examen de phonétique (questions).docx

1. Expliquez les notions de lieu et de mode d'articulation en présentant les consonnes occlusives du français. Donnez des exemples de paires minimales en essayant de faire varier la position des phonèmes en question dans le mot.

Les consonnes occlusives :

Les consonnes occlusives du français sont : P/B, T/D et K/G

Lieu d’articulation :

Le lieu d’articulation : c’est un endroit du canal où l’air phonateur rencontre un obstacle. Lorsqu’on respire, l’air rencontre un obstacle dans notre appareil buco-phonatoire et cela permet de créer un son. Il y a 7 lieux d’articulations (= où l’air rencontre l’obstacle) :

  1. Bilabiale (p,b,m) : lèvre supérieure + inférieure
  2. Labio-dentale (f,v) : lèvre inférieure + dents incisives supérieures
  3. Dentales (t,d) : pointe de la langue derrière les incisives supérieures
  4. Alvéolaire (s,z,l) : langue + alvéoles (derrières les incisives supérieures)
  5. Palatale (gn,j) : dos de la langue + palais
  6. Vélaires (k,g) : dos de la langue + voile du palais (vélum)
  7. Uvulaires (r) : dos de la langue + vois du palais / luette

Le lieu d’articulation des consonnes occlusives : bilabial (p,b,m), dentales (t,d), vélaire (k,g)

Mode d’articulation : c’est la manière de traiter l’air. Il existe 5 modes :

  1. Occlusives 2.Fricatives 3.Nasale 4.Latérale 5.Vibrante

Pour les consonnes occlusives il y a une fermeture du conduit vocal (fermeture du canal) suivie d’un relâchement soudain de l’air. De plus on distingue les occlusives sourdes (= pas de vibrations des cordes vocales) et sonores (vibration).

  • Occlusives sourdes :
  • [p] : occlusive, bilabiale, sourde (ex : personne)
  • [t] : occlusive, alvéolaire (dentale), sourde (ex : toit)
  • [k] : occlusive, vélaire, sourde (ex : koala)
  • Occlusives sonores :
  • [b] : occlusive, bilabiale, sonore (ex : banc)
  • [d] : occlusive, alvéolaire (ou dentale), sonore (ex : dernier)
  • [g] : occlusive vélaire sonore (ex : garage)

🡪 Les consonnes nasales sont occlusives (m,n)

Exemple de paires minimales (en variant les positions des phonèmes dans le mot) :

Paire de minimales = opposition phonologique de deux mots qui ne se distinguent que par un seul phonème (ex : "rouge" et "bouge"). Pour chaque paire de phonèmes (ex : P/B), trois positions : à l’initiale, à l’intérieur, à la finale.

  • P / B : pain – bain / lépreux – hébreux / dépit – débit /
  • K / G : comme – gomme / intriqué - intrigué / grec – Greg
  • T/D : tout - doux / partons – pardon / bonté - bondé

2. Expliquez les concepts de lieu et de mode d'articulation en présentant les consonnes fricatives du français. Donnez des exemples de paires minimales en essayant de faire varier la position des phonèmes en question dans le mot.

Les consonnes frivatives :

Les consonnes fricatives du français sont : F/V, S/Z, ʃ/ ʒ (= CH /J)

Lieu d’articulation :

Le lieu d’articulation : c’est un endroit du canal où l’air phonateur rencontre un obstacle. Lorsqu’on respire, l’air rencontre un obstacle dans notre appareil buco-phonatoire et cela permet de créer un son. Il y a 7 lieux d’articulations (= où l’air rencontre l’obstacle) :

  1. Bilabiale (p,b,m) : lèvre supérieure + inférieure
  2. Labio-dentale (f,v) : lèvre inférieure + dents incisives supérieures
  3. Dentales (t,d) : pointe de la langue derrière les incisives supérieures
  4. Alvéolaire (s,z,l) : langue + alvéoles (derrières les incisives supérieures)
  5. Palatale (gn,j) : dos de la langue + palais
  6. Vélaires (k,g) : dos de la langue + voile du palais (vélum)
  7. Uvulaires (r) : dos de la langue + vois du palais / luette

Le lieu d’articulation des consonnes frivatives : labio-dental (f,v), alvéolaires (s,z), palatale (ch, j)

Mode d’articulation : c’est la manière de traiter l’air. Il existe 5 modes :

  1. Occlusives
  2. Fricatives
  3. Nasale
  4. Latérale
  5. Vibrante

Pour les consonnes fricatives il y a un rétrécissement des articulateurs qui cause une turbulence d’air et qui permet la production d’un bruit de friction. De plus on distingue les fricatives sourdes (= pas de vibrations des cordes vocales) et sonores (vibration).

