Cours magistral qui prend la forme d’une dissertation
La Vérité : 3 domaines possibles pour poser des questions (3 types de sujets possibles au bac)
I/ LA MORALE : FAUT-IL TOUJOURS DIRE LA VÉRITÉ ?
La vérité est la qualité d’une proposition conforme à la réalité. Le contraire de la vérité est l'erreur mais cette erreur, lorsqu’elle est intentionnelle donc dans le but de tromper autrui devient le mensonge qui dans notre monde la morale est considéré comme un vice. Face à ce vice, nos mythes et notre éducation font l’éloge d’une vertu.
1) Le domaine de pertinence de la question
Dans la Genèse (1er de l'ancien testament) un dieu qui se présente comme le dieu des hébreux et qui se nomme IHVH convoque MoÏse en haut du Mont SinaÏ. C’est l’épisode très fer du buisson ardent. Dieu énonce 10 lois pour son peuple (les hommes) et l’un de ses commandements interdit expressément le mensonge ou plus exactement le mensonge sous sa forme juridique “tu ne portera pas le faux témoignage”. C’est donc un type de mensonge qui est prohibé : celui qui porte tort à autrui par une accusation mensongère.
Mais par la suite, le mensonge dans la civilisation Judéo-chrétienne est devenu synonyme de l’acte pervers et méchant par nature. Le mensonge est doublement fautif : face à celui à qui l’on ment et qu’on veut tromper et face à Dieu, qui a créé le monde : le menteur remplace le monde par un autre (forcément diabolique).
On comprend donc que c’est dans ce contexte moral et religieux que notre question fait sens. D'autres cultures éminentes ne se la sont jamais posée. Par exemple, celle de la Grèce Antique. Les Grecques sont fascinés par l’intelligence ( ils ont plus de 20 mots pour la désigner) la forme la plus noble se dit “Logas” ou “Nous” ou “Dianoia” == la raison. Mais il y a une autre forme d'intelligence très valorisée qui se nomme “Métis” == ruse ou expédient. Les Grecques admirent les animaux capables de ruses (renard, poulpe) et les grands humains qui ont triomphé par la ruse sont l’objet d’une densification de leur part. Dans l’épopée, chaque personnage incarne une ou plusieurs vertus. Le Héro suprême est Ulysse or il est super menteur, il ment à tout le monde (homme, femme et dieu) et est toujours vainqueur. Il trompe même les morts.
C’est dans ce climat favorable au mensonge qu’une école comme celle des Sophistes a pu se développer. Les sophistes s’occupent de la paideia de l'éducation; ils le font de manière scandaleuse puisqu’ils font payer la sagesse et très cher. Certains Sophistes sont très célèbres (Protagoras et Gorgias) leur point commun : Ils vivent dans un monde où il n’y a pas de vérité et où ce qui compte c’est le discours. Le langage est plus fort que la force.
Logos dans le langage : est un grand tirant qui rend grand ce qui est petit et petit ce qui est grand. Le maître du monde c’est le maître des autres et le maître des autres c’est celui qui parle le mieux. Pour les Sophistes, parler c’est soumettre. Celui qui gagne, c’est celui qui produit l’assentiment qu’il dise que ce soit vrai ou faux. Pour cela, il y a une méthode (chemin) qui est la rhétorique.
Parménide dit << l’être est, le non-être n’est pas >>
G: le non-être n’est pas
= le non-être est non-être
= le non-être est quelque chose (existe)
= Le non être est
-> L'être n’est pas
Pour les Sophistes, ce qui compte c’est la victoire, pour l’obtenir tous les moyens sont bons (mensonge, fourberie…)
Ainsi, la question de savoir s' il faut toujours dire la vérité est une question qui n’est pas intemporelle, elle prend sens dans un contexte monothéiste c’est-à-dire, sous le contrôle d’une transcendance : ce qui possède le double caractère d’être supérieur et extérieur. Seul un dieu transcendant peut exiger des hommes de ne pas mentir et il est capable d’établir la distinction entre discours et intention. C’est dans ce contexte que notre question doit se poser: voyons s’il nous est possible de la résoudre.
