Biodiversité et conservation : chapitre 5

0.0(0)
studied byStudied by 0 people
learnLearn
examPractice Test
spaced repetitionSpaced Repetition
heart puzzleMatch
flashcardsFlashcards
Card Sorting

1/24

encourage image

There's no tags or description

Looks like no tags are added yet.

Study Analytics
Name
Mastery
Learn
Test
Matching
Spaced

No study sessions yet.

25 Terms

1
New cards

catégories de services écosytémiques

• Approvisionnement : nourriture, eau, combustibles, fibres, médicaments, …

• Régulation : pollinisation, qualité de l’air, régulation du climat, de l’eau, des inondations, des tempêtes, de l’érosion, des maladies, des ravageurs, de nos déchets, …

• Soutien : production de matière organique, d’oxygène, formation des sols, cycles biogéochimiques, etc.

• Socio-culturel : espaces naturels, chants d’oiseaux, vacances, loisirs, religion, inspiration, etc.

2
New cards

interaction entre SE et bien-être humain

• Sécurité : protection contre les catastrophes naturelles, sécurité alimentaire

• Conditions de vie décentes : ressources de base, logement, travail

• Santé : air et eau propres, nourriture saine

• Relations sociales : espaces partagés, cultures locales

• Liberté de choix et d’action : base d’une vie digne et autonome

 —> Sans écosystèmes fonctionnels, pas de société viable

3
New cards

type de moteurs de changements

- Indirects : démographie, choix de consommation, technologie, gouvernance, décisions économiques et politiques, croyances culturelles, etc.

- Directs : changement d’usage des terres, surexploitation des ressources, pollution, CC, etc.

4
New cards

économie de la biodiversité

La biodiversité constitue une richesse, pourtant les ressources biologiques sont souvent exploitées gratuitement, ou à un coût qui n’intègre pas leur valeur écologique

→ les droits d’usage ou les prix de marché ne prennent généralement pas en compte les coûts environnementaux associés à leur utilisation.

La protection de la biodiversité ne devient crédible que lorsqu’on démontre des avantages économiques

5
New cards

différentes formes de valeurs

Valeurs d’usage :

• directe : produits exploitables

• indirecte : fonctions écologiques

 

Valeurs de non-usage (non reflétées dans les prix de marché) :

• Valeur d’option : consentement à payer pour préserver une ressource en vue d’un possible usage futur (≃ assurance)

• Valeur de legs : consentement à payer pour transmettre la biodiversité aux générations futures

• Valeur d’existence : consentement à payer pour préserver la biodiversité, même sans intention de l’utiliser

6
New cards

méthode d’évaluation économique des SE basée sur le marché

quand un SE est directement échangé ou vendu

• Prix de marché : valeur observable pour des biens/services comme le bois, les fruits, l’eau, etc.

• Revenus générés : ex. pêche, agriculture, écotourisme

• Coût de remplacement : combien cela coûterait-il à l’humain de fournir le même service ?

7
New cards

méthode indirecte ou de substitution d’évaluation économique des SE

inférer une valeur à partir de comportements

• Coût de déplacement : utilisé pour les sites naturels touristiques → combien les visiteurs.euses dépensent pour s’y rendre ?

• Méthode des dépenses défensives : combien paie-t-on pour éviter un dommage ?

8
New cards

méthode du prix hédonique d’évaluation économique des SE

influence de l’environnement naturel sur la valeur de biens

9
New cards

méthode fondée sur les préférences déclarées d’évaluation économique des SE

pour évaluer des valeurs de non-usage

• Consentement à payer : enquête pour savoir combien une personne serait prête à payer pour préserver un service ou un lieu naturel

• Consentement à recevoir : combien faudrait-il vous compenser pour accepter une perte ?

10
New cards

estimation de la valeur globale des services écosystémiques

• Certaines valeurs sont plus faciles à quantifier (nourriture, bois, fibres, etc.)

• D’autres sont plus complexes (purification de l’eau, bien-être, valeur culturelle/spirituelle, etc.)

