Chapitre 2.1 : La transposition didactique

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Qu'est-ce que la transposition didactique ?

La transposition didactique est le processus par lequel un savoir, utilisé dans un contexte scientifique, est transformé pour devenir un objet d’apprentissage scolaire.

  • Exemple : Une théorie scientifique complexe est simplifiée pour être enseignée en classe.

En résumé : Le savoir change de forme et de nature lorsqu’il passe de la science à l’école.

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Qui a élaboré la notion de transposition didactique ?

Yves Chevallard

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Que signifie TAD

La TAD signifie Théorie Anthropologique du Didactique.

C’est une théorie développée par Yves Chevallard pour analyser les pratiques d’enseignement et d’apprentissage en les considérant comme des pratiques humaines liées à des contextes sociaux et culturels spécifiques.

En résumé : Elle étudie comment les savoirs sont enseignés, appris et transformés selon leur environnement.

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En quoi la transposition didactique est-elle plus institutionnelle plutôt que psychologique ?

La transposition didactique est davantage institutionnelle que psychologique car :

  • Elle ne consiste pas à adapter les contenus en fonction des élèves (âge, niveau, etc.).

  • C’est une reconfiguration du savoir pour l’adapter aux contraintes d’un nouveau contexte institutionnel (ex. : programme scolaire, objectifs pédagogiques).

En résumé : La transposition transforme le savoir pour répondre aux exigences de l’école, pas seulement pour s’adapter aux élèves.

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Quels sont les nouveaux problèmes qui apparaissent lorsqu'il y a une migration des savoirs depuis les institutions qui les produisent ou qui les ont produits vers des institutions didactiques ?

Lors de la migration des savoirs vers les institutions didactiques, de nouveaux problèmes apparaissent, liés à :

  1. Contraintes temporelles : Moins de temps pour enseigner des savoirs souvent complexes.

  2. Contraintes matérielles et humaines : Ressources limitées (manuels, outils, enseignants, etc.).

  3. Nouvelles situations d’usage : Les savoirs sont enseignés dans des contextes différents de leur origine.

  4. Nouvelles fonctionnalités : Les savoirs servent désormais à des fins pédagogiques et non plus scientifiques.

  5. Contraintes d’évaluation et de diplomation : Les savoirs doivent être adaptés pour répondre aux objectifs des examens et des certifications.

En résumé : La transposition didactique implique des ajustements pour répondre aux réalités de l’enseignement.

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Quelles sont les deux étapes par lesquelles passent les savoirs enseignés ?

Les savoirs enseignés passent par deux étapes :

  1. Transposition didactique externe :

    • Transformation du savoir scientifique en savoir à enseigner, adapté aux programmes scolaires et aux objectifs éducatifs.

    • Exemple : Une théorie complexe est simplifiée pour être intégrée au programme.

  2. Transposition didactique interne :

    • Adaptation du savoir à la classe, en fonction des élèves, des méthodes de l’enseignant, et des ressources disponibles.

    • Exemple : Un professeur ajuste un contenu pour le rendre compréhensible pour ses élèves.

En résumé : Le savoir est d’abord transformé pour l’école (externe), puis pour la classe (interne).

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Qu'est-ce que la noosphère d'après Chevallard ?

D’après Chevallard, la noosphère désigne l’ensemble des acteurs qui réfléchissent et décident des systèmes d’enseignement.

  • Qui ? Les représentants du ministère, les réseaux éducatifs, les pouvoirs organisateurs, et d’autres acteurs comme ceux impliqués dans des réformes (ex. : Pacte d’Excellence).

En résumé : La noosphère regroupe les décideurs et penseurs des systèmes éducatifs.

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Quel est le rôle de la noosphère ?

Le rôle de la noosphère est :

  1. Définir les curriculums : Choisir les contenus à enseigner.

  2. Établir les référentiels de compétences : Fixer les objectifs à atteindre par les élèves.

  3. Organiser les savoirs : Découper les contenus en unités et les structurer dans des progressions adaptées à une temporalité spécifique.

En résumé : La noosphère décide quoi enseigner, comment l’organiser, et quels objectifs viser.

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A quel moment intervient la marge de manœuvre des enseignant-e-s, lors de l'élaboration du savoir enseigné à partir du savoir à enseigner ?

La marge de manœuvre des enseignant·e·s intervient lors de la transposition didactique interne, c’est-à-dire au moment où ils/elles transforment le savoir à enseigner (prévu par les programmes) en savoir enseigné (adapté à leur classe).

Ce qu’ils/elles font :

  • Adapter les contenus aux besoins et niveaux des élèves.

  • Choisir les méthodes pédagogiques et les supports les plus appropriés.

C’est à ce stade que les enseignants exercent leur autonomie professionnelle.

