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Différentes déf°s de l’imagination
faculté dont on dispose et qu'on exige/à laquelle on a recours selon les circonstances et type de pratique (qui en appelle à l’imagination et dans d’autres moments, à la laisser de côté)
autre figure du réel ; façon d’altérer le réel pour y inscrire ce qui n’est pas (cohérence du réel qui se maintient)
projection idéale mais qui en m̂ temps sollicite le désir et qui rend possible le sentiment du temps (i.e. imaginer = ouvrir l’avenir ; envisager que qq chose puisse avoir lieu autrement que peut-être ce qu’il y a effectivement lieu)
opérateur d’altération qui fait qu’on voit autrement et autre chose. Cet opérateur d’altération rend possible une modification effective de ce qui est (cf. Frédéric qui reprend ses études à l’annonce du retour de Mme Arnoux)
L’imagination dans l’art
Omniprésence de l’imagination :
C'est le champ qui semble le plus investir l’imagination ⇒ L’artiste, bien qu’il ne tourne pas le dos au réel, insère dans la réalité un rapport inédit au réel en ayant recours à son imagination
valorisation de la figure de celui qui a de l’imagination : il faut en avoir pour disposer de cette capacité de projection.
‘L’échec’? Échouer quand on imagine, qu’est-ce ?
= Risque de trop projeter autre chose dans le réel que ce qui peut s’y trouver ⇒ Elle devient fantaisie débridée, i.e. imagination galopante loin d’enrichir et d'investir le réel, qui ne fait rien d’autre que lui tourner le dos avec un délire sous couvert de désir.
Imagination ouvre un horizon ET EM M̂ TEMPS cette ouverture est susceptible de déborder les limites de la raison/rationalité
L’imagination serait aussi à inhiber ⇒ discours ambivalent peu éclairant : donner ses droits à l'imagination tout en ayant des réserves qui font appel au réel pour empêcher l’imagination de trop l'altérer en retour.
Ambivalence du discours sur le temps
Droits octroyés à l’imagination tout en ayant des réserves qui font appel au réel pour empêcher l’imagination de trop l'altérer en retour
En cas d’échec → l’imagination est un …… qui doit ….. comme chez ………. OU …………..
acte périphérique qui doit rester à la marge (ĉ chez les artistes : réservée au divertissement, sans csq concrète, dont on devrait en disposer avec parcimonie …)
Ce qui innerve l’ensemble des actes cognitifs (ĉ chez Flaubert, moteur pour l’homme qui se met à penser, agir, désirer, questionner, à parler en termes de foi… auquel cas cesser d’imaginer devient une entreprise qui comporte des méfaits)
Chez Bachelard → en quoi consiste la circonscription de l’imagination
Elle consiste en une répartition des tâches
Séparation nette entre le jour et la nuit pour Bachelard
Ouvrages épistémologiques | Ouvrages de la poésie |
Impératif de contrôle, de surveillance, … ⇒ jour ; Aucune place laissée à l’imagination bien qu’elle soit première en ce que sa primauté doit ê surmontée et dialectisée au profit d’une surveillance sociale de soi rendent possible l'activité de connaissances | Encourager la prod° d'images constamment inédites ⇒ nuit ; Idée qu’il faut libérer les images et l’imagination et la “rendre heureuse” en ne se surveillant pas tout en encourageant les images ⇒ stimuler l'imagination en se libérant aussi des images premières, très sclérosantes |
En quoi consiste ‘imaginer’ pour Bachelard ?
Déformation des images pour en produire des nouvelles
Imaginer = consiste moins à former les images et être informée des images que littéralement déformer les images pour en produire de nouvelles images inédites qui sont les conditions d’existence qui palpitent
Qu’est ce que c’est la formation de l’esprit scientifique chez Bachelard
Accès à une abstraction et formalisation de type scientifique ; esprit qui s’est libéré de sa tâche première, capable d'abstraction en mesure de façon indéfini d’élaborer les lois permettant de produire le réel
La science et les lois de la nature pour Bachelard
→ La science ne découvre PAS les lois et le structure intelligible sous jacente à l'ensemble du visible (originalité de Bachelard)
↳ Ø établissement de lois pensées ĉ définitives (i.e. loi de la nature)
⇒ L'activité du savant = décrire les lois de prod° du réel
Le théoricien est toujours technicien ; Ph scientifique = ph construit
L’activité scientifique et la culture
Activité scientifique a un rapport à la culture : C’est depuis une culture et vàv de cette dernière que se comprend l'activité scientifique
→ arriver à une proposition apodictique (dimension normative de ce qui est pensée) n’est pas le signe que l'activité scientifique a atteint son but → il faut envisager avec d’autres contraintes le réel (notamment culturelle)
Lien de la science et de la culture chez Bachelard
Bachelard rejette la conception aristotélicienne de l’homme comme animal politique (connaissance = activité proprement humaine ; possibilité de se mettre à connaître en ce que l’homme en a les capacités suffisantes)
→ la science = fait culturel qui suppose des ruptures, de inhibitions qui sont sociales : À partir du moment où s’élabore une communauté scientifique → possibilité de parler de science
⇒ La science n’est pas une disposition native de l’esprit mais plutôt ĉ une conquête de l’esprit
→ Activité scientifique = “travailleur de la preuve” ⇒ dimension πq de la science qui exige un collectif et une histoire de ce dernier qui permet de parvenir à l'abstraction (processus Ø naturel ; non natif)
Si la science commence au XIXe siècle, comment, à partir d’une logique cumulative (le préscientifique), peut-on comprendre un moment de rupture ?
Chez Kuhn → la rupture est légitimée de façon totalement arbitraire : nécessité de renoncer à un paradigme pour entreprendre qq chose de neuf (raccrochage avec Bachelard : progrès possible que par la rupture)
Les âges (préscientifique ; scientifique ; …) → Ø (qu’)une scansion chronologique mais scansion propre au sujet connaissant ⇒ le propre de l’activité scientifique c’est véritablement toujours essayer de se donner tort (cf. Kuhn : un paradigme en chasse un autre)
Les âges : préscientifique ; scientifique → scansion chronologique seulement ?
PAS QUE → scansion propre au sujet connaissant ⇒ le propre de l’activité scientifique c’est véritablement toujours essayer de se donner tort (cf. Kuhn : un paradigme en chasse un autre)
AINSI, il faut rompre avec l’inertie d’un esprit qui semble avoir compris. Rompre = se rendre compte qu’on ne comprenait pas ce qu'il affirmait et pensait connaître.
Définition du scientifique selon Bachelard
Est scientifique la capacité à produire des énoncés sous formes de loi permettant de produire ce qui n'est pas (exemple : le chimiste) donc prod° des effets trouvant leur place dans le réel
⇒ procédure d’invention
Quels sont les obstacles épistémologiques pour Bachelard ?