2) Le dilemme
La morale est l’origine de la question “faut-il ?” Autrement dit, elle est l’origine du contexte 2 voix. Dire la vérité est-il un devoir ? Dès qu’on pose cette question, on voit s’affronter 2 thèses inconciliables qui dans l’histoire de la philosophie sont portées par deux auteurs “Kant” “Constant”. Pour Kant, le devoir prend forme d’un impératif
C'est-à-dire quelque chose de désagréable.
Les langues germaniques ont une souplesse que n’ont pas les langues Latines; c'est-à-dire qu’elle exprime l’impératif de manière plus subtile que nous le faisons en Allemand et en Anglais. L’allemand “Müssen”, l’Aglais “Must” expriment des ordres,ils me contraignent, je n'ai pas le choix. Au contraire, “Sollen” et “Shall”impliquent l’idée d’un choix c’est à dire, d’une obligation que j’accepte librement d’effectuer.
contrainte = force intérieure par laquelle j’accepte librement d’être lié et je peux aisément me soustraire.
Lorsque Kant parle de devoir moral, c’est toujours en termes d’obligations qu’il réfléchit et pas en termes de contrainte, pour lui, le problème de la véracité est un
problème moral. A quoi reconnaît-on qu’une action est morale ? Selon Kant il y a deux critères. Le premier est celui du désintéressement. un acte moral est un acte gratuit.
-Le premier, Kant doute qu’il puisse exister des actions désintéressées mais en tous cas, l’acte de mentir ne peut jamais être désintéressé.
-le deuxième, il faut qu’une action soit universalisable (commun à tous, universel). Pour qu’une action soit morale, il faut que tout homme en tout lieu et en tout temps puisse la faire (sans détruire le genre humain ou la nature). Le mensonge n’est pas universalisable
Kant ne peut pas imaginer une société de menteurs. Conséquence : il n'y a pas de mensonge moral
Face à cette position il y a le bon sens et celui de Benjamin Constant qui répond à Kant qu’il y a une morale plus haute que la morale et c'est la morale qu’il appelle par humanité; au nom de cette dernière il faut parfois mentir.
Ex: J’abrite chez moi quelqu’un qui se cache de la police et dont je sais qu’il est innocent; je sais aussi qu'on le mettra à mort si on le trouve. C’est un devoir de mentir à la police.
Constant oppose un principe à Kant: “il faut toujours dire la vérité… à celui qui ne s’en servira pas pour nuire”. Le problème est qu’on ne peut pas connaître les intentions de quelqu'un.
Ainsi nous sommes dans un débat stérile et nous ne pouvons pas décider de qui à raison. Cela peut vouloir dire deux choses: soit la question relève de la métaphysique et elle n’est pas décidable.
Soit deuxième alternative, cette question a du sens mais elle est mal posée donc il faut la reformuler pour la résoudre
3) De la morale à l'éthique (reflection sur les valeurs qui orientent et motivent nos actions)
Le verbe falloir qui a donné “faut-il” appartient à un registre de la mort. C'est la connaissance de ce qui est juste et injuste et plus généralement du bien et du mal. Pour ceux qui y croient sont des absolus = sans aucune relation à quoi que ce soit(dont le contraire est relatif). dire que le mal est absolu c’est dire qu’une action de cette nature est toujours mauvaise, qu’importent les auteurs et les circonstances. Il est facile de comprendre que ces notions qui viennent de la religion sont fragiles; on va le voir avec Spinoza, mais pour introduire sa pensée, on peut se souvenir d’une planche géniale de Reiser dans “la vie des Bêtes”. Quatres dessins lui suffisent:
-dessin numéro un homme subit la question
-deuxième dessin, on le laisse pour mort dans le désert
-troisième dessin, une moine arrive sur son cheval très touché par la scène
-Quatrième dessin, il donne à boire au pauvre homme et le tue.