Valeur totale des SE (17 SE estimés) :

• ≃ 125 000 milliards €/an

• À comparer au PIB mondial ≃ 50 000 milliards €/an

 La nature offre chaque année environ le double de ce que l’économie mondiale produit

11
New cards

utilité de l’estimation de la valeur globale des services écosystémiques

• Fournir des arguments économiques forts pour les politiques publiques et appuyer la conservation sur des chiffres concrets

• Intégrer les SE dans les analyses coûts-bénéfices

12
New cards

cascade des SE

• Structure ou processus biologique : base biologique du système (ex. forêt, zone humide)

• Fonction : processus naturels internes (ex. infiltration de l’eau dans le sol)

• Service : fonction utile à l’humain (ex. régulation des crues)

• Bénéfice : valeur, amélioration concrète du bien-être humain (ex. protection contre les inondations)

• Pressions : déforestation, pollution, artificialisation des sols, etc.

• Coûts de restauration : replanter, dépolluer, reconstruire, etc.

 → Aide les décideurs.euses à visualiser les conséquences de la perte de biodiversité sur le bien-être humain

13
New cards

Exemple : approvisionnement en eau potable

 Les « infrastructures » naturelles : l’exemple de New-York

Les zones humides fournissent des services et remplissent gratuitement des fonctions alors que les infrastructures artificielles (stations d’épuration ou barrages) ont un coût pour la société (construction, entretien, énergie)

 

À New-York, l’eau potable provient des Catskill Mountains, où les sols filtrent naturellement l’eau. Pendant longtemps, l’auto-épuration a été suffisante. Mais… pollution agricole croissante (engrais, pesticides, ruissellement)

 Deux options pour N-Y :

• Construire une station d’épuration (6 à 8 milliards $ + 300 millions $/an d’entretien)

• Restaurer l’intégrité des écosystèmes des Catskill Mountains (1 à 1,5 milliard $ pour achat de terres autour et dans le bassin, limitation des usages agricoles, restauration des forêts et zones humides dubassin versant)

Investir dans les écosystèmes peut être plus économique et plus résilient que d’investir dans des infrastructures artificielles

14
New cards

Options face à l’usure des digues et à la montée des eaux :

• Ne rien faire : aucune intervention, laisser les digues se dégrader et accepter les inondations futures

• Faire le minimum : entretien de base pour retarder l’effondrement, sans le prévenir durablement

• Améliorer les défenses existantes : renforcer ou reconstruire les digues pour rétablir le niveau de protection

• Réalignement géré (vision préliminaire) : déplacer partiellement les digues vers l’intérieur des terres à des endroits stratégiques, pour redonner de l’espace aux milieux naturels comme les marais salés et les vasières

• Réalignement géré (non contraint) : supprimer toutes les digues mais créer une zone de dissipation naturelle des crues (par l’expansion des zones tampons comme marais salés). Certaines zones stratégiques sont encore protégées (villages, bâtiments, etc.) avec des protections secondaires localisées

15
New cards

Résultats principaux  face à l’usure des digues et à la montée des eaux :

•L’option « améliorer » est la moins intéressante : valeur écologique faible, coûts très élevés (travaux + entretien)

• « Ne rien faire » montre une valeur écologique forte (habitats recréés, retour du naturel), mais aussi des coûts sociaux élevés (inondations, pertes économiques, risque accru)

• Les options de réalignement géré sont les plus équilibrées : bon rapport entre services rendus et coûts. L’option sans contrainte arrive en tête : meilleurs services écosystémiques avec coût raisonnable

• « Faire le minimum » a des bénéfices écologiques moindres, mais des coûts d’entretien plus lourds

 —> Fournit une protection contre les inondations mais permet aussi de restaurer des habitats qui soutiennent la pêche (valeur directe), d’améliorer la qualité de l’eau (valeur indirecte), de préserver des espèces (valeur d’existence), et de garder des options ouvertes pour l’avenir (valeur d’option).

16
New cards

Exemple : stockage du carbone (blue carbon)

L’Initiative internationale sur le carbone bleu promeut la préservation et la restauration de ces écosystèmes comme outil de lutte contre le changement climatique

 

Lorsqu’ils sont protégés et/ou restaurés, ces écosystèmes stockent efficacement le carbone. Lorsqu’ils sont dégradés, ils relarguent massivement le carbone (parfois accumulé sur des millénaires) dans l’atmosphère et les océans.