Ce n’est PAS : le réel OU la complexité des mécanismes du réel qui constituent une limite difficile à franchir dans l'activité de connaissance
→ en science, il faudra accepter une dimension psychologique : ce qui fait obstacle c’est la démarche du sujet qui fait écran à sa propre démarche
Il faut se surveiller (police scientifique ; contrôle social est un sens une bonne chose)
⇒ obstacle = interne au processus de connaissance
Thèse de Bachelard (en 2 points)
Nous importons dans l’activité scientifique des modèles analogiques qui ne font rien d’autres que projeter leur ombre et leur insuffisance ; ce recours à l’analogie est une allégeance sourde au processus de l'imagination
Le scientifique doit être iconoclaste ; le travail de la science permet de corriger une par une les erreurs commises
(!) iconoclaste = celui qui est ennemi de toute tradition, qui cherche à faire disparaître tout ce qui est le passé
(!) Se distingue du chevalier et de la table rase cartésienne
Style de Bachelard lorsqu’il écrit
Dans cet extrait se ressent la nécessité pour Bachelard de rectifier texte après texte, affirmation après affirmation ce qui semble ê établi
→ Tendance iconoclaste ( celui qui est ennemi de toute tradition, qui cherche à faire disparaître tout ce qui est le passé)
Que dénonce Bachelard à travers l’exemple de l’éponge
Constat : C’est en ce que les mots semblent correctement décrire ce qui est que la description semble garantir le caractère probant d’une explication : “puisque je sais comment fonctionne une éponge (absorber et restituer l’eau) → je peux mobiliser ce terme pour rendre compte de ph tq compression/absorption/raréfaction ⇒ et nous ne voyons pas malice dans l’usage des mots (car semble ê l'outil correct pour qualifier et expliquer les ph physiques correspondant) ⇒ transfert semble sans biais, sans prisme, sans détour
⇒ Bachelard dénonce la pseudo-évidence des terminologies auxquelles nous avons recours pour établir des faits
La terminologie ne fait rien d'autre que favoriser le déploiement de ce que l’on sait montrer et prétend expliquer
Bachelard sur les analogies
Déployer des analogies ≠ de conceptualiser ; B. le renvoie à l’âge préscientifique
Analogie → s’en tenir au registre des certitudes → production d’“images généralisées” ⇒ revient à ne rien expliquer
La tentation d’une science qui se cherche (âge préscientifique) = tentation de passer du ‘voir’ au ‘voir ĉ’ → ce déplacement (via l’analogie ou m̂ la comparaison, etc.) transforme le voir sensible en un voir par aspect qui semble suffisant en apparence pour rendre compte d’un ph scientifique. Bachelard ne valide pas la démarche.
Foucault et le ‘voir comme’
L’inflation du ‘comme’ et des analogies (analysé par foucault dans le Chapitre 2 des Mots et des Choses) → règne des signatures fait que ∀ est là pour que l’imagination prospère ĉ l'opérateur qui fait connaître le schoses par le principe de ressemblance à autre chose. L’âge classique met fin au régime des signatures et de l’analogie, de la prose du monde au profit d’un signe transparent qui n’est pas ce qu’il indique, i.e. les choses ne sont pas dans une systématique ressemblance.
Préscientifique et scientifique chez Bachelard
⇒ Souci de montrer que la pensée scientifique surdétermine le principe de ressemblance et de l’analogie : “ça doit ê comme” → fonctionnement et rapport intrinsèque qui caractérisent les phs sont semblables EN DÉPIT DE leurs différences notables ⇒ pré-scientifique core
Chez les préscientifiques pour Bachelard, le ‘voir’ produit inexorablement un ‘voir comme’ → la perception produit un imaginaire du réel qui est contraignant : c’est la ccl° de Bachelard à l’égard des préscientifiques ⇒ il est impossible de se désolidariser d’une pensée qui est toujours d’abord l’image perçue (inévitable)
CE QUI EST important pour Bachelard : pour voir autrement l’air que ‘comme une éponge’ → nécessité du travail de la psychanalyse (= effort de culture ; Ø possible en un claquement de doigts) ! Il va falloir la refouler en y travaillant.
Husserl et les analogies/variations dans la perception
(!) Husserl montre au contraire que le propre de l’acte cognitif = capacité d’opérer des variations et de suspendre la perception ⇒ il saute au-dessus de ce que Bachelard décrit ĉ des ‘obstacles’ (exemple : le cube → capacité de visualiser le cube bien qu’une seule face se présente à moi)
Wittgenstein – Recherches philosophiques, II : “Deux emplois du mot ‘voir’”
‘voir’ : dire la perception → sens perceptuel
‘voir comme’ : voir qq chose tout en sollicitant une forme d'interprétation → sens chargé d’interprétat°
∃ le risque de traiter les 2 sens de ‘voir’.
La φ pense de manière générale une théorie du voir qui rende compte de cette hétérogénéité du langage → W adopte la démarche inverse ⇒ Pour W. → leurre de la φ : toujours vouloir produire une théorie qui cherche à vouloir disqualifier l'hétérogénéité des mots (i.e. ramener à l’unité ce qui se ramène à la pluralité)
L’histoire de la philosophie selon Wittgenstein
L’histoire de la φ = histoire d’un non sens → propositions qui sont en quête de sens alors que le pb m̂ = le langage.
Il faut voir quelle est la grammaire particulière de chacun des emplois (pour chaque mot). La tâche de la φ → montrer qu’il ne s’agit pas d’un pb (et la vertu de la φ…résoudre les pbs !)
‘Voir comme’ selon Wittgenstein
W. élucide ce que nous disons quand nous parlons. ‘Voir comme’ ce n’est pas ‘voir comme’ + interprétation. Si interprétation il y a, elle est non isolable, non détachable, …
⇒ voir qui s’appuie sur une exp ordinaire et qui mobilise les arrières plans contextuels, socle culturel commun, habitudes, pratiques, …
Qu’est-ce qui différencie ‘voir’ et ‘voir’ comme chez Wittgenstein
Le ‘voir comme’ n’est pas l’arbitraire du sujet → le sujet voit ĉ on peut voir au sein d’une langue et d’une culture donnée. Tandis que le ‘voir’ ne laisse pas place à une logique d’écart i.e. toute tentative d’écart → mécompréhension) VS dans le ‘voir comme’ : il y a écart et mobilisation d’une image (imagination) qui est susceptible d’altérité. Cette possibilité d’altération = ce qu’il suffit de comprendre pour élucider la ≠ propre entre ‘voir’ et ‘voir comme’ (identification possible qui tolère que d’autres aspects soient possibles, possibilité de schématiser, modéliser autrement → i.e. perception inachevée)
Pour autant, les options dans le ‘voir comme’ ne font pas la puissance et la liberté du sujet → i.e. les autres options témoignent simplement que le ‘voir comme’ = voir qui laisse la possibilité de voir autrement, qui n’est pas définitif : Qu’est-ce que tu ‘vois comme’ ? = Q° valable seulement dans le ‘voir comme’. 2 emplois, 2 terminologies, 2 grammaires
La ‘cécité à l’aspect’ (Wittgenstein)
W. parle de → Cécité à l’aspect (= psychologiquement, incapacité à sentir que la langue propose une autre modalité du voir qui n’est pas perceptuel (factuel)) → ne se résout pas ; seule thérapeutique = se libérer des préoccupations
Tâche de la philosophie selon Platon
Tâche de la φ : opérer une rectification des noms, i.e. apprendre à bien dénommer ce que le langage dénomme confusément avec les mauvaises séparations, les mauvaises articulat°, etc. ⇒ devoir d’opérer d'autres dénominations pour faire en sorte de correctement nommer les choses parfum de saisir de façon intelligible ce qui est.