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Est-ce que la notion de transposition didactique est une fonctionnalité normative ? Pourquoi ?

La notion de transposition didactique n’est pas une fonctionnalité normative, car elle ne vise pas à fixer des règles ou à dire comment enseigner.

Pourquoi ?

  1. Rôle critique : Elle sert à analyser et à comprendre un processus qui se produit automatiquement dans l’éducation, qu’on le veuille ou non.

  2. Invitation à la réflexivité : Elle encourage les enseignants à réfléchir sur leur rôle dans ce processus et à mieux le maîtriser.

En résumé : La transposition didactique aide à comprendre et critiquer le passage des savoirs vers l’école, plutôt qu’à imposer des normes.

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Quelle est une des conditions de la légitimité des savoirs enseignés selon Yves Chevallard ?

Selon Yves Chevallard, une des conditions de la légitimité des savoirs enseignés est qu’ils doivent :

  • Avoir une pertinence réelle : Les savoirs doivent contribuer à résoudre ou à étudier une question légitime, reconnue comme importante par la société ou l’école.

  • Ne pas se limiter à de l’information : Les élèves doivent être acteurs ou usagers de ces savoirs, et non de simples spectateurs.

En résumé : Un savoir est légitime s’il est utile pour comprendre ou répondre à une problématique jugée importante.

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Qu'est-ce que le paradigme de la visite des oeuvres ?

Le paradigme de la visite des œuvres est une approche où :

  • Les élèves restent en extériorité : Ils ne participent pas activement au savoir.

  • Les savoirs sont présentés sans contexte : Les élèves ne comprennent pas les raisons d’être de ces savoirs, ni pourquoi ils sont intéressants ou utiles.

En résumé : C’est une manière d’enseigner où les savoirs sont exposés, mais sans que les élèves en perçoivent la pertinence.

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Qu'est-ce que le paradigme du questionnement du monde selon Chevallard ?

Le paradigme du questionnement du monde, selon Chevallard, consiste à considérer les savoirs comme des réponses à des questions que l’on cherche à résoudre ou à comprendre.

  • Nature des questions : Elles peuvent être pratiques, abstraites ou théoriques, mais doivent être légitimes dans le contexte disciplinaire.

  • Finalité : Ce paradigme engage les élèves à comprendre pourquoi un savoir existe et à explorer les raisons qui le rendent pertinent.

En résumé : Les savoirs sont construits autour de questions significatives, ce qui donne du sens à l’apprentissage.

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Que signifie le terme "savoirs savants" ?

Les "savoirs savants" sont des savoirs académiques créés dans des institutions comme les universités.

  • Caractéristiques : Ils sont le fruit de recherches scientifiques et sont souvent complexes, destinés à un public spécialisé.

  • Exemple : Les théories en physique ou en biologie développées par des chercheurs.

En résumé : Ce sont des savoirs produits par des experts dans un cadre scientifique.

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Quel auteur considère que l'enseignement du français ne vise pas particulièrement les savoirs scientifiques académiques ?

Bouchard

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Qui a introduit la notion de pratiques sociales de référence ? Dans quel cadre ?

La notion de pratiques sociales de référence a été introduite par Jean-Louis Martinand.

  • Contexte : Il l’a développée dans le cadre d’une réflexion sur l’enseignement des technologies au secondaire.

  • But : Relier les contenus enseignés aux pratiques sociales réelles, pour donner du sens aux savoirs et rapprocher l’école des réalités du monde professionnel et technique.

En résumé : Martinand a créé cette notion pour mieux connecter l’enseignement des technologies avec les usages et besoins réels de la société

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Qu'est-ce qu'on entend par "pratiques sociales de référence" ?

Les pratiques sociales de référence désignent les activités ou usages réels issus de la société, qui servent de point d’ancrage pour les savoirs enseignés.

  • Signification : Les savoirs scolaires doivent être connectés à des pratiques sociales existantes, et ne pas être de simples créations purement scolaires.

  • Exemple : En sciences, l’étude de l’électricité peut être liée aux usages quotidiens comme le fonctionnement des circuits domestiques.

En résumé : Les savoirs scolaires doivent se baser sur des pratiques réelles pour être pertinents et significatifs.

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A quoi conduit le processus de transposition didactique ? Pourquoi ?

Le processus de transposition didactique conduit à une désyncrétisation des savoirs savants, c’est-à-dire à une fragmentation et une simplification des savoirs scientifiques originaux.

Pourquoi ?

  • Les institutions d’enseignement choisissent d’organiser les savoirs en programmes scolaires disciplinaires, souvent linéaires et progressifs.

  • Cette organisation impose de découper et de restructurer les savoirs pour les adapter aux exigences scolaires (progression par niveaux, objectifs pédagogiques, etc.).

