Révolutions industrielles et capitalisme belge (vocabulaire)

Collection de définitions en vocabulaire couvrant les notions-clés des notes de cours sur la RI et le capitalisme belge.

Heuristique

Recherche systématique des sources pour répondre aux questions de l’historien et orienter l’analyse.

Critique des sources (externe/interne)

Vérification de l’authenticité (externe) et de la valeur du témoignage (interne) des sources.

Herméneutique

Interprétation des informations des sources en tenant compte du sens pour l’auteur et en évitant les anachronismes.

Anachronisme

Projection dans le passé de nos concepts ou catégories modernes; erreur d’époque.

Ancien régime économique

Système préindustriel caractérisé par une société d’ordres, une économie morale et une agriculture dominante.

Société d’ordres

Organisation sociale fondée sur des groupes/ordres (ordres religieux, noblesse, clergé, tiers état) qui structurent l’économie et la société.

Oratores, bellatores, laboratores

Répartition antique des rôles: priants (priéreurs), combattants (guerriers) et travailleurs (labourers), héritage de Saint Augustin.

Pôles d’activités sous l’Ancien Régime

Économie agricole fondamentale (80‑90% du produit) et activités industrielles rurales (textile, métallurgie, verrerie).

Agriculture et propriété foncière

Propriété des terres majoritairement détenue par la noblesse qui ne l’exploite pas nécessairement.

Proto-industrie

Symbiose entre industrie naissante et agriculture, avec une main-d’œuvre paysanne et des progrès agricoles.

Capitalisme marchand

Première étape du capitalisme fondée sur des échanges et une économie morale, avant l’industrialisation, avec des marchés locaux et des normes sociales.

Économie morale

Modèle économique qui organise l’activité économique à travers des normes et obligations sociales avant la rationalité économique pure.

Économie politique

Approche qui voit l’économie comme modèle d’action et de rationalité influençant l’organisation sociale et politique.

Droit à la subsistance

Principe selon lequel les produits alimentaires sont un bien commun; fixation de prix pour assurer l’accès à la subsistance locale.

Révolution industrielle (RI)

Transformation économique majeure à partir du XVIIIe siècle, marquée par la mécanisation, la production de masse et le capitalisme industriel.

Phase préparatoire (1770‑1798)

Établissement des conditions structurelles (révolutions, accroissements démographiques, infrastructures) avant l’essor industriel.

Phase des réalisations majeures (1798‑1834)

Installation d’usines, mécanisation et concentration de la main-d'œuvre; émergence de la production mécanisée.

Phase technicomanie (1834‑1839)

Fascination pour la technique et l’expansion financière, avec spéculation et emprunts croissants.

Phase de consolidation (1839‑1847)

Élimination des imitateurs imprudents, concentration du capital et renforcement du contrôle entrepreneurial.

Phénomène moléculaire

Développement économique initialement local et non uniforme, avec démarrage par des pôles et imitations.

Phénomène séquentiel

Propagation de la RI selon un ordre et un rythme variables selon les secteurs et les régions.

Phénomène polarisé

Croissance concentrée autour de pôles qui entraînent des externalités et une diffusion progressive.

Structure génétique

Métaphore décrivant l’existence d’un état transitoire entre anciennes et nouvelles structures économiques.

Masse critique

État où un seuil d’ensemble est atteint, déclenchant une réaction économique et socialement irréversible.

Réaction en chaîne irréversible

Processus où une modification en entraîne d’autres de manière autonome et durable.

Remontée de la filière technologique

Propagation de l’innovation de l’aval (produits finis) vers l’amont (machines, sidérurgie, mines) dans la RI.

Capitalisme financier

Phase où les banques et les holdings prennent le contrôle des entreprises et orientent l’économie par des participations.

Banques mixtes

Banques qui collectent l’épargne et financent l’industrie, tout en restant principalement propriétaires ou actionnaires sans être propriétaires de l’intégralité des sociétés.

Société Générale (SG)

Banque belge influente, actrice majeure dans le financement et la concentration des entreprises industrielles.

Banque de Belgique (BdB)

Banque centrale fondée en 1851; organisation mixte et garantissant la monnaie, évoluant selon le contexte économique.

Société Anonyme (SA)

Forme juridique des sociétés (art. 1832 CC) avec personnalité juridique distincte et responsabilité limitée des actionnaires.

Société à portefeuille (holding)

Société qui détient des participations dans d’autres sociétés et les contrôle sans être nécessairement propriétaire direct.

Congo et EIC (État indépendant du Congo)

Colonisation belge sous Léopold II; UMHK, Forminière, exploitation des ressources et ingénierie coloniale; utilisation de la Force publique.

Force publique

Armée et police sous Léopold II pour réprimer et assurer l’exploitation des colonies.

Plan du travail

Programme socialiste (Henri de Man) prônant nationalisation partielle et développement des commandes et travaux publics pour relancer l’économie.

Pacte social (1944)

Accord tripartite après la Seconde Guerre mondiale (patronat, syndicats, État) ouvrant la voie à une sécurité sociale et à la régulation collective.

Corporatisme

Organisation des professions par industrie afin de résoudre les conflits sans lutte des classes; association des employeurs et travailleurs sous l’égide de l’État.

Fordisme

Modèle de production de masse par chaîne et standardisation, avec intégration de la production et consommation de masse.

Taylorisme

Gestion scientifique du travail: division des tâches, chronométrage, bureau des méthodes et salaire à la pièce.

Trente Glorieuses

Période (1945‑1975) de forte croissance belge et européenne, marquée par le fordisme et l’expansion étatique.

Miracle belge

Sortie de crise et nouvel essor industriel (1949‑1959), avec innovations et reconversion partielle.

Commissions paritaires (CP)

Instances de négociation entre employeurs et syndicats par branche/secteur, initialement sans statut légal puis dotées d’un cadre légal après 1945.

Accords interprofessionnels (AIP)

Conventions négociées au niveau interprofessionnel pour partager les fruits de la croissance et assurer la paix sociale.

Mutualités et coopératives

Organisations d’assurances et de services mutualistes/coopératifs qui soutiennent les travailleurs et complètent la sécurité sociale.

Régime de sécurité sociale belge (1944+)

Système mixte bismarckien avec prestations obligatoires et gestion paritaire entre employeurs et travailleurs.

Modèle bismarckien (en Belgique)

Assurances obligatoires financées par les cotisations des salariés et des employeurs, cogérées par les partenaires sociaux.

On ne peut pas ne pas mentionner: ONSS, INASTI, FEDRIS

Organismes publics ou parapublics de perception et gestion des cotisations et prestations liées à la sécurité sociale et au travail indépendant.

Fonds National de Crise (FNC)

Subventions et fonds publics soutenant les caisses syndicales pendant les périodes de crise et de chômage.

CPAS

Centres publics d’aide sociale; filet de sécurité pour les non-salariés et les exclus du système de sécurité sociale.

Navetteurs

Ouvriers qui voyagent quotidiennement entre domicile et usine, favorisés par des abonnements ferroviaires pour éviter la surpopulation urbaine.

SNCB

Société nationale des chemins de fer belges; organe public centralisant et coordonnant le transport ferroviaire et l’intégration du réseau.

Publics et privés dans l’économie belge

Interaction entre l’État, les banques et les grandes entreprises dans le cadre du capitalisme belge et de la RI.