→ Phédon : mise en pratique de l’idée qu’il va falloir dénommer et parler autrement ⇒ sentiment que les noms changent de sens en φ (exemple de la déf° de la mort : ≠ perdre la vie MAIS cessation de toute activité liée au réel, libération du tombeau qu’est le corps ⇒ je suis toujours en train de mourir)
Wittgenstein renonce à être platonicien, càd ?
W. arrête de penser qu’une langue parviendrait à se libérer des mauvais usages, emplois, etc. et qui appelle même ce qui est autre, incapacité à séparer ce qui doit l'être etc. Évidence des sensations éprouvées → aucune hésitation ⇒ continuation de l’image sensible qui irrigue l’emploi que nous faisons des mots et qui fait que nous produisons de la théorie (voir comme = voir) ⇒ la théorisation
De plus ↦ objets pris dans un certain contexte. Circonscription des images.
Nous ne pouvons pas nous séparer de l’emploi des mots forgés directement par notre expérience sensible.
Qu’est l’esprit scientifique pour Bachelard
Chez Bachelard, seul l’esprit scientifique peut faire surgir le sens de l’écart, opérer la démarcation à l’égard du ‘voir comme’. Tâche de l'esprit scientifique : se libérer des choses et de leur prégnance pour aller vers les objets pour les penser (objectivité ; renoncement à la présence imagée des choses au profit d’une construction totalement abstraite). ⇒ réel = pure abstraction
/!\ L’esprit scientifique ne construit pas l’objectivité du réel à partir des images ⇒ la spongiosité ≠ concept MAIS = image (car est familière et semble avoir approbation d’u ensemble)
Comment être iconoclaste en science chez Bachelard ?
Détruire les images, les défaire, c'est toujours une œuvre inachevée puisque penser contre soi, surveiller ses explications, les mots qu’on emploie c'est déployer sans cesse le travail de la psychanalyse. Le travail scientifique ne cesse d’analyser ses impulsions (charge libidinale du désir de connaissance) pour parvenir à l’inhibition, au refoulement. Il suppose de savoir que le culte des images se poursuit à tout moment, de déconstruire image après image pour entrer dans l’abstraction, monde “décoloré” (Blake, Newton sous les eaux).
Parvenir à l’inhibition et au refoulement
Il faut déconstruire image après image (‘la décolorer’ ; décolorer le monde pour entrer dans la décoration de l'abstraction)
Bacon – Novum organum : Réformer l’organum aristotélicien
→ 4 grandes catégories des idoles
Les idoles. Livre I : Bonne connaissance = celle qui parvient lentement (et peut être m̂ jamais à purger l’esprit de ses idoles.
Grandes catégories des idoles :
Idole de la race / de la tribu : notre nature constitutive bt favorise la propension de l’entendement de vouloir mettre de l'ordre et de systématiser l’ordre dans sa vie → besoin de systématisation, d’ordre et incapacité impossibilité de prendre en compte anomalie et irrégularité (projection par avance ; rôle de certaines affection ; …)
Idole de la caverne :.;; lié à son soi propre → lié à chaque histoire individuelle (formations, habitudes, intérêts, …)
Idole de la place publique (du forum) : idole des mots ; recourir c’’est déployer les approximations propres à un langage qui est propre à l’action et non à la connaissance (exemple : ‘humidité’ ne veut rien dire)
Idole du théâtre : les plus faciles à déloger, i.e. théories élaborées pour rendre compte du réel (représentations agencées du monde à distance de ∀ base expérimentale valable, i.e. récit imaginaire)
⇒ tâche de Bacon → produire les remèdes qui permettent la purificat° de l'entendement pour permettre un rapport à l’expérience (m̂ schéma que Bachelard) ⇒ il faut revenir aux choses, mais à condition d’avoir laissé de côté les relations fantaisistes, …
Est-ce que le doute est iconoclaste ? Procédure iconoclaste ? i.e. par le doute, bon iconoclaste en science ? (réponse pensée à partir de Bachelard)
i.e. Bachelard et le cartésianisme
Bachelard se démarque de l’entp cartésienne (qui prétend congédier ce qu’il appris et ‘reçu en sa créance’ → D. ne fait que poursuivre le jeu des images pour B. → prod° d’une illusion qu’on réforme l’esprit alors qu’on ne fait rien d’autre que produire un acte impraticable (douter de tout) OU ê simplement très conciliant avec la leçon des choses.
Descartes, l’imagination et l’existence des corps
Pourquoi imaginer implique l'existence du et des corps ? ⇒ Imaginer revient à se figurer un corps, i.e. se représenter qq chose dans l’espace, i.e. qq chose de matériellement existant, d’étendu ⇒ antécédence de l'extension et de l’extériorité du corps dans le fait d’imaginer
Kant défait la priorité du ‘je pense’
/!\ Kant défait la priorité du ‘je pense’ et dénonce le coup de force de Descartes → impossibilité d’une affirmation (‘je pense’) isolée qui se pense à distance de tout expérience ⇒ la pensée commence avec l’expérience, i.e. ‘Descartes commence mal, qu’il reprenne sa copie et recommence !’
Que reproche Bachelard à Descartes ?
⇒ Doute = artifice méthodologique (Bachelard)
une imagination qui impose son motif explicatif
Bachelard reproche à Descartes, en dépit de ses déclarations de principe, de laisser l'imagination imposer son motif explicatif dans ses théories de physique. C’est précisément pour ne pas fragiliser son système théorique (physique du plein) que l’imagination du philosophe évacue certaines hypothèses comme la théorie du vide (cf expérience de Torricelli), au profit de la théorie de l’éponge. Par cette “pauvre image”, Descartes récuse une théorie qui est celle des matérialistes, des libertins.
d’autant plus qu’à travers l’explication par l’éponge, D évince une autre explication physique, à savoir l’explication par le vide : c’est pour ne pas avoir à fragiliser son dispositif théorique cartésien (physique du vide empêche la physique du plein (physique des corps, physique cartésienne) que Descartes rejette l'explication par le vide
Méthodologie défaillante de Descartes selon Bachelard.
