Nationalismes, patriotismes, impérialismes

Quand commence-t-on à utiliser le terme nationalisme ?

A la fin du XIXe siècle, avant ça on parle de nationalité.

Comment ce nationalisme se définit-il ?

Comme une exaltation du sentiment national et une exacerbation du patriotisme. Il s’oppose à l’universalisme des Lumières, l’ouverture internationale du mouvement des nationalités et la politique internationaliste.

Quels étapes à la « nationalisation des masses » (George Mosse) ?

• Constitution d’espaces politiques homogènes autour de lois communes et d’un cadre réglementaire

• Constitution d’espaces monétaires (monnaie propre à chaque pays)

• Constitution d’espaces militaires → usage de la conscription

• Constitution d’espaces culturels → une même langue officielle, un enseignement primaire obligatoire, des espaces informatifs avec une diffusion d’informations nationales dans la presse quotidienne, des symboles (même hymne, même drapeau)

La nationalisation des peuples est une étape primordiale dans la mise en place du nationalisme.

Sur quel évènement se développe le nationalisme irlandais ? Comment est-il structuré ?

Au milieu du XIXe siècle a lieu une famine terrible en Irlande. Se développent par la suite 3 blocs nationalistes.

1. Bloc catholique mené par le Cardinal Cullen. Se positionne contre l’impérialisme anglais et le pouvoir protestant. Cherche à instaurer une renaissance du nationalisme irlandais.

2. Nationalistes républicains, représentés par Charles Parnell. Suivent la méthode de Gladstone, changer les choses avec des réformes et des lois.

3. Révolutionnaires. Sinn Féin, mouvement nationaliste et républicain, existant depuis 1905. Au départ, veut le boycott du Parlement de Westminster, la résistance passive à l’occupant britannique et l’organisation d’une économie insulaire.

Qu’est ce que le sionisme, comment se développe-t-il ?

2 problèmes mènent à l’émergence du sionisme : Les pogroms en Europe centrale et orientale, qui mènent à des migrations fortes des populations juives, et l’affaire Dreyfus en 1894.

Théodore Herzl est celui qui donne naissance au sionisme avec son ouvrage « Der Judenstaat », où il considère l’antique royaume d’Israël comme l’Etat juif.

Des implantations juives ont lieu en Palestine avant même la première guerre mondiale. En 1917, la déclaration de Lord Balfour donne un soutien officiel aux populations juives dans leur implantation en Palestine, dans le but de les rallier à la cause des Alliés.

Quelles sont les étapes / vagues du nationalisme français ?

Le nationalisme français surgit par vagues suite à l’établissement de la 3e République.

• Crise boulangiste (1886 - 1889). Général Boulanger, très aimé de la population, ministre de la guerre. Multiplie les déclarations patriotiques et joutes contre l’Allemagne (veut sa revanche). Se présente à de multiples élections qu’il gagne. Propose une révision de la 3e République, pour un État plus fort et capable de se venger de l’Allemagne. Lance un mouvement anti parlementaire. Soutenu pour un coup d’Etat mais il refuse. Ses actions marquent l’entrée des nationalistes dans la politique française.

• L’affaire Dreyfus (1894). Condamnation d’Alfred Dreyfus, officier d’origine juive alsacienne. En 1897, l’affaire devient nationale avec l’apparition d’un mouvement dreyfusard et un mouvement anti dreyfusard. Lettre d’Emile Zola au président de la République le 13 janvier 1898. Création de la ligue des droits de l’homme // création de la ligue de la patrie française. L’affaire Dreyfus permet à une droite antisémite de se constituer en France.

Quels sont les traits qu’ont en commun tous les nationalismes (français en tout cas) ?

• sentiment de décadence

• Rêve de l’unité du peuple contre un régime censé incarner la division

• anti individualisme : se méfier d’une société pluraliste

• xénophobie et antisémitisme : contre les « métèques » + le présumé ennemi intérieur (le juif) → popularisé par Drumont

Quels sont les 4 grands mouvements nationalistes en France ?

• un mouvement nationaliste autour de l’ordre et de l’autorité, dans une tradition jacobine (Ligue des patriotes par ex)

• droite nationaliste incarnée par Maurice Barrès.

• Charles Maurras → monarchiste, utilise le terme de « nationalisme intégral ». Créé les Camelots du roi. Dénonce des ennemis extérieurs et intérieurs (les 4 Etats confédérés : 1 - les Francs Maçons, 2 - les protestants, 3 - les juifs, 4 - les “météques”). Appelle à un retour à la monarchie.

• Les ligues et mouvements nationalistes autour d’anciens combattants. Ex : Les jeunesses patriotes, le Faisceau, la Croix de feu.

Portée du nationalisme dans l’impérialisme britannique

Par les conquêtes coloniales (ex Guerre des Boers), la Grande Bretagne veut montrer la supériorité supposée de la «race britannique » → mouvement du jingoïsme, exaltant la puissance et l’impérialisme britannique. Le nationalisme est porté au plus haut niveau de l’Etat, la Grande Bretagne doit s’étendre. Les nationalistes britanniques considèrent qu’ils sont plus forts, plus résiliants, et croient qu’ils se doivent de coloniser le plus de terres et de peuples possibles.

Quelles idées sont portées pour soutenir l’impérialisme français ?

• Motif économique : il manque des débouchés à l’industrie française, il faut élargir les champs du possible

• Motif “humanitaire”/civilisateur : ils considèrent qu’ils se doivent de coloniser les peuples qu’ils voient comme inférieurs

• Motif politique : il faut gagner du terrain, l’impérialisme c’est aussi une compétition politique

Que mettent en avant les Allemands pour soutenir leurs envies d’impérialisme ?

• L’espace vital ou “Lebensraum” : Concept germanique forgé au XIXe siècle pour justifier les visées expansionnistes allemandes à l’époque des colonisations, notamment vers l’Est. Les allemands considèrent alors qu’ils ont besoin d’espace pour s’étendre, et renforcer l’empire allemand.

• Le pangermanisme : À l'origine, le pangermanisme traduit le désir de réaliser l'unité politique et culturelle de l’Allemagne et de faire saisir aux Allemands dispersés entre plusieurs États qu'ils doivent collaborer à cette unification. Avant la création du IIe Reich en 1871, le pangermanisme était synonyme de nationalisme allemand. Ses adhérents rêvaient alors d'un État unique englobant tous les États et toutes les provinces germanophones d'Europe centrale.