont beaucoup plus près des enfants et des sauvages que de l’homme adulte civilisé»
De la débilité mentale physiologique chez la femme (1900)
Un livre de Dr P.J. Moebius
—> «De la femme, la nature exige amour maternel et fidélité. C’est pourquoi la petite fille joue déjà à la poupée et s’occupe tendrement de tous les êtres dans le besoin. C’est pourquoi la femme est semblable à un enfant, gaie, patiente, et sans complication (…) De tout cela il ressort que la débilité mentale, ou la faiblesse d’esprit, de la femme est non seulement une réalité, mais encore une nécessité, ce n’est pas seulement un fait physiologique, mais encore un postulat physiologique. Si nous voulons une femme entièrement comblée par sa vocation de mère, elle ne peut avoir un cerveau d’homme. S’il pouvait se faire que les facultés féminines aient le même développement que les facultés masculines, les organes génitaux s’atrophieraient et nous serions en présence d’un androgyne aussi laid qu’inutile»
Citation de O. Mirbeau
«Ceux qui avaient des déboires féminins se jetaient avant dans la Seine, maintenant ils se jettent dans l’anthropologie»
Le discours «politique» —> exemple de Proudhon
«Une femme qui exerce son intelligence devient laide, folle et guenon ». « L'humanité ne doit aux femmes aucune idée morale, politique, philosophique […]. L'homme invente, perfectionne, travaille, produit et nourrit la femme. Celle-ci n'a même pas inventé son fuseau et sa quenouille»
—> Répercussions énormes dans le mouvement socialiste