Ses intentions sont moralement bonnes et ses actions aussi. Il fait le pire; que pouvons-nous en conclure ? Que le bien et le mal sont des inventions et des simplification et que ce qui existe c'est le bon et le mauvais.
plus exactement pour reprendre les mots de Spinoza dans l'éthique le bien et le mal sont des fictions d’imagination qui nous font prendre nos désirs pour la réalité. Par exemple, l'Homme rêverait d’être maître de sa vie et de ses désirs et ce rêve porte le nom de libre arbitre. Les Homme se croient libres parce qu'ils connaissent leur désirs mais qu’ils en ignorent les causes. Bien et mal sont comme le libre arbitre, ou encore comme le beau et le laid, ce sont des mots qui ne veulent rien dire. En va -t -il de même du bon et du mauvais ? pas du tout; est bon ce qui augmente ma puissance d’agir et d'exister directement, ce qui me fait penser à une perfection plus grande; est mauvais, ce qui diminue ma puissance d’agir et d’exister et me fait penser à une perfection moindre. Avant toute chose, il faut s’entendre sur cette notion de perfection. Pour nous, la perfection désigne un optimum. Mais ce n’est pas du tout le sens de ce mot, en Latin, <<perfectum>> signifie fini, achevé ou encore refermé. Or, chez Spinoza toute chose est toujours aussi parfaite qu’elle peut être. Autrement dit, lorsqu’on regarde une chose a un moment donné elle est complète au sens d'achèver.
Par exemple, la vue ne manque pas plus à un aveugle qu’à la pierre. La pierre ne peut pas voir,ce n’est pas dans sa nature; la vue ne lui manque donc pas. L’aveugle ne peut pas voir non plus, ce n’est pas dans sa nature (c’est à dire dans ses possibilités) si on le plaint ou s' il se plaint, c’est toujours par comparaison avec sa vie d'avant ou avec les autres qui eux voient. Comparer est toujours une erreur car il n’existe que des individus singuliers.
Nous pouvons changer de perfection à divers moments de notre existence selon que nous sommes affectés de joie ou de tristesse. C’est dans ce contexte que Spinoza va penser le problème de la véracité, c'est-à- dire de la parole. Il y a deux grandes façons de vivre une vie d'Homme, la plus commune c’est la vie conduite par l’imagination. la plus rare mais beaucoup plus joyeuse et beaucoup plus souhaitable c’est la vie sous la conduite de la raison. Imaginer c’est vivre au milieu d’images; les images sont des imitations de la réalité, elles ne me donnent aucunes informations sur la nature de ce qui est. Prenons l’image corporelle du soleil; je le vois et il me touche. Le soleil ressemble a un disque de taille, de couleur, de luminosité variable plus ou moins chaud et de distance indéterminable. Quand j'ai dis ca je n’ai rien dit sur le soleil en revanche, je suis prompt à croire toutes les sornettes qu’on me racontera. L’Homme d’imagination est crédule, ignorant, facile à contrôler, aisément superstitieux; il vit dans le monde du faux. Le mensonge est pour lui une ressource parce qu’il n’a pas confiance en les autres ni d'ailleurs en lui-même. Sa vie se situe donc dans une zone de tristesse dans laquelle il trompe et s’attend à être trompé. Il en va tout autrement de l’Homme qui vit sous la conduite de la raison, C'est-à- dire qui cherche les causes des choses. Cet homme-là sait que la meilleure chose pour lui c’est la concorde avec les autres Hommes. Son souci c’est donc de ne pas avoir d’ennemis; pour éviter les ennemis mieux vaut éviter le mensonge et la ruse.L’homme de raison ne ment pas. “l’Homme qui vit sous la conduite de la raison n’agit jamais en trompeur mais toujours de bonne foi” et pourquoi ? Parce que plus ma raison