nation

La nation
Une unité politique clé: nous vivons dans un monde de nation

- Place le focus politique sur l'identité et la loyauté - Typologies:

Nation civique ou nation ethnique: une distinction en partie artificielle
On repère au moins 5 sortes de nations:
Ethnique: population conçue par des composantes ancestrales, voir même physique.

Civique: se reconnaître comme citoyens ensembles. Comme si un contrat avait été signé entre eux.
Culturelle: une même langue, une même culture une même histoire. Socio-politique: le type de communauté politique qui va rassembler une majorité nationale. (Histoire, minorité) Ex: le Kurdistan.

Nation diasporique: issue d'une diaspora. Ex: syriens, palestiniens; Elle peut aboutir par la suite a des formes de regroupements.

Le phénomène de nation n'est pas naturelle.
2 interprétations sur la création de la nation:
Les Élites: culturelles, politiques, sociales, construction descendante.
Massos: les gens du peuple font remonter Leurs aspirations, pour construire quelque chose qui va dépasser ce peuple.

Ce phénomène est étudié par l'anthropologie (Pierre Clastres, Louis Dumont, René Girard) nous enseigne que l'identité du groupe naît de ce qui le spécifie et le détache des autres, qu'il s'agisse d'un déterminant ethnique, géographique, social, religieux, linguistique ou culturel.

Un phénomène moderne :

La « natio » existe depuis le Moyen-âge comme communauté.
L'invention de la nation moderne à Valmy à la fin du 18eme siècle: "le peuple en arme", ces gens, en défendant la "nation" vont se reconnaître dans leur intérêt commun.

L'internationalisation de l'Etat-nation (Europe, Turquie, Japon, etc.) au 19ème siècle:
Il trouve son origine en Europe à partir des "états" issus du traité de Westphalie (1648), émerge alors au XVIIeme une conscience d'appartenir à un peuple. On parle alors d'empire et de cité-états. Ils disparaissent et laissent place au 19eme siècle à des États nations.

L'État nation est composé d'une nation dominante, et existent alors des minorités.

Grands auteurs:

4 manière de définir la nation:

Définition classique/ philosophique, (Ernest Renand, fin 19eme):
"Un plébiscite de tous les jours".
"Une nation est une âme, un principe spirituel qui repose sur 2 choses. L'une est la possession en commun d'un riche lègue de souvenirs, l'autre est le consentement actuel, le désir de vivre ensembles."

Approche constructiviste (Bénédict Anderson, imagines communities):
Pourquoi un si vaste ensemble de gens vont croire qu'ils appartiennent à une même nation, pourquoi ils vont y rester fidèles. Il met l'accent sur un imaginaire collectif.
"La nation est une communauté politique imaginée, et imaginée comme intrinsèquement limitée et souveraine."
Concept social construit par l'imaginaire collectif, notamment par les liens culturels.
"Un sentiment de camaraderie horizontale"

Définition sociologique (Max Weber): 1910, La nation est pour lui "une communauté de sentiment qui tente à se doter d'un État".

Définition juridique: différent d'un état ou d'un peuple en droit international, représente un groupe social caracterisé par une unité historique et culturelle, souvent sans territoire propre.

Les théories de la nation:

Théorie "Ethnique" de la nation: qui remonte à (Y. G. Herder)
"Chaque nation à son caractère propre, determiné par son environnement géographique et ses traditions." Il voit la nation comme une communauté naturelle unifiée par une langue, une culture, des traditions qui vont se transmettre de générations en générations.

Théorie civique de la nation (JJ Rousseau):
"La nation se fonde sur un contrat social, un projet politique commun" cf contrat social.

Théorie moderniste (Ernest Gellner): pour lui ce sont des nationalismes qui font les nations
"Le nationalisme n'est pas l'expression des nations préexistantes, mais un phénomène moderne qui crée les nations."
Le nationalisme est créé par l'éducation, les phénomènes historiques, socio-économiques. Il retrace la genèse nationaliste.

Théorie ethno-symboliste de la nation et du nationalisme (Antony. Smith, 1991, National identity): "La nation est basée sur des éléments ethniques, historiques et culturels qui précèdent la modernité et qui vont faire le lien entre les identités"

Le nationalisme:

Différence conceptuel entre nationalisme, identité nationale, patriotisme.

Ethnocentrisme: croire sa nation supérieure aux autres, sa culture supérieure aux autres. Patriotisme / nationalisme

La mondialisation augmente au détriment du nationalisme.
Un effet de résurgence de sentiment national, malgré la mondialisation.
On observe donc des tensions entre ces deux phénomènes de nationalisme et mondialisation.

