CM6- Le grand commerce

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Un commerce limité mais essentiel

Définition et cadre

  • Commerce = transport et transaction de marchandises.

  • Contrairement à Rome, peu d’échanges interconnectés à longue distance.

Trois niveaux d’échange

  1. Local → le plus courant.

  2. Régional → limité par les capacités de transport.

  3. International → pour des produits rares spécifiques.

Historiographie moderne

  • Privilégie le terme "échange" → inclut aussi les transferts culturels et technologiques.

2
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Zones d’échange principales

Méditerranée et Byzance

  • Commerce réduit, mais encore présent en Provence.

  • 750 : Crise économique, Venise remplace Marseille comme centre du commerce méditerranéen.

L’essor du Nord

  • Mer du Nord et monde slave = nouveaux centres dynamiques.

  • Arc atlantique :

    • Importation de poteries du Sud de la Gaule vers les îles britanniques.

    • Ports actifs comme Taillebourg (Charente) → archéologie confirme le commerce fluvial.

Rôle des fleuves

  • Commerce fluvial > commerce maritime.

  • Fleuves → voie principale avant la mer et l’océan.

3
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Une activité commerciale partagée par tous

Paysans et échanges locaux

  • Vente des surplus agricoles (vin, blé, textiles).

  • Modes d’échange variés :

    • Troc.

    • Monnaie.

    • Redevances en nature.

Élites et spéculation

  • Monastères et églises dominent le commerce du vin.

    • Consomment direct pendant liturgie ou exportent vers le Nord chrétien qui en produit pas.

  • Céréales stockées et revendues en période de pénurie → spéculation.

  • Crises alimentaires :

    • Vers 800 → famine malgré des réserves pleines (aristocrates gardent réserves pleines pour spéculer).

      • Nourriture ne manque pas mais est inégalement répartie.

    • Charlemagne dénonce la spéculation comme non chrétienne.

  • Spéculent sur le commerce du sel too.

4
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Le prêt à intérêt (“usure”) : interdit mais pratiqué

Interdiction chrétienne

  • Bible → interdiction de faire de l’argent avec de l’argent.

  • Droit romain (jusqu’à 12 % d’intérêt) aboli par l’Église.

  • Capitulaire de Charlemagne (806) → interdit l’usure.

Stratégies pour contourner l’interdit

  • "Vente avec clause d’achat" :

    • Acheter une terre 100 deniers, la revendre au propriétaire 112 deniers → prêt à intérêt déguisé.

  • Monastères et juifs :

    • Pratique courante malgré l’interdit.

    • Pratique pas spécifiquement juive ou chrétienne.

5
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Les professionnels du négoce

Marchands spécialisés (negociatores)

  • Peu nombreux, mais spécialisés par région.

Marchands frisons

  • Spécialistes du Nord de l’Europe.

  • Utilisation du bateau frison qui transporte -20 personnes, quelques tonnes de marchandises/an (dont céréales, tissus, laine).

Commerce en Méditerranée

  • Vénitiens → actifs en Méditerranée orientale et occidentale.

  • Bateaux de tradition + antique.

  • Marchands juifs :

    • Commerce facilité par la diaspora.

    • Pas encore spécialisés dans l’argent (ça viendra au XII).

    • Communauté juive bien protégée par pouvoir carolingien (aucune persécution), juste interdite de faire du prosélytisme et convertir chrétiens.

  • Sarrasins en Provence et vikings en mer du Nord → rôle commercial important.

6
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Produits stratégiques du commerce carolingien

Produits d’exportation

  • Armes franques → réputées dans tout l’Occident.

    • 805 : Capitulaire de Thionville → interdit l’exportation hors de l’Empire.

    • Marché noir → on en retrouve jusqu’à Bagdad (XI).

  • Métaux → exportés vers l’Angleterre, qui manque d’argent pour sa monnaie.

Produits d’importation précieux

  • Verre oriental (Syrie) → refondu en Occident.

  • Soieries chinoises et byzantines.

  • Épices et parfums orientaux.

  • Ivoire de morse et d’éléphant (polaire, Afrique, Asie).

  • Fourrures polaires.

==> Appartiennent surtout aux élites laïques et ecclésiastiques

7
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La traite d’esclaves : un commerce particulier

Un commerce en recul mais encore actif

  • Interdit de vendre des chrétiens à des non-chrétiens (VII—>).

  • Commerce d’esclaves persiste mais sous forme de transit.