est développée et moins grande est la part de la peur est plus grande que moi. Or c’est toujours sous l'effet de la peur qu’il y a le mensonge. Si on ôte il n’y a plus aucune raison de mentir or le sage, n’a peur de rien puisqu’il a enlevé de vie la mère de toutes les peurs qui est la peur de la mort. C’est exactement ce que faisait Socrate qui lui non plus ne craint pas la mort et n’a eu le cesse de la prouver, le principe qui commande la vie de Socrate, c'est le concept de Parrêsia qu’on ne peut pas traduire. Il faut une périphrase pour traduire ce mot quelque chose comme le courage, le courage de dire la vérité; ce courage implique:
1 de dire ce qu'on pense
2 de penser ce qu’on dit
3 de dire ce qu’on fait
4 de faire ce qu’on dit
On pourrait penser que chez Socrate ce ne sont que des mots, des belles paroles, mais sa vie prouve qu’il a toujours appliqué ce principe de véracité, sa vie et sa mort. En effet dans le livre apologie de socrate, on voit Socrate devant ses juges qui l’accusent à tort de corrompre la jeunesse et de manquer de pieter. Socrate, dès le début du procès, explique à ses juges qu’il ne se défendra pas et qu’il ne s'excusera pas, parce qu'il n’a rien à échanger et n’a pas peur de mourir. Sa destinée n’est pas à vendre même au prix de sa vie et le procès devient celui des juges par Socrate. Il sera condamné à mort et refusera de se soustraire à la sentence. Socrate pensait qu’il fallait obéir aux lois fusent elles iniques (injuste) (contraire inique = équitable : proportionnel dans nos récompenses et dans nos châtiments)
Conclusion: Ainsi, il ne faut pas toujours dire la vérité parce que la véracité n’est pas affaire de morale ou de devoirs. Dire la vérité est un acte éthique et non moral. Cet acte engage l'intégrité, l'intelligence et la dignité du sujet. Celui qui dit la vérité, qui la dit toujours le fait parce qu’il n’a peur de rien, de personnes qu'il a la plus haute estime de lui-même.
II/L’ART A-T-IL AFFAIRE À LA VÉRITÉ ?
Une oeuvre d'art est une production humaine inutile à visée esthétique
Le mot esthétique dérive du grec aisthesis qui signifie indifféremment sensation et sentiment. Ce que vise donc l'œuvre d’art c’est de produire un sentiment de plaisir ou de déplaisir ou même un plaisir déplaisant. Ce qui culturellement produit le plaisir esthétique c’est le beau. Ce qui produit le déplaisir c’est l'expérience de laideur. L'œuvre d’art a donc un rapport direct avec le beau et laid mais certainement pas avec le vrai et le faux. On ne voit pas du tout de prime abord quel rapport pourrait avoir l’art avec la vérité;
Mais peut être négligeons nous qu’il n’y a pas une forme de vérité mais deux. La première, nomme la de son nom latin Veritas: Elle désigne la conformité entre ce qui est dit et la réalité. De ce point de vue l’oeuvre d’art qui déforme la réalité n’a rien de vrai mais dans la langue grecque la vérité se dit et se pense tout autrement; on l'écrit Aletheia qui veut dire absence d’oubli, c’est à dire souvenir ou mémoire; la mémoire chez les grecques était une déesse Mnémosyne qui est la mère des 9 Muses qui sont inspiratrissent des artistes. Cela veut dire que dans l'œuvre d’art, il y a quelque chose qui relève d’une forme de vérité mémoire; l'œuvre nous rappelle quelque chose que nous avons oublié. Pour cela elle fait œuvre de révélation, elle est un apocalypse. C’est cette piste que nous devrons explorer, celle de la vérité comme Aléthéia pour établir dans quelle mesure l’art a affaire à la vérité
1) L’artiste, ce faussaire