Bcp de questions traversent les société sur ce qu'est l'identité
Le fait que nos états aient fait le choix de s'intégrer dans des groupes internationaux: Europe, ... identité post national.

Une identité nationale contestée:

D'abord par le courant marxiste: pour lui le nationalisme est une idéologie, indissociablement liée a la bourgeoisie

Le mouvement pacifiste: le refus de toute guerre, voire de toute force militaire. Ils ont considéré qu'une des principales causes de la guerre est le nationalisme.

Contestation et recompositions de l'Etat nation

• Depuis la fin du XIXe siècle, le principe national se vol contesté: Par le marxisme
Par le pacifisme.

La mondialisation met au défi les États-nations à travers :

- Le supranationalisme: Les organisations supranationales comme TUnion européenne représentent un affaiblissement de la souveraineté des États-
nations.
- Les migrations internationales: L'immigration soulève la question de l'inclusivité nationale et des identités multiples.

La montée des nationalismes contemporains :

Le populisme nationaliste: dans de nombreux pays, le nationalisme populiste prend de l'ampleur, prônant un retour aux identités nationales contre les effets de la mondialisation (exemple du Brexit, de l'élection de Trump).

Nation, diversité et multiculturalisme :

Comment une nation reconstituée peut intégrer des personnes dont les origines culturelles sont différentes.

Identités: Définitions:

«Stuart Hall (1996) : "Lidentité est une construction sociale et dynamique, constamment évolution, formée par les interactions entre lindividu et la société. "4
Pour Hall, l'identité est un processus, elle se construit et se transtorme au cours du sous l'influence des interactions sociales, culturelles et politiques.

Identité individuelle :

Erik Erlkson (1968) : L'identité personnelle est le sentiment d'unité Intérieure et de continuité qui permet à un individu de se percevoir comme un être unique et cohérent." Erikson se concentre sur la dimension psychologique de l'identité, notamment dans la formation de l'identité à travers les étapes de la vie.

Identité collective :

Benedict Anderson (1983) : "Lidentité collective se forme dans des communautés imaginées, où les individus partagent un sentiment d'appartenance meme s'ils ne se connaissent pas personnellement."
Anderson introduit Tidée que lidentité collective, par exemple nationale, se forme à travers des représentations sociales partagées (comme la langue ou les médias), même dana de vastes groupes anonymes.

Identité sociale :

Henri Tajfel (1979) : L'identité sociale est définie par l'appartenance à des groupes, avec lesquels l'individu partage des caractéristiques et des valeurs communes.
Selon Tajtel, les individus se définissent à travers leur appartenance à des groupes sociaux (genre, classo, nation), et l'identité sociale est un aspect central de leur perception d'eux-mêmes.

Comparaison, autoévaluation, categorisation.

Les identités ne sont pas que des constructions individuelles ou psychologiques, elles sont aussi au cœur de nombreuses dynamiques politiques.

Le concept d'identité nationale a émergé aux alentours des années 1960 aux Etats-Unis et des années 1970 en Europe, en particulier autour du mouvement des droits civiques américains.
L'apparition du concept d'identité nationale est liée à l'émergence de minorités culturelles réclamant un droit à la reconnaissance:

Son essor est conditionné par:
- L'émergence de l'individualisme (années 1960);
- La redéfinition de la culture (Lévi-Strauss) comme incluant de nouveaux modes de vie. L'humain a tendance à repousser ce qu'il perçoit comme différent. L'humain invente donc le terme de culture pour définir, catégoriser la différence. Chaque culture va se construire en repoussant ce qui est différent;
- La reconnaissance par l'Etat de minorités et de l'importance de les reconnaître.

Identité nationale et récit de la nation sont liés :

Les discours nationaux fonctionnent comme « une boîte à outil de l'identité » (Löfgren) Mais qui définit ce discours et son contenu?

