Kurt Lewin (1890-1947)
Pionnier et « fondateur » de la psychologie sociale moderne
Kurt Lewin applique
Applique les principes du gestaltisme pour développer une approchedynamique et perceptive de la psychologie sociale
Théorie du champ sous les principes gestaltistes
La perception n'est pas structurée par les caractéristiques des éléments en tant que telles, mais par les relations qui les unissent
Le«champ» de la Field theory
le champ a qqc d'abstrait le champ c'est l'environnemtn psychologique —> l'espace mentale qui englobe tous les facteurs qui déterminent notre conduite
Implications de la théorie du champ
Les représentations du monde environnant ( opinions, croyances, perceptions, attitudes, stéréotypes) déterminent les conduites et les relations sociales.
Explication dynamique du comportement en fonction d'environnement sociaux changeants: on change constamment d'environnement avec différents champs et forces
L'analyse situationnelle (« dynamique ») du comportement
B=ƒ(P,E) Le comportement(B) est en fonction de la Personne et de l'Environnement
implique qu'on donne beaucoup de poid à l'explication d'ici et maintenant donc peut-êrtre un jour plus tard fait autre chose dans la même situation —> poid explicatif principal sur la situation et non de l'individu
L'analyse situationnelle du comportement (Lewin) dépasse
visions biologisantes et psychologisantes de la personnalité humaine
l'opposition et « nature » (inné) et « culture » (appris) (nature vs. nurture) en proposant que les deux interagissent (« formule d'interaction »)
Le groupe chez Kurt Lewin
Le groupe constitue une partie centrale du «champ»
Définition relationnelle et dynamique du groupe
Un système d'interdépendance (plutôt que similitude)
Recherche d'équilibre entre éléments afin de garantir la stabilité du groupe
Styles de leadership (Lewin, Lippitt & White, 1939)
Etude avec des garçons de 10 ans pour analyser l'influence du style de leadership dans un groupe sur le comportement des membres (= éléments du groupe interdépendants)
« Climats sociaux »: Styles de leadership -Démocratique -Autocratique -«Laissez-faire»
Sur une période de cinq mois, les groupes changent de forme de leadership toutes les six semaines (comparaison intra- individuelle)
Résumé de résultats des Styles de leadership autocratique
Style de comportement dirigiste et non-participatif
Productivité supérieure, mais peu originale (peu de centration sur la tâche)
Comportements hostiles, agressifs et apathiques
Résumé de résultats des Styles de leadership démocratique
Style de comportement communicatif et participatif
Productivité inférieure, mais plus créative (centration sur la tâche)
Comportements respectueux
expérience sur le Changement de normes de groupe (Kurt Lewin, 1947)
• Nécessité de changer les habitudes alimentaires pendant la guerre
«Comment faire pour augmenter la consommation d'abats ?»