Esclaves païens (Slaves)

  • Le mieux documenté

  • Chrétiens peuvent pas être réduits en esclavage mais païens peuvent être vendus à d’autres païens.

  • Raids esclavagistes contre les Slaves (Europe de l’Est).

  • Transit par Verdun et la vallée du Rhône → vendus en Méditerranée.

  • Destination :

    • Al-Andalus → armées d’esclaves (5M esclaves sous Al-Hakam Ier, 822).

    • Byzance et Égypte musulmane → garçons souvent castrés.

  • 9M esclaves observés sur un bateau en 870 → commerce massif.

Vikings et circuit nord

  • Rafles sur les côtes du monde carolingien → hommes mais surtout femmes et enfants.

  • Esclaves revendus sur les ports danois et suédois.

  • Transportés sur fleuves russes la Volga le Don, ou sur le lac Ladoga → revendus :

    • Constantinople (monnaie byzantine).

    • Monde arabo-musulman (dinars d’argent).

  • Les Carolingiens tentent de racheter les captifs.

8
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Jugements carolingiens sur l’esclavage

Un consensus chrétien ambigu

  • Interdiction de vendre des chrétiens → mais les Slaves païens ne posent pas de problème.

  • Esclavage = normal, mais pas pour les chrétiens.

  • Le mot "slave" (slavus) devient IX synonyme d’"esclave" (encore utilisé en français).

Opposition croissante de l’Église

  • Hostilité chrétienne croissante contre la traite d’esclaves.

  • Fermeture progressive des marchés d’esclaves (r XI).

  • Commerce d’esclaves se déplace vers la Scandinavie et le monde arabo-musulman.

9
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Trelleborg : preuve archéologique de la traite

Camp viking d’esclaves

  • Au Danemark.

  • Trall-borg = "camp aux esclaves".

  • Découverte de squelettes en sous-nutrition → captifs du monde carolingien.

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Les lieux de l’échange : un commerce à plusieurs échelles

Le marché local

  • Présent depuis l’Antiquité et l’époque mérovingienne.

  • Pépin le Bref 744 → ordonne aux évêques de créer des marchés là où il n’y en a pas.

  • Objectifs :

    • Dynamiser l’économie locale.

    • Prélever des taxes.

    • Contrôler les échanges stratégiques (armes et esclaves, ne pas être vendus à l’étranger).

  • Unités d’échange faibles → transactions en deniers → d’où le mot denrée aujourd’hui.

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La ville : un marché dominé par le clergé

Marchés urbains

  • Moins dynamiques qu’à l’époque romaine.

  • Commerce centré sur les institutions religieuses :

    • Cathédrales, basiliques, monastères → moines et chanoines stockent et redistribuent les récoltes.

    • Production artisanale (livres, orfèvrerie, textiles).

Paris au VIII

  • Élite ecclésiastique et administrative.

  • Communauté juive et marchands orientaux → favorisent un marché dynamique.

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La foire : un marché de grande ampleur

Caractéristiques des foires

  • Marché annuel (vs marché hebdomadaire).

  • Situé près des grands monastères.

  • Réservé aux marchands professionnels → transactions en gros et demi-gros.

  • Surtout dans lieux de production importante.

13
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Les ports carolingiens : centres d’échange interrégionaux

Apparition de nouveaux ports

  • Mer du Nord → Dorestad (Frise), Quentovic (royaume franc).

  • Connectés à l’Angleterre et la Scandinavie.

Caractéristiques des ports carolingiens

  • Appelés vik.

  • Pas de cité épiscopale ni aristocratique → purement commerciaux.

  • Densité urbaine importante.

  • Lieux de transformation des produits (verre, ambre, textiles…).

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Ports et sites d’estuaire : carrefours du commerce

Avantages d’un port en estuaire

  • Connecté aux voies fluviales et terrestres.

  • Présence de bateaux fluviaux (pirogues).

  • Port est surtout un appontement, et consiste en de grandes jetées (Dorestad compte 2km).

Organisation des villes portuaires

  • Quai → débarquement des marchandises.

  • Maisons-entrepôts → stockage.

  • Espaces de maraîchage → production locale.

  • Églises et cimetières → indicateurs de richesse (Dorestad = 55 églises en 864).

Exemples d’exportations

  • Quentovic : céréales, sel, vins, artisanat d’Île-de-France.

  • Dorestad : bois, tonneaux de vin, céramiques, passagers britanniques vers Worms et Mayence.