l’art peut imiter la nature, il peut aussi imiter l’art, mais dans tous les cas, ce qui définit l’art semble être l’imitation. Dans une imitation, il y a l’original et il y a la copie: la copie est toujours un faux, et celui qui produit la copie est un faussaire. Cette thèse de l’artiste faussaire, on la trouve développée dans toute l'œuvre de Platon et surtout dans La République. Au Xème livre, on vient de construire la cité idéale et dans cette cité, il n’y a pas de place pour les artistes: pas de poètes, pas de peintre et on peut garder quelques musiciens mais à des conditions très précises. Pour comprendre la violence de ce geste, il faut passer par le livre VII de La République et par le texte le plus célèbre de l’histoire de la philosophie “Allégorie de la caverne”. Socrate dans ce texte, cherche à nous faire comprendre quelle est notre position. Imaginons une caverne très profonde: si profonde que les rayons du soleil à l’entrée n’éclairent pas le fond de la caverne. Au fond, tourné vers la paroie, il y a des Hommes enchaîné; ils ont toujours vécu là. Assis sur un siège sur lequel ils sont ligotés, forcés de regarder devant eux. Que voient-ils ? pas du tout la pénombre. ils assistent à un spectacle: en effet, derrière eux, il y a un grand feu, devant ce feu un muret et sur ce muret on fait jouer des marionnettes, spectacle son et lumière. L’ombre des marionnettes est projetée sur la paroie du fond. La lumière est une fausse lumière; les marionnettes sont des imitations. Les prisonniers ne voient que des images des marionnettes, même pas que des copies mais des copies de copies. L’interlocuteur de Socrate s’écrit “quel triste sort ils ont ces pauvres prisonniers” et Socrate lui répond “c’est nous”
Ce que le texte ne dit pas, c’est qui sont les marionnettistes. L'œuvre de Platon ne laisse aucun doute pourtant ici, il y a deux coupables possibles: d’abord le sophiste mais il y a aussi l’artiste. Quand Platon parle de l’artiste, il a un ennemi en tête Aède et spécialement Homère (si il a existé; 8ème siècle av. J.C). Ce que reproche Platon à Homère, ce sont deux choses essentielles. La première, c’est de vendre du rêve et de l'héroïsme pour des choses qui n’ont jamais été grandes. La deuxième, C’est qu'Homère donne une image misérable est scandaleuse des Hommes et des dieux. Regarde les Hommes: les obsédés sexuels Pâris mais aussi Achille ou encore Agamemnon, des imbéciles; souvenons nous d'Ulysse le super menteur . Quant aux dieux, ils complotent, multiplient les coups bas, se moquent de la mort de leur protégés: tout sauf des dieux.
L’artiste n’est donc pas seulement un faussaire, c’est un menteur qu’il faut empêcher de nuire. Ce jugement sur l’art, lorsque l’Europe sera devenue Platonicienne, C’est-à-dire catholique, ce jugement sera répété très souvent. Ex: la haine des idéologues chrétiens pour le théâtre. En effet, au théâtre, on rit des puissants, des faux dévots , de tout le monde et aussi des mari cocus.
Et même sans aller jusque là, l'artiste dans nos sociétés est suspect, et son travail est souvent considéré comme inutile. Qu’on se souvienne par exemple du jugement sans appel que Pascal fait de la peinture “quelle vanité que la peinture qui attire l'admiration par la ressemblance des choses dont on admire point les origines” quant à Spinoza il ne consacre dans toute son œuvre que trois lignes à l’art. “La musique, pour le mélancolique, est bonne. Pour l'affliger en revanche elle est mauvaise. Pour le sourd enfin elle n'est ni bonne ni mauvaise”. Le corollaire de ce texte, c’est l’idée chez Spinoza que la beauté n’est pas une qualité subjective. La beauté n’est pas dans les choses mais dans les jugements que nous portons sur elle.