  • Fricatives sourdes :
  • [f] : fricative, labio-dentale, sourde (ex : flamme)
  • [s] : fricative, alvéolaire, sourde (ex : site)
  • [ʃ /ch] : fricative, palatale, sourde (ex : chocolat)
  • Fricatives sonores :
  • [v] : fricative, labio-dentale, sonore (ex : ville)
  • [z] : fricative, alvéolaire, sonore (ex : zèbre)
  • [ʒ /j] : fricative, palatale, sonore (ex : journal)

Exemple de paires minimales (en variant les positions des phonèmes dans le mot) :

Paire de minimales = opposition phonologique de deux mots qui ne se distinguent que par un seul phonème (ex : "rouge" et "bouge"). Pour chaque paire de phonèmes (ex : F/V), trois positions : à l’initiale, à l’intérieur, à la finale.

  • F /V : faux – veau
  • S / Z : seine, zen / poisson – poison / les sas – les as
  • Ch / j : chaîne - gène / bêche - beige /

3. Présentez les voyelles du français en utilisant les quatre critères articulatoires pertinents.

Je vais vous présenter le système vocalique du français et ses 4 critères articulatoires pertinents, qui sont :

Dans le code phonique :

Nous avons 4 critères articulatoires pertinents :

  1. Lieu d’articulation : endroit où la langue gonfle sa masse musculaire, il existe 2 lieux :
  • À l’avant « antérieure » - À l’arrière « postérieure »
  1. Degrés d’aperture : distance entre le palais et le dos de la langue, il existe 4 degrés : fermées, mi-fermées, mi-ouvertes, ouvertes (🡪 concerne les voyelles moyennes orales (et pas nasales))
  2. Position des lèvres : il existe 2 positions
  • « Arrondies » (voyelles antérieures et postérieures)
  • « Non arrondies » (voyelles antérieures seulement)
  1. Voyelles orales (12) / nasales (4) : abaissement ou pas du velum pour laisser passer l’air soit dans la cavité orale soit nasale.
  • Orales : voile du palais relevé et l’air passe par le nez (= i, è, e, a, u, eu, oeu, ou, o, o,â)
  • Nasales : palais mobile, voile abaissé et l’air passe par la bouche et le nez (= in, un, on, en)

4. Présentez les semi-consonnes du français d’un point de vue phonique et graphique.

En phonétique en français, on a des consonnes, des voyelles mais aussi des semi-consonnes (aussi appelées semi-voyelles, on les appelle de cette manière car elles sont très proches de certaines voyelles, mais elles sont plus fermées que les voyelles fermées et proches de certaines consonnes, notamment des consonnes fricatives car il y a un resserrement du canal) et il existe trois phonèmes :

  • [j] = jod, [ɥ] = ué, [w] = oué

Dans le code phonique :

  • Le lieu d’articulation :
  • [j] = jod (palatale = lieu d’articulation dur, à l’avant du palais), ressemble à voyelle fermée : [i]
  • [ɥ] = ué (bilabiale palatale), ressemble à la voyelle fermée : [y] = u
  • [w] = oué (bilabiale vélaire), ressemble à la voyelle fermée : [u] = ou
  • Place dans le mot :

Le [ɥ] = ué et [w] = oué : en début de mot : huile / ouest OU après une consonne : nuit / loin

Le jod [j] : en début de mot : yoga / après une consonne : avion / à l’intervocalique : payer / en fin de mot : réveil

Dans le code graphique :

Graphie de [ɥ] = ué

  • U + voyelle non muette (sauf e), ex : huile (u+i), juin, saluer
  • Mais [ɥ] se prononce « u » si u + voyelle non muette est précédée d’un groupe consonne + r/L, ex : cruel, influent (sauf si la voyelle non-muette est i, ex : fruit, pluie)

Graphie de [w] = oué 

  • Ou + voyelle non muette, ex : oui, avouer, ouest
  • Mais ou se prononce « ou » si ou + voyelle non muette est précédée d’un groupe de consonne +r/L, ex : clouer, s’ébrouer

Existe aussi le [wa] et le [woin] : loi, loyer / loin

Graphie de [j] :