Pour Bachelard le doute radical est un non-sens → Bachelard considère que la méthode est défaillante à partir du moment où elle admet des images. Cette défaillance prend un sens plus aigu encore lorsqu'on se souvient qu’elle est liée à la pratique d'un doute radical
→ Éponge n’est qu’une image
La première Méditation déconcerte pcq ∃ du sentiment que si doute il doit y avoir c’est mal engagée dans l’œ de Descartes → quand on lit les MM, sentiment d’un terrain familier, car connaissance des raisons de douter de la littérature sceptique (rêve, sens, réel, ..)
→ installation sceptique stabilisée, intranquilisée comme n’étant crédible ni suffisante
Descartes semble pour ainsi récuser les postulats sceptiques par la méthode sceptique : dispositif d’isosthénie qui consiste à neutraliser chaque argument par son argument opposé de force égale
Note sur le vide en science
Le vide fait l’objet d’une intense controverse au XVIIe siècle : attachement à l'autorité des anciens VS dispositif de publicité de l'administration de la preuve. Pascal prend en charge la preuve de la théorie du vide et dénonce dans sa préface les balbutiements de la science qui le précède.
(!) Torricelli, élève de Galilée, XVIIe siècle (≈ avant 1650) → montre que ce qu’il y a du vide dans le tube à essai versé sur la cuve de mercure . Le vide fait l’objet d’une controverse au XVIIe siècle
Tradition atomiste → celle de la pensée du vide (Lucrèce, Gassendi, …) mais Descartes ne peut penser la vide.
Différence entre catésianisme et scpeticisme
il s’agit davantage de montrer que s’il y a doute, ce n'est pas sur le modèle du scepticisme [argument d’un fou] (cf. Montaigne)
Qu’est-ce qui fait que D. n’est pas sceptique ?
D’abord rappelons les arguments de D. : sens trompeurs ; folie ;rêve (spatialement, temporairement, …
Descartes finit par constater la résistance que nous avons à entrer dans le doute par ces raisons-là. Doute qui ne peut pas s’engager dans leur faiblesse/fragilité → DONC volonté de douter : le “malin génie” (= motivation fictive que la volonté se donne i.e. fiction qui motive → s’appuie sur une motivat° imaginaire et non sur le doute). Je peux toujours m’installer dans l’acte de volonté qui consiste à vouloir douter. Il suffit d’imaginer, de feindre qu’il y ait en nos un mauvais génie inversant systématiquement les affirmat°s en négat°s, etc. → ici, raison rigoureusement artificielle déconnectée du schéma de l’exp. Ici, il s’agit de se représenter une perversion constitutive de mon esprit qui fait que je suis dans le faux à chaque fois que je pense ê dans le vrai. Cette représentation est un décret de la volonté, un dispositif qu’elle produit. Le doute, dispositif strictement réflexif, n’est pas raisonné mais motivé par l’imagination et ses ressources.
⇒ Doute = artifice méthodologique (Bachelard)
Différends entre Hume et Bachelard
La critique bachelardienne ne recoupe pas (ou du moins pas exactement) la critique humienne) : ∃ aucun sens de pratiquer le doute solitaire, premier, radical, … dans l’activité scientifique car elle = activité de surveillance constante
Distinction avec Hume → Bachelard : Il n’est pas possible de récuser l'expérience, de s’en extraire. Parce que l’ensemble du dispositif cognitif est tout entier configuré par l’expérience.
Chez Hume → la raison (n'est pas une faculté) mais effet de l’exp sédimentée. Le doute est forcément déclenché par une idée qui vient de l’expérience (irrégularité, différence, similitude, attente déçue, etc.) ⇒ impossibilité d’un doute qui surgit de la ‘tête du cerveau connaissant’, i.e. de la raison seule. Finalement, douter si ça a un sens = faire l’expérience désagréable de voir la croyance se fissurer, s'instabiliser. Donc → voir dans le doute le fait qu’on ne croit pas et non que le doute permet d’établir une ‘connaissance sûre’.
→ Croire = réalité d’un doute, d’une affirmation qui vascille.
Croire, savoir et fiction chez Hume
/!\ équivalence absolue chez Hume entre savoir et croire. Sinon = fIction, i.e. idée qui n’a pas de force
Il y a bien des occasions de douter. Douter des idées qui parviennent à ê formulées mais corrélées à aucune impression → nécessaire de les mettre en crise. i.e. réalisation de combien nous n’y croyons pas. Caisse d’enregistrement
double exemple :
croire en les miracles → n’est pas une croyance au sens où “tu sais qu’il en est ainsi” : viol de l’ensemble de ce que je sais de l’expérience (équivalence absolue entre savoir et croire pour Hume) ⇒ une fiction pour Hume → cf. exemple du miracle : n’intègre pas le tissu des idées par lequel je fais l'expérience
réponse la question : Les Grecs ont-ils toujours cru à leurs mythes selon Hume
(!) Les Grecs ont-ils toujours cru à leurs mythes ? – Paul Veyne : Oui, ils croyaient → ∃ d’un régime de vérité (cf. Foucault) permettant de donner de la place aux puissances irrationnelles et invisibles
Quand bien m̂, changement de culture, etc. → complètement autre civilisation ⇒ l'expérience ordinaire réelle reste la m̂ pour Hume : sa réponse à Veyne → Grecs ĉ Écossais perçoit la diff quantitative qu’il y a entre s’inscrire dans la continuité aisée et efficace de l’expérience et prod° d’un type de discours modifiant les associat°s et auxquelles on donne une forme de cohérence, portées avec un besoin de croire (et non corrélées avec un fait de croire)
Sur la manière de rendre compte de la genèse des idées dont on ne semble pas faire l'expérience — Hume et l’idée de Dieu
Dans l’Enquête | Dialogue sur la religion naturelle extraordinaire, Hume → tentative de rendre compte de la genèse d’une idée totalement décorrélée de l’expérience. Parce que dans relation causale → ∀ chose produite a un pcteur qui l’a produite, i.e. traitement du monde ĉ un objet produit DONC imagination analogique d’un Dieu producteur (de la m̂ façon que chaque chose relevant d’un faire qu’il existe un sujet qui l’a fait). Impossibilité de ne pas penser à l’idée de Dieu → il est naturel de produire cette idée, elle est liée à l’expérience.
Transposation excessive analogique → dans l'analogie, nous transposons ‘trop’ ⇒ Existence de Dieu : passage du fini à l’infini, accord d’une toute puissance (et non d’une puissance) → excès du cadre de l’expérience (cf. association des idées) ⇒ la fiction n’est pas Dieu mais la (toute) puissance que nous lui accordons. Manière de rendre compte de la genèse des idées dont on ne semble pas faire l'expérience.