Ainsi, Platon semble avoir ouvert la voie à une forme de détestation par le philosophe de l’art et de l’artiste. Pourtant, lorsqu'on y regarde de plus près, on constate que pour Platon il peut exister une utilité de l’art s' il est mis au service de la vérité. Le grand éducateur de la Grèce, c’est Homère le menteur. Le projet de Platon est de remplacer Homère (et y est parvenu). Il va donc comme ce dernier proposer une nouvelle poésie fondée sur des allégories, des métaphores et des mythes; un très grand nombre de mythes qui sont encore les notre sont en faite de Platon: Le mythe de Prométhés est de Platon ainsi que l'Atlantide ou encore celui de l’âme-soeur et l’anneau qui rend invincible (gygèse=gollum). Cette nouvelle mythologie a installé notre monde, et prouve que Platon est bien plus qu’un vulgaire contempteur (quelqu’un qui méprise) de l’art. Et d'ailleurs, Socrate lui-même a une position très ambiguë sur la musique qui est le plus puissant des arts. La musique est un art magique capable de provoquer la trance. Le problème est que cette transe peut être dangereuse, si la musique est violente, stridente et si elle nous appelle à l'excès, à la démesure. Il y a des textes surprenants où Socrate évoque certains instruments à corde ou certaines flûtes qui produisent des sons nous faisant aller vers la mauvaise trance; celle que réclame Dieu Dionysos. Face À Dionysos, il y a Apollon; une musique qui élève l’âme et qui la calme. La lire mais mieux encore les simples voix, les chants à capella si possible plusieurs voix masculines graves (chant grégorien). Dans le Phédon où on assiste à la mort de Socrate après qu’il a bu la Ciguë, il tient un discours à ses disciples et leur parle des oiseaux magnifiques que sont les cygnes. Il prétend lui aussi jouer sa dernière musique, son chef d'œuvre à lui pour rendre hommage à Apollon. On voit donc lorsque l’on sort des images d’épinal, on s'aperçoit que la position de Platon sur l'art est en fait très nuancée. L'art peut être un chemin vers la vérité au moins à titre Propédeutique (entraînement à l’éducation). Pour Platon, l’art peut être une préparation mentale à la philosophie. La voie est donc ouverte par Platon à une autre lecture de l'art cette fois du point de vue de la vérité: à quelle vérité l’art nous donne-t-il accès ?
Ainsi l’artiste, hormis quelques privilégiés, fait l’objet d’une condamnation d’une part de Platon qui les place à l'extérieur du système de la vérité. On peut Pourtant se de demander s' ils n’existe pas une autre forme de vérité à laquelle ont peut accéder
II/L’ART COMME L’APOCALYPSE
Le spectacle de l’art ne produira pas en moi des connaissances positives de contenu d’ordre théorique : pas d'équation, pas de de théorème de vérité philosophique non plus dans une œuvre d’art à l'exception peut être de certains Romans écrits par des philosophes, pourtant l’oeuvre d'art m'apprend quelque chose de tout aussi profond mais très différent. Dans Mulholland Drive, on voit par deux fois un personnage énigmatique à l'arrière cours d’un dîner sordide, ce personnage est à la frontière entre l’animal et l’homme dégradé. Dans la dernière scène, il tient dans sa main une mystérieuse boîte qui s’ouvre avec une clef bleu objet essentiel du film. Cet homme a l'arrière cours d’un dîner est donc clairement un symbole de plusieurs choses comme toujours.
Premier symbole: il est le vrai Hollywood, le vrai Los Angeles
Le deuxième symbole qu’il incarne est celui de la lisière entre l’homme et l’animal, entre la santé mentale et la folie. Pour Lynch la frontière n'est pas du tout claire, tous ces personnages ont un pied dans la folie et ils font chanceler nos certitudes.
