L3 Analyse structurale

Moi lacunaire

• incapacité à tenir efficacement son rôle de médiateur entre les instances.

• besoin de l'étayage externe (s’appuie sur autrui ou comportemental), besoin d’être complété /restauré narcissiquement par ses objets d’investissement

• Son champ relationnel se partage entre un secteur adaptatif (travail, etude…) et un secteur anaclitique (étayage sur objet, comportements addictifs, recours aux substances)quand angoisse d’abandon.

• Il oscille entre idéalisation et dévalorisation et présente une discontinuité identitaire (ex. : « Avec mes amis, je suis extraverti; au travail, je me sens invisible. », “un homme d’action!/ je suis pas si nul”)

Prédominance du principe de plaisir

• comportements transgressifs (dépenses excessives, jeu, aventures, drogues, etc.) en réponse à des besoins immédiats, sans barrage par la réalité et le surmoi oedipien.

Surmoi peu internalisé

• absence de culpabilité pour des comportements transgressifs (ex. : exploitation d’autrui pour obtenir un étayage narcissique, consommation de cocaïne).

• passages à l'acte impulsifs (ex. : « J'ai dépensé tout mon salaire en deux jours… », agression verbale et physique, non prise en compte de la loi) et éthique situationnelle qui ne lui impose pas de véritable frein interne (ex. : « Quand il m'a contredit en réunion, j'ai claqué la porte… »).

Idéal du moi dominant, archaïque et immature : prescriptif irréaliste

• dominant : Le patient exprime des aspirations grandioses (ex. : “ réussir à tout prix”,), et reste sous la prédominance du principe de plaisir ( comportements, drogues, etc)

• archaïque : Il ne tient pas compte de la réalité (ex. : « Sans formation ni expérience, je suis certain de devenir PDG… »), 

• avec des exigences démesurées opposées à la réalité  et aux pulsions du  ça, générant déception et auto-dévalorisation.

• s’allie au ça : ses pulsions vont être justifiées par l’image qu’il veut donner:”faut pas me chercher, avec moi ça rigole pas”

Moi idéal tout puissant

Toute-puissance, illusion de perfection

• surestimation de soi et se considère comme invincible (« Une perle rare, rien ne peut m’arrêter ! », “increvable”).

• Il entreprend des projets sans disposer des compétences réelles et nie toute limitation (ex. : « Si mon projet a échoué, c'est uniquement parce que les autres étaient jaloux… »).

origine du conflit (OL)

Triade narcissique en lieu et place d’une triangulation oedipienne :

>parents avec besoin d’étayage narcissique (enfant instrumentalisé comme objet pour valorisation narcissique), où l’enfant sert d’objet d’étayage aux parents

Tiers disqualifié, non support identificatoire, oedipe non structurant(faible interiorisation des interdits) et mère peu disponible

Angoisse d'abandon

• Angoisse face à la perte de l'objet d'étayage narcissique (peur de décevoir l’objet).

• Ce déficit de mentalisation, c'est-à-dire l'incapacité à faire des liens entre émotions, pensées et comportements (pas de retour sur soi, pensée opératoire…) , conduit à un besoin de décharge immédiate :  passage à l’acte, fuite dans l’action, jeu, sensation forte, prise de risque, urgence (ex. : « Quand l'angoisse monte, je dois faire quelque chose physiquement – boire, me battre, avoir des relations sexuelles – sinon j'ai l'impression que je vais exploser. »).

• La constance, la labilité et la polymorphie de cette angoisse, et peut aussi se traduire par des stratégies de maîtrise (quitter une relation avant d’être abandonné) ou de contournement (multiplication des relations..)

• origine: les parents n’ont pas su rassurer l’enfant de sa valeur

relation anaclitique

• prothèse narcissique: le sujet se compléte narcissiquement par les objets d'investissement . ”ma femme = mon trophée”, ma porche , mon chien de compétition

• déni du narcissisme de l’autre(comme sujet) au profit du sien, manipulation affective, utilisation de l’autre pour ses besoins

• si carence narcissique malgré son objet d’étayage (partenaire, statut social, possessions matérielles)=> compensation avec dépendance à des comportements addictifs (jeu, drogues, hypersexualité, ..) pour éviter l’angoisse et sentiment de vide

• s’appuie donc constamment et sans culpabilité sur tous les objets susceptibles de lui procurer des satisfactions pulsionnelles et narcissiques
  

Moi extrêmement fragile car poreux et morcelé

>n’est pas assez solide pour jouer son rôle de médiateur entre les pulsions et la réalité

>Moi poreux : Perméable, le Moi qui ne filtre pas les pulsions du Ça qui envahissent la conscience sans contrôle (ex. : hallucinations, délires, automatisme mental…), et la réalité n’est plus correctement perçue
difficulté à se distinguer de l’objet ou d’autrui, sentiment de menace d’intrusion(d’où isolement) . Le Moi n’assure plus la distinction entre l’intérieur et l’extérieur : voix intérieures qui semblent venir de l’extérieur etc.
>Moi morcelé : sentiment de transformation corporelle, crainte de perte d’unité, craintes de perte/confusion d’identité (« mon cortex a fondu » et « C’est moi ou c’est un clone ? », « Parfois, je ne sais plus si les pensées dans ma tête sont les miennes ou celles des autres… »)