Les 3 thèses humiennes
Thèses humienne :
Il n’y a rien au-delà d’expérience ⇒ tout est tributaire et dépendant de l’expérience et la raison est l’effet de l’exp sédimentée. L’ensemble du savoir = la facilité d’associer des idées suivant les 3 principes et structurée l’expérience tq que structurée du cours régulier
Il n’y a jamais d’accès à ce dont on fait l’expérience. L’exp est toute entière une impression et un sentir vif qui, perdant son immédiateté, dépose et constitue l’idée (= figure pâlie et affaiblie, ayant perdu de sa force).
⇒ L'empirisme de Hume → Pas réalisme mais phénoménisme (Ø de moyen de sa rapporter au réel. Pas de moyen de forger une assertion
Il n’y a aucune justification rationnelle à attendre de nos assertions. Nos assertions ont la force de nos croyances et il n’y a aucun moyen de les fonder sur l’objectivité du réel. Raison et ∀ modalités du raisonnement = rien d’autre que l’expérience déposée. In,existence de capacité cognitive qui sont proprement celle de la rationalité.
/!\ 3 lois Humienne → 3 principes associatifs : continuité, ressemblance, causalité
Hume sur l’identité personnelle, i.e. critique du ‘je pense donc j’existe’ (DESCARTES) et l’attestation de l’esprit comme étant proprement lui-même (LOCKE)
Dans le Traité de la nature humaine, Hume critique le ‘je suis, j’existe’ (cf. Descartes) et l’évidence d’un réflexion qui permet à l’esprit de s’attester proprement lui-m̂ (cf. Locke) → montre que nous ne croyons pas à un moi identique à lui-m̂ → pas de croyance en une identité personnelle, à un moi qui serait proprement lui-m̂ ou une substance pensante qui possède une identité-unité. Parce qu’impossibilité de localiser une quelconque impression dans l’expérience faite d’une impression qui délivrerait cette présence certifiée de moi, du ‘sujet que je suis’.
L’impression est un besoin affectif, la logique d'un moi strictement hédoniste, rivé sur le plaisir (autre forme de disproportion que la disproportion analogique). Succession d’images nourrissant le besoin affectif d’être de celui ayant une consistance face au défilé d’images (cf. Pascal)
Hume et le doute (justification)
→ BUT des empiristes : disqualifier la volonté de douter
Il existe des choses qui inquiètent la croyance et peuvent s’avérer douteuses. Toutefois, on ne doute pas à volonté + ∃ d’énoncés susceptible de susciter en nous le doute. Doute = irritation ressentie à l'égard de certains énoncés → vérification qu’ils sont fondés sur l’expérience. Irrégularités des croyances nous amènent à douter et déstabilisent nos croyances.
exemple : le prince indien et l’eau à l’état solide → doute que l’eau puisse geler.
Doutes sont involontaires, pas absolus mais laissent néanmoins intact le postulat sceptique qui veut qu'aucune assertion ne soit fondée en raison.
Bachelard et le doute (rejet)
But de Bachelard : Renoncer à croire que c’est par un doute ‘radical’ qu’on commence
Doute est injustifié CAR indifférent au sens du problème, i.e. capacité pour celui qui s’efforce d'être rationnellement à interroger ce qu’on ne comprend pas OU ce qui fait qu’on comprend (ET NON parce qu’impraticable)
Comprendre = nuancer la connaissance objective et ≠ d’une méthode générale de doute radical qui en l’absence d’un problème qui nous arrête détruit, effet tout sans que cette démarche soit justifiée en rien.
La voie bachelardienne est une voie de la problématisation, çàd ? (prolongement sur son rejet du doute)
Comprends-tu ce que tu dis ?
Problématisation = Méthodologie de l’enquête scientifique ET NON PAS la politesse d’esprit (i.e. douter de TOUT ĉ une sorte de posture (critique bachelardienne du cartésianisme lol) Il ne s’agit pas de disqualifier la volonté de douter (ĉ chez les empiristes) mais plutôt de renoncer à croire que c’est par un doute ‘radical’ qu’on commence.
Qu’est-ce qu’oppose Bachelard au ‘doute’ comme point de départ de l’activité scientifique
(cf Bachelard et la philosophie du re—)
→ Le rajeunissement continu (qui est un façon de tout conserver en état)
/!\ rajeunir = changer le logiciel par lequel on comprend et appréhende le réel. Le motif bachelardien = motif du repentir. À chaque fois que je comprends qq chose, je comprends que je n’avais pas compris. Comprendre = comprendre ce qui n’a pas été compris, revenir sur ses erreurs, …
Rajeunir ≠ recommencer à 0 (cf. D)
Bachelard fait une φ/épistémologie du ‘re-’ (recommencer (/!\ pas absolument), reprendre, re–) qui n’est pas un retour à la case départ.
Popper et le doute
→ Qu’est-ce qu’un énoncé scientifique
Critique la notion de ‘doute’ au profit de la notion de ‘critique’
Pour lui, la connaissance progresse sans se soucier de ce que connaît et comprend un sujet connaissant
→ la connaissance ≠ connaissance d’un sujet connaissant.
Il s’agit d'augmenter la connaissance sans se soucier de ce que l’on croit savoir et comprendre. La psychologie importe peu dans l’élaboration d’énoncés robustes → qui n’est pas un énoncé auquel on croit mais plutôt. Les énoncés robustes s’exposent devant le risque de la réputation et ont une vie durable (limitée dans le temps tho mais vaut pendant un moment tant qu’il n’y a pas de contradiction).
La question n’est pas ‘t’y crois toi à …i?’ (q° psyq = minable) → rejet de ‘la psychologie de comptoir.’
Énoncé scientifique : énoncé qui accepte à tout moment d’ê critiquée et qui, dans l’attente d’un texte qui l’invalide, s'impose ĉ l’approximation la plus valable, sur laquelle on s’appuie pour l’activité scientifique (cf. ‘un paradigme en chasse un autre’). ALORS QUE chez Descartes → énoncé jugé non douteux, indubitable
Bachelard sur la prégnance du modèle de l’homo faber dans l’activité scientifique (i.e. nous pensons ĉ nous produisons)
Dénonciation de ce modèle qui dit très mal ce que doit ê l’activité scientifique qui ne consiste pas à :
refus de l’activité scientifique ĉ reprod°/ le fait de reproduire ce que l’on sait déjà produire. MAINTENIR UNE forme de continuité entre l'outillage technique ; manipuler les idées comme nous manipulons le réel = le travers de l'imagination, qui transporte notre efficacité à produire à l’aide d’outils et d’une méthode dans le champ théorique ⇒ mauvais bricolage
Modèle de l’homo faber est une manière de dire que la solution précède le pb, nous l’avons en un sens sous les yeux. Or, pour Bachelard, la pensée scientifique n’est pas imitative, n’est pas celle qui projette des solutions en économisant la tâche du poème → pensée inventive et non pas imitative. Pas de transfert d’opérations mentales MAIS construction à partir de pb ; capacité à poser correctement un pb qu’il faut résoudre à travers les médiations rationnelles consistantes
ourrit l’image d’une science valable qui manipulent des images pseudo-scientifiques
Descartes sur l’homo faber (anachronisme)
Parenthèses sur Platon et le métier de tisserand (Politique)
Descartes sur l’homo faber (anachronisme)
La présence de la pensée technique et du schème reproductif est en effet retrouvée dans Les Règles de la direction de l’esprit, à la règle 10 :
Descartes explique que la meilleure façon d’apprendre la méthode et la façon de procéder pour accéder à des énoncés clairs et distinct, = regarder faire les métiers du tissage. En examinant méthodiquement ∀ les techniques humaines → disposition à connaître ce qu’est un ordre, intro° de l’ordre de l’action du métier à tisser.