Il y donc dans l'art une vérité de type symbolique et il n'est pas inutile de rappeler ce qu’est un symbole. En grecque symbolon désigne un objet témoin auquel on a donné un sens arbitraire et artificiel. Pour comprendre ce sens il faut posséder le code quelle est la nature de la vérité qui séjourné dans les oeuvre d’art et qui est à la fois évidente et Une oeuvre d’art est donc un ensemble de codes qui fonctionne comme un PALIMPSESTE sous tout oeuvre d’art,il y d’autres oeuvres d’art et un ensemble de codes qu’ils faut décrypter.On peut remarquer que le chemin vers certaines œuvres nous est pour toujours impossible parce que les codes et leurs auteurs on disparu c’est le cas des oeuvres pariétal du PALÉOLITHIQUE SUPÉRIEUR (-40 000/-15 000).Pendant plus de 20 000 ans ,des hommes ont orné des cavernes ,d’une manière très semblable et sur un espace de +10 000 kilomètres. Dans les motifs peint,on retrouve des constantes =
Pas de représentations humaines
De grands animaux avec des couples (bison/cheval ; aurochs/cheval)
Mains négatives mais positives : empreinte de mains
Que signifie tout cela on n'en sais rien ,et il faut se méfier des interprétations SYNCRÉTIQUES (confusent,mélangés)
Il faudra ici faire preuve d’une attitude que LEROI-GOURHAN attitude qu’il préconise dans la RELIGION DANS LA PRÉHISTOIRE.Il conscidaire que les grottes ornées sont des sanctuaires dans sortes de lieux de pèlerinage.La nature des cultes qu’y si tené nous est inconnu on peut néanmoins exclure le TOTEM DE CHASSE (les hommes ne représentent pas leur butins ,chasse il mange pas ça)Les hommes ne chassent pas les grosses bêtes (nourriture usuelle) devant ces grottes nous sommes comme des extraterrestres qui entrerait dans une église après l’extinction du genre humain ils en déduiront qu’il y a une la une religion sadomasochiste et en effet il est beaucoup plus facile de peindre la souffrance que l'amour .Donc nous devons renoncer à comprendre ces vieilles peintures même si quelques pistes peuvent être décelé.
Plus on a de culture plus on peut comprendre une oeuvre et sortir du stérile j’aime/je n’aime pas ,mais on peut aller plus loins dans l’interprétation et atteindre le fameux sens essentiel ou intrinsèque.Il s,agit d’un sens profond de l’oeuvre qui échappe à son propre auteur ou qui le dépasse une oeuvre d’art n'appartient à celui qui l’a faite et elle exprime parfois des choses qu’il ne sait pas lui même. On peut prendre comme exemple de signification intrinsèque la théorie FREUDIENNE DE LA SUBLIMATION pour Freud une oeuvre d'art est le résultat d’une sublimation,ce mot il l’empreinte au vocabulaire de la chimie processus passe d’un état solide à gazeux sans passer par la phase liquide.En chimie c’est un processus du purification.Il en va de même dit Freud dans la psyché humaine qui est capable elle aussi de sublimer un contenu ce contenu c’est ce que Freud appel la pulsion .Une pulsion est un contenu psychique inconscient naturel, mais lors de l’éducation,elle est interdite dans certaines de ces manifestations. Elle va être refoulé. Le lieu du refoulement des pulsions c’est ce que Freud appelle l’inconscient dont il donne le nom le ÇA.