Conséquence :

Les savoirs enseignés perdent une partie de leur complexité et de leur lien avec le contexte global dans lequel ils ont été produits.

En résumé : La transposition didactique transforme les savoirs pour les rendre plus accessibles, mais cela les simplifie et les fragmente.

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Qu'est-ce que le temps légal ?

Le temps légal désigne la temporalité associée à l’organisation des savoirs à enseigner, découpés et ordonnés pour les rendre enseignables.

  • Caractéristiques :

    • Les savoirs sont mis en liste, organisés et programmés dans une progression temporelle spécifique.

    • Cette organisation est définie lors de la transposition didactique externe, par des instances comme les programmes scolaires ou les curriculums.

  • Exemple : Un programme de sciences prévoit que certains concepts (ex. : l’électricité) soient enseignés à un moment précis dans l’année scolaire.

En résumé : Le temps légal fixe quand et dans quel ordre les savoirs doivent être enseignés.

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Qu'est-ce que le temps didactique ?

Le temps didactique correspond à la manière dont les enseignants organisent l’enseignement des savoirs en fonction du temps légal défini par les programmes scolaires.

  • Caractéristiques :

    • Les enseignants suivent le canevas établi par le temps légal, mais avec une marge de manœuvre limitée.

    • Ils ajustent la progression des savoirs en classe pour répondre aux besoins des élèves tout en respectant les contraintes institutionnelles.

En résumé : Le temps didactique est la mise en œuvre concrète du temps légal par les enseignants, avec peu de liberté pour modifier la structure générale.

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Vrai ou faux ?
Le passage du savoir comme produit et outil d'une institution « savante » au savoir comme objet d'enseignement est ce que Yves Chevallard a appelé la transposition didactique: la perspective est critique, il s'agit de se questionner sur la nature de ce qui est enseigné, de discuter des choix des institutions d'enseignement, des enseignants etc.

VRAI.

Yves Chevallard a introduit la notion de transposition didactique pour décrire le passage des savoirs, initialement outils dans les milieux scientifiques, à des savoirs transformés en contenus à enseigner.

Points clés :

  1. Transformation des savoirs :

    • Dans la science : Les savoirs répondent à des questions légitimes.

    • Dans l’enseignement : Ces savoirs deviennent des objets pédagogiques adaptés à l’école.

  2. Deux niveaux :

    • Transposition externe : Transformation par les institutions (programmes, curriculums).

    • Transposition interne : Adaptation par l’enseignant en classe.

  3. Perspective critique :

    • Cette notion invite à réfléchir sur la nature et la légitimité des savoirs enseignés.

    • Elle nécessite une vigilance épistémologique pour comprendre les choix faits par les institutions et enseignants.

En résumé : La transposition didactique est un processus inévitable, qui pose la question fondamentale de la légitimité des savoirs enseignés.

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Vrai ou faux ?
Le concept de transposition didactique vise à une défense de l'autonomie des contenus scolaires: les savoirs scolaires élaborés en classe n'ont pas à être rapportés aux savoirs "savants" car ce sont les élèves qui sont au centre du projet scolaire

Faux.

La transposition didactique ne défend pas l’autonomie totale des contenus scolaires. Elle vise à :

  • Adopter un regard critique sur la transformation des savoirs "savants" en savoirs à enseigner.

  • Assurer que les savoirs scolaires ont un référent, soit issu de savoirs savants (ex : mathématiques), soit de pratiques sociales de référence (ex : français, informatique).

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Vrai ou faux ?
Le concept de transposition didactique traite de l'adaptation des savoirs "savants" aux contextes scolaires: il s'agit de rendre compte des simplifications, des allégements qui doivent être opérés pour adapter ces contenus au niveau et à l'âge des enfants

Faux.

La transposition didactique ne se concentre pas principalement sur l’adaptation psychologique des savoirs aux élèves (niveau ou âge).

  • Elle s’intéresse surtout aux contraintes institutionnelles, comme celles imposées par la noosphère (décideurs éducatifs) et les enseignants, dans le processus de transformation des savoirs "savants" en savoirs à enseigner.

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Vrai ou faux ?
Sauf exceptions, les principales contraintes temporelles pesant sur les pratiques d'enseignement sont organisées au niveau de la transposition didactique externe: la marge de manœuvre des enseignants est plutôt réduite.

Vrai.

En Belgique (et ailleurs), les principales contraintes temporelles viennent de la transposition didactique externe :

  • Le temps légal impose une liste et une organisation des savoirs dans une temporalité précise.

  • Les enseignants ont peu de marge de manœuvre avec leur propre temps didactique et manquent souvent de temps pour enseigner correctement.

Cela illustre la domination des décisions institutionnelles sur les pratiques de classe