Découverte du vrai ne serait rien d’autre que qq chose qui se tient
Parenthèses sur Platon et le métier de tisserand (Politique)
Prolongement sur l’opération du tissage → Platon : Apparition du paradigme décisif du tissage afin de comprendre la tâche du politique ce qu’il doit faire pour gouverner de façon juste la cité → il faut faire comme le tisserand : opérations de cardage ; de filage ; …
⇒ gouverner c’est savoir repérer les différences de nature ; éliminer les tempéraments néfastes à la cité ; réaliser la paideia (tissage) pour produire le modèle du citoyen.
Le politique n’est rien d’autre que qlq qui sait tisser [maîtrise de la techne] → comparable à un tissu de qlité (souple, pas cassé pcq trop rigide, capable d’adaptation, …)
L’anthropologie de Lévi-Strauss sur homme préscientifique aurait le nez dans le réel, la tête emplie d’images, …
Refus de toute forme de fonctionnalisme, de la pensée selon laquelle on ‘aurait la pensée dont on a besoin concrètement’. En effet, L-S = structuraliste
Chapitre 1, La Pensée sauvage – Lévi-Strauss :
Rejet : Exprime ses réticences à suivre cette lecture dominante dans l’anthropologie qui l’a formé, i.e celle. ‘la pensée sauvage serait saturée d’affects, de préoccupations liées au besoin et à la survie”.
Proposition : Il oppose à cette conception naïve de la pensée ‘primitive’ une véritable disposition/mise en ordre des choses qui exprime ni mieux ni moins la structure taxinomique de l’esprit, en montrant que la pensée sauvage est une logique du concret. La pensée sauvage → pas bercée par des images : elle rend manipulable les choses. L'expérience du sensible dans toutes les cultures, et cela invariablement
C’est toujours des catégories qui permettent d’appréhender l’expérience concrète. et cela, invariablement.
Elle est science et logique ⇒ dispositif théorique qui vise à rendre perceptible et manipulable l’ensemble de nos démarches.
Prolongement de l’anthropologie de Lévi-Strauss : exemple de la différence entre bricoleur et ingénieur
Que fait le bricoleur à la différence de l’ingénieur ? Ils manipulent des choses investies de sens, ouvertes à d’autres projets d'avancement. Pour autant ces choses sont aussi pensées. La logique de l'ingénieur ne regarde pas les qualités sensibles comme étant celles qui oriente l’articulation/l'agencement des ressources, défini à distance du sensible
Avec sa logique du concret, l’homme réagence ce qui a été déjà investi d’un projet dans un autre projet → signification dans ce qui en a déjà. La pensée scientifique ne regarde pas les qlités sensibles comme celles qui guident et orientent la façon d’agencer le monde et d’articuler les ressources mais comme o
Quelle condition pour la pensée scientifique selon Bachelard ?
Pour Bachelard, la pensée scientifique → ne s’acquiert qu’à partir d’une psychanalyse visant à se libérer des images et d’une imagination qui se pense faussement l'objectivité depuis la subjectivité perçue → ne pas confondre véritable ….. et véritable conceptualisation
La rêverie chez Bachelard : libérer l'imagination dans le domaine artistique
La norme scientifique exige que nous soyons dans la surveillance permanente de nous-m̂ TANDIS QUE dans l'activité non scientifique se prescrire une autre forme de liberté → /!\ Ce qui est préjudiciable en science est salvateur dans le registre de l'expérience vécue. Sinon vie appauvrie, amoindrie, atone, décolorée.
L'imagination n’est pas secondaire ; elle n’est pas l’auxiliaire à contrôler pour ne pas se laisser déborder. Elle est au contraire à la fois première et prioritaire → condition active qui permet d’explorer. “Avoir la volonté de” chez Bachelard trouve sa source dans l'imagination. Vie qui donne sa place première et prioritaire à l’imagination.
Le propre des ouvrages artistiques : être déconcertants → parler de l’imaginaire : très important mais /!\ à circonscrire.
L’imagination chez Bachelard est imaginée ĉ le seul point d’appui qui permettent à l'existence de trouver son sens. La vie est innervée par l’imaginaire.
Introduction de L’Air et des songes – Bachelard : déf° déstabilisante de l'imagination
Ø la faculté de former des images mais “faculté de déformer les images”.
→ fondamentalement capacité de métamorphose, de transformation (Ø capacité de production d’images, mais elle les travaille en tant qu'elles sont notre fond psychique (d’où la spécificité de l'activité scientifique qui les congédie))
→ Imagination : processus, qui à partir d'images premières permet de signifier autrement, d'ouvrir des significations nouvelles.
Bachelard discute la thèse de Platon sur ce qu’est ‘imaginer’
Imaginer ne serait pas un écart qui se détourne de ce qui est, i.e. une objectivité (qui ne peut jamais ê donné pour Bachelard, toujours construite abstraitement), pas déformer l’accès qu’on peut avoir au réel MAIS mettre en forme la perception et l’expérience des choses au prix d’une modification de cette perception, augmenter l’accès au réel et l'expérience du réel. Donc → pas un écart qui se détourne du réel, sorte d’ignorance pénible qui rend peu intelligent MAIS mise en forme des images perçues qui augmentent le réel.
Imaginer : enrichissement ou appauvrissement du réel selon Bachelard ?
L’imagination ĉ activité déformante n’appauvrit pas le réel mais pratique d’excès qui fait que nous pouvons par l'imagination approfondir le rapport au monde.
⇒ Accès au surréel, i.e. accès “à plus d’être” (i.e. Ø irrationnel, mais rapport élargi/ouvert à la surréalité) (VS perception délivre assez peu d’être et de consistance, de sens. En effet, donne des images relativement pauvres.)
Imagination → activité passive ou active (Bachelard)
ATTENTION : Imaginer n'est PAS l'activité cognitive qui consiste à visualiser les présentations ; PAS un spectacle d’images qui défilent en nous et que l’on reçoit.
Imaginer suppose l’engagement du sujet, une forme d’activité (activité active et non passive). Pas une suite d’images arrêtées que l’on a en soi. C’est transformer les images reçues en un acte psychique qui investit un nouveau territoire du réel d’un sens.