15
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Ports et hôtellerie marchande

Hébergement des marchands et voyageurs

  • Services d’hôtellerie → accueille les négociants et passagers.

  • Présence des agents du pouvoir carolingien :

    • Agents de perception du palais pour collecte des taxes indirectes.

    • Résidence occasionnelle des conseillers royaux (ex : Alcuin sous Charlemagne).

Fragilité des ports carolingiens

  • Raids vikings (milieu IX) → destruction de nombreux ports.

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L’intervention du pouvoir carolingien : la monnaie

Réforme monétaire de Pépin le Bref (755)

  • Création du denier d’argent (1,37 g).

  • Fin de la monnaie d’or (sou).

  • Charlemagne (794) :

    • Augmente le poids du denier (1,6 g).

    • Métal issu des mines de Poitou, Bohême et Hartz.

    • Refond les trésors de guerre en monnaie.

Carolingiens prennent progressivement le contrôle de la frappe monétaire

  • Pépin le Bref : frappe répartie entre évêques et grands laïcs.

  • Charlemagne (794—>) : monopole royal → centralisation des ateliers (≈ 30).

  • 805 : Charlemagne tente de limiter la frappe à Aix-la-Chapelle (échec).

  • Francie occidentale (Charles le Chauve) :

    • Une dizaine d’ateliers (Paris, Rouen, Orléans…).

    • Luttes pour le contrôle des mines (Poitou).

    • Nombreux monnayeurs tentent fabriquer fausses monnaies de bien moindre qualité.

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Imitation et contrefaçon monétaire

Monnaie carolingienne = modèle de référence

  • Anglo-Saxons → fausses pièces marquées Dorestad.

  • Vikings → monnaies pseudo-carolingiennes frappées au Danemark.

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Pourquoi cet intérêt des Carolingiens pour la monnaie ?

Les raisons

  1. Instrument idéologique → nom du roi et croix chrétienne.

  2. Facilite le commerce international.

  3. Génère des revenus (coût de production < valeur faciale).

  4. Utilisation fiscale → paiement des impôts en deniers.

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Taxes et impôts du commerce carolingien

Les tonlieux (taxes sur les marchandises)

  • Fixés à 10% sur chaque produit entrant.

  • Taxes intérieures sur les routes, ponts et fleuves.

Qui perçoit les taxes ?

  • Agents royaux → grands ports.

  • Détenteurs d’honores → routes et fleuves.

  • Posséder un honor = source de pouvoir → aristocrates en rivalité pour les obtenir.

Exemptions fiscales

  • Marchands ravitaillant les monastères → taxation réduite en échange de prières.

    • Roi fait un geste pieux, idée que les moines transformeront les richesses (du commerce ntmt) en prière pour la société chrétienne.

  • Intégrer la familia d’un monastère permet d’échapper à certains impôts.

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Unification des poids et mesures

Admonitio generalis de Charlemagne (789)

  • Objectif : harmoniser les transactions et taxations.

  • Motifs :

    • Ecclésiastiques : projet d’unification du monde chrétien.

    • Economiques : suscite la confiance des commerçants, dynamise le commerce, permet le prélèvement de + de taxes.

  • Unification monétaire

    • Séparation entre les espèces réelles et la monnaie de compte

  • Unification des mesures agricoles (muid).

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Une politique commerciale limitée

Interventions ponctuelles de Charlemagne

  • Lutte contre la spéculation (sans réel effet).

  • Protection des négociants via des privilèges fiscaux et juridiques.

Traités commerciaux

  • 798 : Charlemagne et roi Offa de Mercie → libre circulation des pèlerins.

    • Entraine dérives : fraudeurs et prostitués se déguisent en pèlerins pour échapper aux tonlieux.

    • Litiges entre marchands réglés devant le tribunal royal.

    • Réciprocité juridique entre les Etats.

  • Création d’un canal Rhin-Danube (793) pour faciliter le déplacement des commerçants → travaux arrêtés pcq échec technique et révolte saxonne.

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Conclusion : un commerce sous contrôle mais limité

Commerce ≠ priorité carolingienne → empire militaire et religieux avant tout.

  • D’où les sources qui sont -nombreuses.

Échanges multipolaires

  • Marché micro-local :au niveau de la villa, du grand domaine.

  • Villes.

  • Grands ports.

  • Bourgs aux alentours des monastères les +dynamiques.

Redémarrage du commerce en Occidentseconde moitié du Xe siècle.

  • Avant perturbé par les invasions vikings, arabes et byzantines.