• Deux stratégies
Présentation experte à des ménagères
Discussion en petits groupes avec prise de décision collective
Résultat de l'expérience sur le Changement de normes de groupe (Kurt Lewin, 1947)
3% des femmes ayant assistées aux conférences expertes ont commencé à servir des abats, contre 32% de celles qui ont participé aux discussions
explications des résultats de l'expérience dur le changement de normes de groupe (Kurt Lewin, 1947)
Changement de norme dans la condition de discussion, prise de décision collective
Impact du groupe sur le comportement
3 Citations de Kurt Lewin
« L'action sociale, comme l'action physique, est déterminée par la perception »
« Si vous voulez vraiment comprendre quelque chose, essayez de le changer »
« Il n'y a rien de plus pratique qu'une bonne théorie »
2 concepts de conformisme
Influence normative et influence informative (Asch)
'Groupthink' (Janis)
2 concepts d'obéissance
Soumission à l'autorité (Milgram)
Obéissance administrative (Meeus & Raaijmakers)
le conformisme
Un changement de comportement ou de croyance à partir d'une pression implicite degroupe, adoption du point de vue majoritaire (qualitative et quantitative)
Hypothèse de l'effet Asch (1951) sur le conformisme
L'individu émet un jugement contraire au bon sens lorsque la pression (implicite) du groupe est suffisamment élevée
situation expérimentale de Asch
Sept sujets réunis autour d'une table (un sujet naïf et six comparses)
Jugements perceptifs « publics »
procédure de l'expérience de Asch
Chaque sujet doit annoncer à tour de rôle (18 fois) la ligne qui correspond à la ligne étalon, sujet naïf en sixième position 1er et 2ème tour: tout le monde donne la réponse correcte 3ème tour: Sujets 1 à 5 et 7 donnent réponse erronée
résultats de l'expérience de Asch
37% de réponses conformistes (en absence de pressions explicites)
Nombreuses réplications de l'effet
Un tiers des gens prêt à se conformer pour ne pas dévier de la position majoritaire
--> Pouvoir de la majorité
Variations de l'effet Asch
2 sujets sont naïfs --> taux de conformisme 10%
un sujet naïf et un qui donne les bonnes réponses --> 5%
-Sujetnaïfetcompèreaveclunettesépaisses donnant réponses correctes --> négligeable
Influence normative
influence sociale basée sur le désir d'être accepté, approuvé par les autres
conformisme = stratégie de reconnaissance
Influence informative
L'influence de la majorité créé en nous une incertitude quant à la validité de nos opinions
L'incertitude reflète un conflit intérieur donc validité sociale par la comparaison de ses opinions
Conformisme= stratégie de réduction de l'incertitude
Résistance au conformisme
Unanimité de la majorité comme facteur essentiel du conformisme
Lorsqu'unepersonnereçoitdusupportsocial, elle est plus à même de manifester ses vraies opinions
Le support social peut être:
Une personne qui a la même opinion
Une personne qui n'est pas d'accord avec la majorité
carctéristiques des « indépendants »
Ont confiance en leur propre perception
Manifestent un retrait psychologique par rapport à la situation et à la pression du groupe
Se caractérisent par un doute qu'emporte finalement leur propre jugement
Attention ils ne vontt qu'être indépendant dans une situation précise, dèes que le context change ils changent --> dynamisme, explication situationnelle
carctéristiques des « conformistes »
Se soumettent à la majorité de peur des conséquences que pourrait entraîner la désobéissance
Suivent la majorité parce que son unanimité plaide en faveur de son exactitude
points positifs de Aah
non seulement sur le conformisme mais aussi on peut expliquer et prouver la question de minorité/majorité --> Une minorité s'est conformée, une majorité a résisté
« Groupthink » (Janis, 1971)
Une forme de pensée collective qui néglige l'existence d'alternatives
Suppression de toute différence d'opinion dans un groupe qui doit prendre une décision
S'applique notamment aux groupes puissants, aux « experts » (gouvernements, conférence d'entreprise)
Formation du groupthink
Conditions sociales---> Symptômes----> Conséquences
Conditions sociale d'émergence du groupthink (1ère étapes du groupthink)
Niveau de stress élevé (décisions importantes)
Un leader puissant
Cohésion élevée du groupe (groupe isolé de points de vues contraires)
Manque de procédures de prise de décision (qui donnent une place aux idées alternatives)
Symptômes (Janis, 1977) (2ème étapes du groupthink)
Illusion d'invulnérabilité, optimisme excessif
Surestimation de la moralité et du pouvoir du groupe
Rationalisation, justification des décisions
Illusion d'unanimité
Pression au conformisme, ridiculisation de membres non-conformes
Image stéréotypée du groupe adversaire
Conséquences (3eme étapes du groupthink)
Décisions collectives erronées:
Manque de considération d'alternatives
Manque d'évaluation des risques
Manque de recherche d'informations
Traitement de l'information sélectif
exemole de Putin dans le groupthink
Illusion d'invulnérabilité:
Attentes de succès militaire irréalistes
Sous-estimation des réactions occidentales
Surestimation de la moralité du groupe:
«Mission historique pour rétablir la grandeur de la Russie»
Rationalisation:
«Libérer l'Ukraine des Nazis et des drogués»
«Se défendre contre la menace occidentale»
Illusion d'unanimité:
Opinions alternatives dangereuses
Pression au conformisme:
Ridiculisation et humiliation publique d'opinions contraires
Image stéréotypée du groupe adversaire:
Intergroupe: Ukrainiens menaçants, violents, agressifs
Intragroupe: Traîtres russes, dissidents, exilés en Occident
Discussion du conformisme et du groupthink (connotation)
Dans les sociétés occidentales, le conformisme a une connotation «péjorative», mais:
On peut se faire influencer parce qu'on est convaincu (sans conscience d'avoir tort)
L'uniformité d'un groupe peut être bénéfique (efficacité, force du groupe)
IMPORTANT: Le «groupthink« ne doit pas servir à déresponsabiliser les membres du groupe.