  • I + voyelle non muette, ex : lieu, papier, savions
  • Mais « i » se prononce [i] si i + voyelle non muette est précédée d’un groupe de consonne +r/L, ex : prier, client 🡪 dans ces cas ajout d’un jod épenthétique pour faciliter la prononciation « prije » au lieu de « prie »

Le jod se fait de plusieurs manières :

  • « Y », ex : nettoyer, payer, yoga
  • Ill + voyelle non muette, ex : briller, tilleul
  • Voyelle + ill + voyelle non muette, ex : veiller, paillasson
  • Voyelle + il, ex : réveil, fenouil
  • Voyelle + ille, ex : feuille, rouille (mais attention parfois on prononce « il », ex : ville)

Oppositions :

  • [j] vs [l] (unités lexicales) : fouille – foule (= paires minimales) ou unités morphologique veuillent – veulent
  • [j] vs [-] (unités lexicale) : mien – main / rien -rein ou unités morphologiques parlions – parlons (imparfait et présent à la 1ère et 2ème personne du pluriel) ou que nous marchions – nous marchons (subjoncti – indicatif au 1 et 2 du pluriel) ou nous irions – nous irons (conditionnel – futur) ou je viens – je vins (présent et passer simple au singulier de venir et tenir)
  • [j] vs [jj] : unités morphologiques essayons – essayions (présent et imparfait à la 1ère et 2ème personne du pluriel) ou payons - que nous payions (indicatif et subjonctif 1ère et 2ème du pluriel)

5. Expliquez les notions de syllabe phonique, d’enchainement et d’accent

La syllabe phonique (ce qui est prononcé) :

  •  La syllabe phonique est constituée : obligatoirement d’une voyelle (= phonème vocalique, obligatoire pour chaque syllabe) et facultativement d’un phonème consonantique (consonne) Ex : « habiter » / a-bi-ter (trois voyelles, trois syllabes).

🡪 Dans le code phonique, on ne dit pas le « e » en fin de mot, donc on ne le compte pas comme une syllabe (mais on l’aurait compté dans le code graphique). Ex : « obs-cur » (2 voyelles donc 2 syllabes) et « obs-cur-e » (pour l’écrit avec trois syllabes).

🡪 Dans le code phonique chaque voyelle sera une syllabe puisqu’elles sont prononcées

Les types de syllabes (phoniques et graphiques) :

  • Syllabe ouverte : syllabe qui termine par une voyelle (ex : la, bu, mari etc.)

🡪 Dans le code phonique « é-tu-dian » est composé de trois voyelles et donc trois syllabes ouvertes, mais dans le code graphique il finit par « t », une consonne, donc une syllabe fermée

  • Syllabe fermée : syllabe qui termine par une consonne (ex : ob (nubilé))

Règles pour séparer les consonnes :

  1. Séparation avant une consonne intervocalique (qui se trouve entre 2 voyelles) (ex : a-vo-ka)
  2. Séparer au milieu des consonnes (ex : as-pi-rer)
  3. Séparer après deux consonnes dans un groupe de 3 consonnes (tous les 2) (ex : obs-cu-ri-té)
  4. Pas de séparation pour les groupes consonne + R/ L (ex : mer-cre-di)
  5. Pas de séparation ente une consonne et une semi-consonne (existe que pour le code phonique) (ex : ge-ne-vwa, e-vo-luer)

Les types de consonnes dans la syllabe (propre à l’oral) :

  • Intensité croissante en début de syllabe : rat (« r » en première syllabe) « à l’attaque »
  • Intensité décroissante en fin de syllabe : art (« r » en dernière syllabe) « moins fort »

L’enchainement :
L’enchaînement
 : la ou les dernière(s) consonne(s) d’un mot forme(nt) une syllabe avec la première voyelle du mot suivant. Ex : il a rangé les tables et les chaises = i-la-Rɑ̃-ʒe-le-ta-ble-le-ʃɛz

🡪 Les conséquences de l’enchaînement : cela créer des syllabes ouvertes et cela créer le chemin syllabique prototypique : consonne – voyelle – consonne etc.