17
New cards

« Blue Carbon »

Carbone stocké dans les écosystèmes marins et côtiers (mangroves, marais maritimes et herbiers marins) → SE de régulation du climat

18
New cards

rôle des blue carbon

Stockent de grandes quantités de carbone :

• dans la biomasse végétale (aérienne et souterraine)

• dans les sédiments riches en MO morte (jusqu’à 95 % dans ceux associés aux herbiers)

• Les océans assurent 83 % des flux du cycle global du carbone

• Les habitats côtiers couvrent seulement 2 % des zones marines mais stockent 50 % du carbone des sédiments océaniques

19
New cards

Mangroves :

• Forêt tropicale littorale, entre terre et mer, soumise aux marées

• Séquestration de carbone : 6 à 8 t CO₂e / ha / an

• Protection côtière : réduction de 66 % de l’énergie des vagues sur 100 m de mangrove dense → amortissement des tsunamis et tempêtes (60 à 80 % de la population mondiale vit à moins de 100 km des côtes)

 Autres services écosystémiques :

• Nurseries pour la pêche

• Épuration de l’eau

• Lutte contre l’érosion

 Taux de dégradation : 30–50 % détruites en 50 ans (≃ 2 %/an, urbanisation, élevages de crevettes, etc.) :

couvrent 0,7 % des forêts tropicales… mais représentent 10 % des émissions liées à la déforestation !

20
New cards

Marais maritimes (« Salt marshes ») :

• Zones humides côtières à faible pente, régulièrement inondées par les marées. Formés par accumulation de sédiments fins (limons, argiles) dans des zones de faible courant

• Séquestration de carbone : 6 à 8 t CO₂e / ha / an (presque tout le carbone est stocké dans les sols riches en matière organique)

• Protection côtière : atténuation des inondations, des tempêtes, de l’érosion

 

Autres services écosystémiques :

• Filtration naturelle des contaminants issus du ruissellement de surface

• Lutte contre l’érosion

• Habitat pour de nombreuses espèces marines

 

Taux de dégradation : 1–2 % / an (drainage pour l’urbanisation et l’agriculture, élévation du niveau de la mer).

21
New cards

Herbiers marins (« Seagrass meadows ») 

• Prairies sous-marines de spermatophytes présentes sur tous les continents sauf l’Antarctique. Se développent en zones côtières peu profondes, souvent protégées du courant et de la houle

• Séquestration de carbone : 1,58 t CO₂e / ha / an

Représentent 0,2 % de la surface océanique mais séquestrent ≃ 10 % du C des sédiments marins (jusqu’à 4 m de profondeur)

• Protection côtière : filtrent les sédiments en suspension et réduisent l’érosion littorale en stabilisant les sols

• Habitat clé pour de nombreuses espèces marines, à tous les stades de vie (nurserie, refuge, zone de reproduction)

 

Taux de dégradation : 1,5 % / an (dragage, déforestation côtière, ancrage de bateaux, dégradation de la qualité de l’eau). Déjà 29 % détruits à l’échelle mondiale…

22
New cards

Complexité liée aux interactions :

Un même écosystème fournit plusieurs services simultanés. Les bénéfices sont parfois directs (eau potable, pêche), parfois indirects (atténuation du CC, valeur d’existence des espèces)

 

Ces services peuvent être co-produits par plusieurs écosystèmes interconnectés qui se renforcent mutuellement → leurs effets sont cumulatifs dans les zones côtières, et leur dégradation affaiblit l’ensemble !

23
New cards

Exemple : l’écotourisme au Costa Rica

- Paiements pour services écosystémiques (PSE) : les acteur.trices qui protègent ou restaurent un écosystème reçoivent une compensation financière. Le financement vient d’une taxe sur les carburants et de partenariats publics/privés

 

- Promotion de l’écotourisme comme alternative économique : remplacer les revenus issus de la déforestation ou de l’agriculture extensive par des revenus durables générés par le tourisme basé sur la nature

 

• 27 % du territoire est aujourd’hui protégé (parcs nationaux, réserves, forêts)

• Écotourisme génère > 3 milliards $/an (≃ 5 % du PIB) et > 200 000 emplois (guides, hébergements, artisanat, cuisine locale, etc.)

24
New cards

Le biomimétisme

Le biomimétisme consiste à s’inspirer des formes, matériaux, processus ou stratégies du vivant pour concevoir des solutions techniques, durables et compatibles avec la biosphère

25
New cards

Trois types de biomimétisme :

• De forme : design inspiré du vivant (ex. : nageoire de baleine pour pale d’éolienne)

• De matériau : structures naturelles reproduites (ex. : soie d’araignée synthétique)

• De processus : fonctionnement systémique imité (ex. : économie circulaire inspirée des écosystèmes)