obéissance vs conformisme
obéissance: influence par une minorité, de manière explicite (ordre) conformisme: implicite, influence par la majorité
obéissance de milgramm
Procédure de Milgramm
Un vrai participant (« l'enseignant ») doit faire mémoriser une liste de paires de mots à un « élève » (en réalité un compère)
A chaque erreur, il doit donner à« l'élève » un choc électrique (en réalité il n'y a pas de courant)
Chaque choc est d'intensité croissante, de 15 V à 450 V
Suivant les conditions, «l'enseignant » entend, voit ou touche sa victime
Chaque fois que « l'enseignant » (le participant) hésite ou veut arrêter, l'expérimentateur (l'autorité scientifique en blouse grise) dit au participant
(1) 'Please continue', 'please go on'
(2) 'The experiment requires that you continue'
(3) 'It is absolutely essential that you continue'
(4) 'You have no other choice, you must go on'
L'élève commence à crier, et à 150 V dit qu'il veut arrêter. A 300 V il ne réagit plus, comme s'il était mort.
Principe du paradigme expérimental
Amener des gens tout-venant à administrer des chocs électriques à un « innocent » au nom d'une autorité (scientifique)
Combien de personnes vont jusqu'à donner les chocs maximaux (mortels) de 450 volts?
Condition « Contrôle » (sans autorité):
Choc moyen maximal : 90 V
1 participant sur 40 (2.5%) va jusqu'à 450V
Condition « Autorité scientifique »:
62.5% des participants dans l'expérience de base (avec feedback vocal) vont jusqu'à infliger des charges électriques mortelles (450V)
La moyenne du choc maximal s'élève à 360V
Explication (initiale) de l'obéissance chez Milgramm
• L'autorité est considérée comme le garant et le responsable moral de la tâche (et des implications de la tâche) --> Passage d'un état «autonome» à un état «agentique»
• L'autorité déresponsabilise le participant qui devient l'exécutant de l'autorité -->Les participants s'occupent uniquement de suivre la procédure définie par l'expert / l'autorité
variation: Expérience a lieu dans un bâtiment commercial
48% le prestige de Yale comme rôle d'autorité
variations: sujets femmes
65% donc pas de différence
variations des degrés d'obéissance
aucun contact: 100% sujet rap sur le mur (sans voix): 65% contact visuel 40% contact tactile 30 %
-->La proximité diminue le taux d’obéissance (empathie, prise de conscience, identité partagée)
variation du Degré de proximité entre « enseignant » et expérimentateur
absence physique de l'expérimentateur (natel) 21% individu ordinaire donne les ordres 20% deux paires se rebellents 10% deux expérimentateurs donnent des ordres contradictoires 0%
--> Lorsque le lien d’autorité est rompu, et surtout lorsqu’il y a de la contestation dans la situation expérimentale, l’obéissance diminue massivement!