Pour comprendre ce sens il faut posséder le code qu'elle est la nature de la vérité qui séjourne dans les œuvres d’art et qui est à la fois évidente et cachée comme dans la lettre volée. Pour répondre à cette question on peut consulter ce que nous dit Panofsky dans son livre Meaning in visual arts. Ce dernier, considère que tout oeuvres d’art est porteuse de trois degrés de signification qu’il nomme -
sens primaire nou naturel
Sens secondaire ou culturel
Sens essentiel ou intrinsèque
Le premier c’est ce qui se dévoile à nos simples sens. par exemple devant une peinture c’est ce que mes yeux voient. Devant une œuvre picturale, mes yeux voient des formes, des couleurs, des mouvements. Bien sûr, on ne s'arrête jamais à ce niveau et on cherche à interpréter l'œuvre comme contenu culturel en fonction d’un contexte et d'une symbolique cela évite les contre sens sur l'œuvre. Ex: dans un tableau tres celebre de l’ecole de Fontainebleau date du seixieme siecle intitule Gabrielle d’Estrées et sa cousine, on voit une tres belle jeune femme tournee vers nous se faisant peincer le seins par l’autre femme. Ici, l’histoire des symboles est essentielle: la poitrine féminine est devenue un objet sexuel qu'à la fin du 18e siècle. Avant il était lié à la maternité. Le sein pincé servira bientôt autrement dit elle est enceinte.
L’enfant né avec des pulsions qui sont l’expression de sa nature la plus profonde, elles sont instinctuelles (de nature instinctive) et donc universelles. Ces pulsions s’orientent autour de deux grands pôles que Freud nomme Eros et Thanatos. Eros est l’ensemble des pulsions de vie: joie, plaisir, domination, liberté mais au sens de la licence (le laisser aller, prendre plaisir à n’importe quoi). Ça, ce sont les pulsions au sens érotique et pui il y a Thanatos qui sont les pulsions de mort, de destruction, l’attirance vers le néant, pour les autres et pour soi même. Ces deux polarités se complètent, elles ne sont pas opposées l’une à l’autre. Elles peuvent donc toutes les deux coloré les mêmes pulsions.Lors de l’éducation de l’enfant, certaines pulsions vont être d’abord prohibée (interdire) et dans un deuxième temps inhibées (intériorisées et devenues impossibles dans sa manifestation. Ce processus, conforme à ce que veut dire le mot éduquer, conduit l’enfant hors d’eux) il prend la forme d’une loi qui dans nos sociétés est annoncée par le père, le père énonce le grand “non!” aux pulsions de l’enfant et son rôle consiste à séparer : d’abord l’enfant de ses désirs, ensuite l’enfant de sa mère c'est-à- dire qu’il s’oppose à la fusion. Devant l’interdit, l’enfant éprouve le désir de transgression qu’il va opérer soit réellement soit symboliquement. Lorsqu’il sera découvert dans son désir il éprouvera d'abord de la honte, c'est-à- dire un sentiment social qui suppose un tier “la vraie honte est honte devant le père. Mais cette honte va s'intérioriser et devenir culpabilité c’est à dire que le tier est maintenant à l’intérieur toujours vigilant, toujours menaçant -Freud” par ce processus viennent de se former deux instances psychiques que toutes deux inconscient la première c’est le “ça” (système des pulsions refoulées) et la deuxième est le “surmoi”
Ça n’obéit que par le principe de plaisir Eros et Thanatos il est amoral. Il ignore l'existence du bien et du mal comme d'ailleurs celle du beau et du vrai. Il vit dans un éternel présent, ce qui veut dire que pour lui il n’y a pas de passé et d’avenir. Pour le ça dit freud ce qu’il s’est passé se passe toujours immer->wieder Toujours->déjà
Face à ce Ça, le Surmoi joue le rôle de censure. Il empêche les pulsions du Ça de devenir consciente, il les punit lorsqu'elles l’ont fait et il le fait au moyen de la culpabilité. Le surmoi bloque donc le mécanisme des pulsions ou plutôt leur manifestation. Au milieu de ce conflit il y a ce que Freud appelle le Moi c’est-à-dire la minuscule partie de mon être qui est consciente d'elle-même et qui cherche à satisfaire les exigences contradictoires de deux maîtres le Ça et le Surmoi.
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