Ce serait appauvrir ce qu’est l'image que de penser qu’elle consiste en une projection d’images intérieures. Plutôt un déploiement de structures de sens qui ouvrent des perspectives sur le réel.
L'imagination est un capacité à habiter l'image (pas ê statique devant mais littéralement y vivre, s’y déplacer, l’explorer, … le réel étant puissamment déployé.)
exemple de Bachelard : Le rapport à l’espace de la maison. Possibilité d’imaginer des maisons → imaginaire qui fait qu’on imagine la ferme, le grenier, les pièces différenciées, etc. → imaginer c'est littéralement se déplacer et ouvrir la possibilité des conduites en ce lieu.
Conséquence sur la déf° de l’imagination bachelardienne comme activité active
Imagination = rapport signifiant au réel qui fait qu’on ne se rapporte pas seulement à ce que l’on a sous les yeux. Tonalise le sujet et l’objet.
Qualité de l’imagination qui fait que tous les voyages dans l’imaginaires ne se valent pas (Bachelard)
La qualité de l'imaginaire tient aussi à la volonté que nous mettons à accueillir cette efflorescence continue de l’image. i.e. On n’en finit pas d’imaginer, d’ouvrir l’espace et le temps. Tous les voyages dans l’imaginaire ne se valent pas. L'imagination ouvre plus ou moins le territoire du réel : la valeur d’une image c’est l'étendue de son “auréole imaginaire”
Conséquence : en quoi consiste. imaginer ?
Imaginer n’est NI répliquer les images NI les créer de toutes pièces mais les détourner, les contourner.
Elle n’est pas tant une faculté QUE la conduite proprement active du sujet qui permet d’inscrire dans le monde plus d’être, plus de sens.
Imagination = voyage dans le réel permettant de démultiplier les voies d'accès au réel et non pas une disposition de fuite, un voyage utopique.
Imaginer : conduite proprement active du sujet qui permet d’inscrire dans le monde plus d’être, plus de sens.
Imagination, imaginaire et images
→ imagination exige “imaginaire” beaucoup plus qu’“images”
En effet, l’image pose problème en ce qu’elle est la version pauvre de ce que l'on pense ê l’imagination.
On dit peu d'imagination quand on pense en termes d’images.
Thèse freudienne/objectif de Freud
Rendre compte de ce qui semble échapper à la dimension délibérée du sujet
Platon et Freud : une démarche similaire
Quand nous nous trouvons dans l'impasse pour expliquer ce qu’il en est, il faut ‘prendre son élan’ (Platon) et parier sur des forces pulsionnelles (autant de désirs ou de pensées cherchant à faire irruption dans la conscience et n’y parviennent que de façon transformée, défigurée, détournée. Construction psychique qui est mienne.
Freud sur le psychisme
Le psychisme ne se réduit pas à l’activité consciente du sujet, dans la présence à soi du sujet. Le psychisme ne s’épuise pas à cette activité consciente. Supposition d’une activité psychique rigoureusement et définitivement inconsciente au sujet mais dont certaines très obliques et indirectes affectent le registre conscient.
Hypothèse freudienne
∃ d’une structure archaïque du sujet à la jonction du somatique et du psychique qui fait l’objet d’un refoulement qui fait que certaines représentations (extrêmement énergiques, dynamique pulsionnelle d’une recherche de satisfaction)
Que Freud a à répondre aux inhibition de nos pulsions dans la vie de tous les jours
SI inhibition des pulsions (sur-moi) ⇒ leur inhibition ne les décourage pas, ne leur fait pas perdre progressivement de l’intensité, de leur charge libidinale. Pas d’assagissement progressif du sujet. Il est structurellement configuré par des représentations qu’il ne cesse de chercher à exprimer via des pulsions.
L'intrusion est possible lorsque le degré de vigilance s’abaisse.
Freud et les rêves
Selon Freud, la voie royale qui mène à la conscience = les rêves
Durant l’activité onirique, i.e. quand le degré de vigilance du sujet est moindre → début de l’activité qui permet de rendre compte de nos désir de manière défigurée ⇒ travail d’occultation de ce qui était pensé/désiré, i.e. Aucune représentation ne se signale clairement au sujet pensant.
Déchiffrer l’ensemble de nos représentations : possible pour Freud ?
Aucune analyse, si poussée soit elle, ne déchiffre l’ensemble des représentations inconscientes du sujet, au mieux → possibilité d’apercevoir un début de signification (toujours très partielle et fragmentaire) et qui ne peut réduire la charge pulsionnelle
Une référence archéologique très présente chez Freud ; image prégnante de l’archéologie :
métaphore du sentiment qu’inspire Rome à la vue de monuments anciens (ce qu’on voit émerger partiellement) ↔ rendre les strates du psychismes
Le Délire et les rêves (inspiré de la Gradiva de Jensen) : possibilité d’analyser le rêve dans le récit de Jensen → pers. pcal = un archéologue qui semble appelé par un bas relief représentant une femme qui marche ⇒ fantasme sur la femme qui marche qui chercherait à échapper à/fuir l’éruption de Vésuve. L’archéologue essaie alors de comprendre le trouble qui l'habite en se rendant à Pompéi avec une femme dénommée Zoë. L’analyse du récit et celle proposée par Freud révèlent que Zoe n’est pas sa voisine mais son amie d’enfance → projection de son attirance pour cette femme (transformation)
Bachelard en psychanalyse → de qui est-il proche ?
Plus proche de Jung (trouve le dispositif théorique dont il avait besoin) que de Freud (commence par ce dernier)
L’inconscient pour Bachelard
L’inconscient n’est pas ce qui est refoulé ou censuré. L’inconscience désigne au contraire ce qui soutient et configure l’activité consciente. Le registre du négatif est totalement modifié dans l’approche jungienne. On ne se trouve pas dans une inquiétante étrangeté (Freud) ni dans qq chose de familier au sujet : nous sommes dans un soubassement archétypal qui certes ne se laisse pas lire tq mais qui organise l’ensemble des formations psychiques, notre activité de conscience.
Que refuse Bachelard à Freud
Refus de la lecture sexuelle et de l’économie libidinale. Au profit de formes non exclusivement sexuelles → (Jung) rendre compte d’une activité essentiellement symbolique (et non d’une activité à la charnière du somatique et du psychique). C
hez Jung, absence de registre éventuellement biologique et psychique ĉ chez Freud mais plutôt sur un mode analogique où impulsion symbolique est l'équivalent de l’impulsion biologique de son corps ⇒ dispositions symboliques qui ont la m̂ structure de tendance que celle observée dans le corps, à un niveau biologique.
Pour Jung, parler ou imaginer revient à faire jouer les m̂ structures (cf. Bachelard → on comprend davantage l’imaginaire en parlant)
De quel dispositif théorique Bachelard avait-il besoin (qu’il trouve chez Jung)?