Cette compétition des récits est centrale à l'élaboration de ce discours (Martigny, Dire la France, 2016)

Les usages politiques de l'identité: les acteurs politiques comme entrepreneurs identitaires (Charles Tilly)

La compétition partisane pour le pouvoir est aussi une compétition autour de l'identité nationale et de son récit

Le débat autour de l'"identité nationale" en France

Des moments de fixation: années 1980, 2007-2009,...
- L'import récent de l'identité dans la vie politique nationale à la fin des années 1970 par la gauche.
- Un débat « tabou » mais très présent
- Le rapport au multiculturalisme;
- « Immigration et identité nationale »: assimilation, insertion,
intégration? L'exemple de la campagne présidentielle de 2007;
- Mondialisation, UE et identité nationale;
- « Repentance » et question post-coloniale;

Quelques enjeux contemporains de l'identité

Mondialisation et transformation des identités :

Zygmunt Bauman (2000) : "La mondialisation transforme les identités, en provoquant une perte de repères pour certains et en générant des identités hybrides pour d'autres."

Bauman montre que la mondialisation a tendance à fragiliser les identités traditionnelles en créant des tensions entre ceux qui se sentent marginalisés et ceux qui embrassent des identités multiples et transnationales.

Identités et Internet :

Sherry Turkle (1995) : "Internet permet la multiplication des identités, et les utilisateurs peuvent naviguer entre plusieurs versions d'eux-mêmes dans des espaces virtuels. " Turkle explique comment les technologies numériques transforment la manière dont les individus se construisent et se représentent, avec la possibilité de jouer avec des identités multiples en ligne.

Quelle place pour le genre ?

Identités de genre :
Judith Butler (1990) : "Le genre est une performance répétée dans un cadre social, et n'est pas une essence fixe mais une construction en constante négociation.»
Butler souligne que les identités de genre ne sont pas naturelles, mais construites à travers des normes sociales et performées dans des contextes spécifiques.
Le genre est une catégorie socioculturelle qui détermine les rôles, comportements, activités et attributs qu'une société considère comme appropriés pour les hommes et les femmes. Ce concept dépasse les simples différences biologiques pour inclure les attentes sociales et les hiérarchies de pouvoir.
L'intersectionnalité :
(Kimberlé Crenshaw, 1989) :"L'intersectionnalité désigne la manière dont les différentes formes de discrimination (raciale, de genre, sociale) se croisent et se renforcent."

Définition de la minorité :

Louis Wirth (The problem of minority groups, 1945): "Une minorité est un groupe de personnes distingué des autres dans une société en raison de leurs caractéristiques physiques ou culturelles, et qui, en conséquence, se trouve dans une position de subordination


Une minorité n'est pas définie uniquement par sa taille, mais par sa position marginalisée dans une société dominée par un groupe majoritaire.
La minorité est un groupe social marginalisé qui peut subir des discriminations sociales, économiques ou politiques.

Quels types de minorités ?

Minorités ethniques et raciales : Groupes définis par leurs différences raciales ou ethniques (ex. les Afro-Américains aux États-Unis, les Rohingyas en Birmanie, les afro- descendants ou les Arméniens en France).

Minorités religieuses : Groupes identifiés par leur appartenance religieuse (ex. musulmans en Europe, hindous au Pakistan).

Minorités linguistiques: Groupes parlant une langue différente de celle de la majorité (ex. les Québécois francophones au Canada).

Minorités sexuelles: Groupes définis par leur orientation sexuelle ou leur identité de genre (ex. LGBTQ+).

Inégalités de genre dans les institutions et la participation politique

Sous-représentation des femmes dans les institutions politiques
Données globales : Selon les statistiques de l'Union interparlementaire (UIP), en 2023, les femmes ne représentaient que 26,7 % des parlementaires dans le monde, malgré les efforts pour promouvoir la parité.

Cette sous-représentation est souvent liée à des facteurs sociaux, économiques et culturels, comme les stéréotypes de genre, la division sexuée du travail et les obstacles à l'entrée dans la vie politique pour les femmes.
Barrières structurelles :
Pippa Norris et Ronald Inglehart (2003) : "Les normes sociales, les institutions et les cultures politiques créent des barrières à la participation des femmes en politique."
Référence: Norris, Pippa & Inglehart, Ronald. Rising Tide: Gender Equality and Cultural Change Around the World (2003).
Explication: Les femmes font face à des barrières telles que la
TÁNArtITION INéGAlA des tÂChes domestimes les biais dans le

Conclusion

Comme dans toute nation moderne, il n'y a pas une seule identité nationale en France. a La compétition démocratique pour le pouvoir politique est également une compétition pour imposer un récit national.
a La fin d'un récit national incontesté

Ex.: Le débat autour de l'« identité nationale » en 2009
Les enjeux identitaires sont devenus majeurs dans la vie politique de la plupart des démocraties mondiales, notamment dans le rapport aux minorités.

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