Facteurs favorisant la soumission (3)
contexte pseudo-scientifique de l'étude
situation expérimentale
consitions psychologiques
Contexte pseudo-scientifique de l’étude
Prestige associé à la collaboration scientifique (Yale) – Le statut de l’expérimentateur (supérieur au sujet et à la victime) – Ambiguïté par rapport à l’importance scientifique de l’expérience
• Situation expérimentale
– Consistance des ordres de l’expérimentateur – Inconsistance de la victime (accepte, puis refuse) – Assurance qu’il n’y aura pas de dommages persistants – Ambiguïté des indications du voltage (« XXX »)
• Conditions psychologiques
– Engagement successif dans des chocs de plus en plus forts (engrenage) – Isolement social du sujet, absence de critères de jugement
la notion d'engrenage
l'aspect le plus vicieux: une fois engagé, un engagement successif donc une fois commencé et engagé difficile d'arrêter--> l'entrée dans la tache est faible, les volts sont faibles donc on s'engage facilement
Obéissance et identité partagée Reicher & Haslam, 2011; British Journal of Social Psychology
• L’obéissance chez Milgram dépend d’une identité partagée avec l’autorité: le participant obéissant se voit comme étant « plus proche » de l’expérimentateur que du sujet – Les participants obéissent en raison de leurs convictions!
ironie de l'expérience
Quand l’injonction de l’expérimentateur est présentée comme un ordre, le rapport d’obéissance est rompu!
IMPORTANT: Aucun participant continue après la quatrième injonction (‘You have no other choice, you must go on’)
Obéissance administrative (Meeus & Raaijmakers, 1986) variante de Milgramm
• Réplique l’effet Milgram avec un autre paradigme expérimental (violence administrative, souffrance psychologique plutôt que physique) • Image stéréotypée de la victime (chômeurs)
Procédure (Meeus & Raaijmakers, 1986)
• Les sujets sont des recruteurs devant passer un test psychologique à des chômeurs à la recherche d’un emploi (compère) • Prétexte: étude sur lien entre stress et performance • Les candidats (compères) répondent à un test dont la réussite serait indispensable pour obtenir l’emploi • L’expérimentateur demande aux sujets de faire des remarques désobligeantes au candidat (jusqu’à 15) afin de pouvoir évaluer sa capacité à faire face au stress • Le sujet stresse, proteste, mais échoue de plus en plus à la tâche • Les sujets pensent donc avoir le pouvoir de faire échouer le candidat, le laissant sans poste
Résultat (Meeus & Raaijmakers, 1986)
• 91.7% des sujets vont jusqu’au bout de la violence psychologique (utilisation moyenne des remarques: 14.81) • Les sujets, en tant qu’agents de l’expérimentateur, ont agi de façon désobligeante et distante à l’égard du candidat Niveau d’obéissance même plus élevé que chez Milgram Plus facile à obéir un ordre demandant d’infliger de la violence administrative plutôt que physique
Variations expérimentales (Meeus & Raaijmakers, 1986) pas de changements:
Indication explicite que le sujet peut arrêter quand il veut
Sujets travaillant dans les RH
Avertissement préalable (condition « Lettre ») du déroulement expérimental et des implications « morales »
Variations expérimentales (Meeus & Raaijmakers, 1986) Obéissance et responsabilité juridique
• Sujets avertis oralement que le candidat peut engager une procédure judiciaire contre l’université. Le sujet doit signer un document selon lequel il est seul responsable. --> 40% refusent, 30% s’arrêtent au milieu, 30% vont jusqu’au bout • Avertissement préalable (condition « Lettre ») de responsabilité juridique -->80% de refus
conclusion de la variations expérimentales (Meeus & Raaijmakers, 1986)
• Lorsque les participants se sentent personnellement responsables des souffrances infligées, l’obéissance diminue --> Évitement de risque --> La responsabilité juridique « casse » le pouvoir de l’autorité --> La responsabilité juridique rend les individus autonomes
Le pouvoir de la situation
• Pour Milgram, les comportements inhumains sont le produit de situations plutôt que de personnes malveillantes
• Compte tenu du pouvoir de la situation sur les conduites humaines, quelle place faut-il accorder à – la responsabilité individuelle ? – l’autonomie et à la liberté individuelle ? – aux différences entre individus ?