⇒ présence d'archétypes, i.e. matrices imaginantes, images primitives rendant possible l’activité symbolique)
⇒ proximité avec le sujet transcendantal → la f° du sujet transcendantal (i.e. permettre l’ensemble des synthèses, etc. de Kant) = ce que cherche à penser Jung lorsqu’il évoque les ‘archétypes’, i.e. ce qui rend possible l'activité de symbolisation.
Existence de lois d’imagination chez Bachelard
⇒ Il existe des lois d’imagination et de figuration selon Bachelard (ccl° tirée à partir des travaux de Jung).
L’imagination ≠ activité irrationnelle de choses qui débordent en tout sens tout en conservant une certaine logique ; Ø une suite discontinue d’images
Tout l'entp de Bachelard revient à = essayer de dégager cette structure de l'imagination chez le sujet, i.e. le mouvement dynamique qui, à partir de structures et d'archétypes, déploie des mouvements imaginaires.
Entreprise bachelardienne en somme (sur l’imagination)
Tout l'entp de Bachelard revient à = essayer de dégager cette structure de l'imagination chez le sujet, i.e. le mouvement dynamique qui, à partir de structures et d'archétypes, déploie des mouvements imaginaires.
Déf° d’imaginer travaillé par une tension (waw Bachelard et la dialectique)
Imaginer = Ouvrir un espace tendu, non résorbé dans une identité mais au contraire jamais de mouvement simple et linéaire du parcours de l’imagination ⇒ mouvement sans cesse tendu par sa contradiction interne et que l'imagination de ne cesse d’explorer
Toute l’imagination peut ê imaginée selon cette dialectique de mouvement : acceptation de la complexité. Et les images portent en elles leur ambivalence. Aucun(e) imag(inaire) n’est un discours simple et univoque ⇒ jamais un sens assignable, l’activité symbolique ne cesse de retravailler le sens et qui ouvre la possibilité du contraire.
Le propre de l’imagination et de l’image (univocité, équivocité, etc)
Le propre d’une imagination = s’autoriser l’ouverture d'une autre voie que celle qui pourrait s’imposer à nous en premier lieu.
Aucune image n’est figuration de qq chose qui pourrait ê désignée et dont on pourrait arrêter la signification ⇒ le propre d’une image est de rendre possible d’autres lectures que celles où nous nous situons. L’exercice de l'équivoque, réinjectée en sens opposé → a forcément une logique ⇒ forme première des archétypes qui ne sont pas des catégories rigides de la pensée symbolique.
Lien entre imagination et inconscient
Quand nous imaginons (la rêverie chez B.) → activation d’un type de pensée qui déborde les limites du perçu ET cette imagination est à la foie ma conduite et en m̂ temps ce qui se laisse formuler de telle façon que je peux constater qu’autrui partage le mouvement qui est le mien ⇒ fond structurant de ∀ les sujets (malgré démunis, ..) archétypes = les formes qui activent l’imagination. Accès à ce fond primitif, non par une psychanalyse, mais que dans l’analyse de ma propre expression.
→ C’est très kantien ; cf les catégories
Bachelard et la fantaisie dans l’imagination ? Ou l’imagination comme expérience du réel ?
Il n’y a aucune fantaisie dans l’imagination → seulement des déploiements de tensions et de transition, sentiment de la nuance. Sentir les nuances et les transitions = imaginer. Dans les rêves → présence des éléments matériels pcq pour B. cela n’a pas de sens de penser que la rêverie = façon de tourner le dos à l'expérience de résistance de la matérialité. S’il y a saturation de matière dans l’imagination à partir et dans sa matérialité (i.e. d’abord matériel avant d’ê dynamique) , c’est précisément pcq l'imagination = exp du réel.
Imaginaire VS imagination (Bachelard)
Imaginaire = se rapporter à soi même ĉ corps → imagination = rêverie jamais désengagée de ce qu’est être un corps → imagination = jamais désincarnée.
⇒ Le soi ĉ puissance agissante
Le rapport de l’imagination au réel (TRÈS IMPORTANT! à connaître)
⇒ L'imagination n’est pas ce qui se fait à distance du réel dans une sorte de retrait du réel → au contraire, elle accompagne l'acte de perception (nous percevons pcq nous imaginons = thèse de Bachelard)
⇒ l’activité de prod° de l’homo faber est soutenue par l’imagination. Rythme du corps et engagement physique = ce qui dynamise l'imagination et ce qui la rend possible. Imaginer = activité physique et psychique → imaginer = exp du corps propre
Conclusion sur Bachelard (sur l’homme de 24 heures et le langage)
L’homme de 24 heures doit ê pris dans l'ensemble de ses dimensions : SI privilégier le refoulement de l’image première (usage polémique de l'imagination, i.e. lui faire la guerre = reconnaissance que l’imagination est toujours première et prioritaire. Ce n'est pas en termes d'obstacles que l’on pense l’imagination
Le langage = véhicule privilégié de l'imagination car possibilité de produire ≠ sens, dynamique imaginaire dans chaque phrase qui reconfigure l’avenir des signes et des mots. Les mots ne portent pas en eux-m̂ leur sens, c’est au niveau de la phrase que le sens surgit.
⇒ Parler = restituer (Ø pratique de la métaphore ĉ transfert de sens, impossibilité de repérer par un arrêt sur image les processus propre de l'imagination → reviendrait à oublier que ∀ est dynamique imaginaire). Il existe une fonction transcendantale de l'imagination.
1) Enquête épistémique — Imagination
Dans l’activité sur-réveillée (accès à l'objectivité du réel)/surréel (accès au réel) de l’homme de sciences (sur-surveillance du cogitamus) invite-elle à penser l'imagination ĉ ce qui fait obstacle à la conceptualisation OU considérons-nous que l'imagination n’est pas cette puissance de faux en ce qu’elle nous libère de la sensation : imagination est-elle le principe de relation de la science ?
⇒ Imagination : Outil de science ou obstacles ?
2) L’Imagination dans le registre moral
Sans imagination, un rapport éthique à l’autre est-il possible ? (Pas forcément éthique de la compassion) Dans la forme du devoir ne faudrait-il pas inscrire l’imagination pour universaliser l’exigence éthique ?
3) Point de vue politique sur l’imagination
Les concepts politiques ne sont-ils pas tous imaginaires ? Ne sont-ils pas ouverts sur un horizon temporel qui fait d’eux des formes idéales à rejoindre, à gagner plutôt que l’effet bien compris de l'expérience ? Produire une pensée politique ne revient-il pas à faire travailler (presque seulement) l'imaginaire ?
4) L’imagination dans le domaine esthétique
Le jugement et l’appréciation des œ ne sont-ils pas déterminés par l'imagination dans cette détermination ? Nous trompons-nous en donnant à l’imagination la clef
Réflexion sur Kant (+ débat avec Heidegger)