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Comment la violence est-elle vue en Égypte ancienne ?
Toute société possède un seuil d’acceptance quant à la violence, et pour les Egyptiens, il semble assez élevé quant à la violence institutionnelle, qui est même considérée comme légitime et nécessaire pour maintenir l’ordre et protéger le territoire et les habitants d’Egypte des menaces extérieures comme intérieures. La violence des patrons vers leurs subordonnés rentre dans cette catégorie et est bien acceptée socialement.
Comment la violence autre que la violence institutionnelle est-elle vue en Egypte ?
Beaucoup moins bien vue, elle est à éviter dans les Sagesses, qui conseillent plutôt une attitude de soumission vis-à-vis de ses supérieurs et de fuire le conflit.
Quels sont les conflits les plus communs ?
Cas de fraudes, de vols, conflits sur l’héritage. Tous ceux là peuvent escalader vers de la violence. L’institution (état et patronage) protège de la violence qui vient de l’extérieur, mais les violences intérieures ne sont que traitées par la justice, pas par de la prévention.
Comment s’organise le droit égyptien ?
On a pas de corpus légal permanent, donc pas de punitions définies. On a ponctuellement des décrets royaux qui viennent fixer des punitions pour des cas très précis de conflits institutionnels. De manière générale, la justice de la quenebete se fait par jurisprudence, c'est-à-dire en reprenant des cas similaires passés et en appliquant la même punition.
Les conflits sont-ils courts ?
Certains peuvent s’étendre sur plusieurs générations, comme le procès de Mès, qui s’étale entre les règnes d’Horemheb et Ramsès II (estimation max. 100 ans), qu’on connaît grâce à la tombe dudit Mès à Saqqara et dans laquelle il défend son côté de la famille quant à la possession d’un territoire agricole qui appartenait à son ancêtre.
De quoi parlent les Late Ramesside Letters ?
Elles sont le témoignage d’un complot entre Piânkh, grand-prêtre et général de Ramsès XI ; Tjaroy, scribe de la Tombe ; Nedjemet, supérieure du harem d’Amon et membre de la famille royale ; et Payshououben, administrateur qui obéit à Piânkh. On a trois lettres de Piânkh adressées à chacun de ses complices dans lesquelles il les instruit d’interroger deux Medjay (gardiens du désert) puis de les noyer. Différence d’adresse forte entre ses dépendants et Nedjemet, qui est de même rang (voire plus haut) que lui, à laquelle il écrit des formules de politesse et de courtoisie et ne lui adresse pas d’ordre direct.
Qu’est-ce-que le scandale d’Eléphantine ?
Un scandale qui a lieu entre les règnes de Ramsès III et V (40 ans environ ?) et qui concerne la corruption générale dans la ville d'Éléphantine en Haute Egypte, sous l’influence du prêtre de Khnoum, divinité de la ville. Il est dénoncé par un autre prêtre mais nous n’avons connaissance d’aucune répercussion.
Qui est Paneb ?
Un chef des ouvriers de Deir el-Medina lors de la XIXème dynastie, accusé de détournements de fonds et de personnel, de violences, de viols, de corruption, de menaces. Son histoire est très connue, même à l’époque.
Quels sont les crimes les plus graves ?
Les crimes qui portent atteinte à la figure royale.
Comment sont réglés les conflits entre particuliers ?
Généralement, on demande juste une réparation de la faute, aka restitution de l’objet volé, ou de quelque chose qui a la même valeur, ou de l’argent, …
Comment sont réglés les conflits qui touchent l’intérêt général ou les institutions (notamment royale) ?
Passage en justice, avec des punitions corporelles, de la mutilation voire la peine capitale.
Quelles cours de justice existent en Egypte antique ?
Au niveau local, on a la qenbet de chaque municipalité qui permet de juger les délits et crimes peu graves et de fixer des punitions (cas particulier de Deir el-Medina qui peut faire recours au vizir du sud). Si le crime est plus grave, il y a la grande qenbet. Dans certains cas, il est possible que des cours spéciales soient créés comme pour le complot du Harem.
Qu’est-ce que le complot du Harem ?
Un complot qui vise à détrôner (aka tuer) Ramsès III et placer à la place de l’héritier légitime le prince Pentaour. Ramsès III est bien égorgé mais Ramsès IV prend le pouvoir et fait juger les conspirateurs (beaucoup de dignitaires du harem) qui sont soit exécutés soit forcés au suicide.
Quel autre type de justice peut-être utilisé ?
La justice oraculaire, notamment attestée à Deir el-Medina avec le roi divinisé Amenhotep Ier. Les habitants apportent des écritures avec leurs plaintes. Ce type de justice reflète peut-être de la non-confiance vers le système judiciaire normal, ou des manques de moyens pour faire appel à la qenbet ou qui fonctionnait simplement avec la justice régulière.
A quoi faut-il faire attention lorsque l’on étudie la justice en Egypte ancienne ?
C’est un domaine qui est très lié à d’autres composantes de la société égyptienne (politique et religion notamment) parce que pas de séparation des pouvoirs. Il faut aussi craindre l’anachronisme, et ne pas y appliquer des concepts contemporains
Quelles méthodes de régulation sociale sont-elles possibles en Egypte ?
Le recours à la justice pénale et civile ; les réparations en ressources ; l’arrangement à l’amiable ; la vengeance personnelle ; l’intervention des notables ou anciens de la communauté ; justice oraculaire. Ce qui n’existe pas en revanche c’est l’ordalie.
Comment la vengeance personnelle est-elle acceptée par la société ?
Exemple dans la Sagesse d’Ani, dans lequel on sous entend que celui a des relations avec une femme mariée peut être tué par le mari trompé et que c’est toléré au sein de la communauté.
Pourquoi des scribes sont-ils présents dans les qenbets ?
Parce qu’en tant que lettrés, ils sont ceux qui rédigent des compte-rendus des procès, et ce sont aussi eux qui possèdent le savoir des précédentes punitions, c'est-à-dire la base de tout droit jurisprudentiel.