ça dominant

laisse libre cours à ses pulsions agressives sans tenir compte de la réalité

Surmoi oedipien non constitué mais Surmoi archaïque et sadique (punitif, persécuteur)

• le surmoi oedipien constitué : pas de barrage envers actes transgressifs, sans culpabilité

• le SM archaïque et sadique: hallucinations agressives, auto-accusations violentes (ex. : « Je suis fondamentalement mauvais; tout ce que je touche est contaminé… ») et projette sur l'environnement une rigueur morale excessive (ex. :faire régner l’ordre à tout prix, « Les gens dans la rue me regardent avec dégoût… »).

• absence d'intériorisation de la Loi, et absence de culpabilité pour des actes transgressifs ou de barrages structurants pour contrer primat du ça (désirs incestueux, agressifs)

• Des rituels rigides et un discours catastrophique (ex. : « Si je ne me lave pas les mains exactement sept fois… » ou « Si j'exprime le moindre désaccord, l'univers entier s'effondrera… »).

• configuration familiale où le père est absent ou symboliquement forclos (ou bien la mère intrusive occupe tout l’espace affectif),  donc père incapable de faire tiers et d’inscrire la loi symbolique

Idéal du moi absent/effacé par Moi idéal

• Le patient ne se projette pas dans l'avenir et ne manifeste aucune ambition personnelle, 

• Idéal du Moi effacé par Moi idéal très bruyant:

  1. expression excessive et tout-puissante de soi (« Je suis le Fils ! », « je suis la voix », « Je vois tout même dans le subliminal »).

  2. idées mégalomaniaques et tendance à se survaloriser sans remise en question.

  3. conviction d´être aimé, admiré etc.

  4. cherche à maintenir la fusion avec la mère

Angoisse de morcellement

• angoisse structurelle de mort : angoisse de mort, de morcellement, de perte d’identité, de persécution, transformation corporelle (ex. : « J'ai parfois l'impression que mon corps se désintègre… »), complot, intrusion etc.

• Crainte de la fusion

Relation fusionnelle

• indifférenciation entre soi et l'autre, l'absence de frontières psychiques et une confusion identitaire (ex. : « Quand ma mère est triste, je ressens physiquement sa douleur… »)

• ambivalence : amour/haine, désir et crainte de fusion avec l’objet

• la source en est l’absence d’un tiers ou l’incapacité du parent à le faire

• Ce type de relation est renforcé par la porosité et le clivage du moi, ainsi que par l'impossibilité de s'individualiser

• non-reconnaissance de l’individualité d’autrui

surmoi sévère

• critique et culpabilisant («Je sais, ce n’est pas terrible… »)

• remise en question : « Je réfléchis beaucoup sur moi, c’est le minimum de se regarder en face, de se confronter à soi… ». 

• scrupules, moralisme rigide 

• discours emprunt de « il faut », « je ne peux pas me permettre », « il aurait fallu »

moi intègre, ni clivé, ni déformé

• capacité à tenir compte du principe de réalité (contraintes liées à sa situation financière, familiales, ) .

• aptitude à jouer son rôle de médiateur entre les pulsions du ça, les exigences de son Surmoi et celles de la réalité

surmoi proscriptif

• désirs libidinaux(sexualité inexistante) et agressifs (pas d’expression de désaccord..)paraissent avoir été singulièrement refoulés

• non expression des désirs, des envies

• seul le devoir compte

Oedipe atteint, mais non résolu

père idéalisé toujours « désiré », mère dénigrée et rivale

angoisse de castration

peur de « ne pas bien faire » ou « de ne pas faire assez bien », voire « de faire moins bien que… », => échec, pas à la hauteur, perte

en lien avec la fixation oedipienne sur mère/père et l’interdit de l’inceste néanmoins intériorisé => grande culpabilité envers désirs incestueux

être punie pour ses désirs transgressifs (incestueux/ matricides/patricides)

idéal du moi peu prescriptif mais moteur

• ambitions réalistes

• se donne les moyens pour réaliser ses ambitions(travail…)

liste des mécanismes de défense

-Annulation (rétroactive) (SN)

-Clivage d’objet (OL)

-Clivage du moi (SP)

-Condensation

-Dénégation

-Déni primaire

-Déplacement

-Double retournement (ou renversement dans le contraire)

-Forclusion (SP)

-Formations réactionnelles (SN)

-Idéalisation (OL)

-Identification

-Identification projective (OL)

-Intellectualisation

-Isolation (SN)

-Projection (SP)

-Rationalisation

-Refoulement (SN)

-Sublimation

-Symbolisation

MCD par structure/orga

-La structure névrotique met essentiellement en jeu le refoulement et ses déclinaisons : annulation, isolation, formation réactionnelle.

-L’organisation limite recourt préférentiellement à l’idéalisation, au clivage d’objet, à l’identification projective et au déni. Le refoulement est peu utilisé.

-La structure psychotique utilise essentiellement le déni, le clivage du moi, la forclusion et la projection.