🡪 A ne pas confondre avec la liaison (qui est soit un phonème de liaison, soit une consonne latente devant une voyelle ou un h non-aspiré) ! Mais il existe la liaison avec enchaînement, lorsque la consonne passe dans la syllabe suivante, ex : la vie est agréable (es-ta-gré-able) ≠ ne pas oublier (liaison)

L’accent (syllabe phonique) :

Deux types d’accent :

  1. Accent tonique : dernière syllabe d’un mot ou d’un groupe accentuel

🡪 Permet de créer des séquences homophones, ex « il est ouvert » « il est tout vert », il ne faut pas faire l’enchaînement si on veut désambiguïser

🡪 Permet de faire des calembour (jeux de mots), ex : lis tes ratures / littérature

  1. Accent d’intensité : n’importe quelle syllabe (expressif, met en évidence une syllabe, ex : de TA faute)

L’accent diatopique (lieu) : variétés régionales, traits phonétiques liés à une région où un pays etc… on prononcera les phonèmes différemment (longueurs, prononciations etc…). Ex : Suisse, Sud de la France, Québec.

6. Expliquez le e muet : décrivez sa place dans le système vocalique et son fonctionnement dans la chaîne parlée.

Le « e muet » (schwa ou « e » caduc) :

  • Dans le code graphique : c’est la lettre « e » en syllabe ouverte et sans accent (ex : cheval = syllabe ouverte ≠ espoir - syllabe fermée ou procès - accent)
  • Dans le code phonique : 3 cas
  1. On ne le prononce pas
  2. On le prononce facultativement
  3. On le prononce (on prononce le e muet, donc le e)

1. On ne le prononce pas :

  • En fin de mot : ex, armoire
  • En milieu de mot : ex, samedi (samdi), acheter (achter), deuxièmement (deuxièmment)

Variations :

  • En fonction du genre (poésie et chanson) : Dans le registre de la poésie, la prononciation du « e muet » n’est pas la même ! Pour arriver à l’alexandrin il faut prononcer le e muet (devant une consonne).
  • En fonction de la région : sud de la France, Sud-ouest de la France

2. On le prononce facultativement :

  • Quand le « e muet » est en première syllabe : semaine (smaine), petite, cheval, venu, lever, demander.
  • Les monosyllabiques : je, ne, te, de…

Facultatif car : variation diaphasique, dépend de la situation de communication, du registre (formel ou – formel)

🡪 Si la phrase contient plusieurs monosyllabiques à la suite, ex : « je ne te le dirai pas ». Alors on supprime un « e muet » sur deux, soit le n°2 et n°4 (en Suisse plutôt celui-ci) ou soit le n°1 et n°3 = « Je n te ldirai pas »

3. On le prononce :

  • Règles des trois consonnes : on prononce le « e » lorsque le « e muet » est en contact avec 3 consonnes, ex : mercredi – brebis – justement – premièrement (et pas premièrment) cela se passe dans un mot, mais aussi dans la chaîne parlée : notre repas – il relève (3 consonnes)

🡪 A partir de 3 consonnes « pas de chute du e muet » = on prononce le « e »

7. Expliquez la liaison en français (quelles consonnes sont concernées, etc.) et énoncez les règles qui la gouvernent.

Définitions :

  • Une liaison est la prononciation d’une consonne latente devant une voyelle ou d’un H non-aspiré

Consonne latente : consonne qui se trouve à la fin du mot, qui est graphique et ne se prononce uniquement s’il y a une voyelle devant.

H non-aspiré : l’habitation, l’huile, l’homme (vs aspiré : la honte, le haricot, la hache)

Exemple : liaison avec voyelle « des enfants », liaison avec H non-aspiré « cet homme » (l’homme), liaison avec voyelles et H non-aspiré « ils ont habité » (l’habitation).

4 types de liaisons :

  1. Liaison toujours réalisée / obligatoire
  2. Liaison facultative - variation diaphasique, dépend de la situation de communication, du registre (formel ou – formel) 🡪 Plus c’est formel et plus on fait les liaisons facultatives et inversement
  3. Liaison hypercorrecte (= pas réalisée) – pourrait y avoir une situation où on la ferait, mais on ne la fait pas.
  4. Liaison mal-t-a-propos – on fait une liaison avec une consonne qui n’existe pas dans le mot, ex : « huit exercices » qui est prononcé « huit zerxercices », pourtant « huit » ne contient pas de « s » ou cent zeuro le « z » est inventé.

🡪 Souvent les liaisons sont faites avec enchaînement (formation d’une syllabe entre la dernière consonne prononcée et la première voyelle du mot suivant), ex : des sen fants. 🡪 Mais certaines liaisons sont réalisées sans enchaînement car : les pauses donnent un effet dans le discours (rhétorique de Jacques Chirac) ou lorsqu’il y a une programmation du discours, ou lorsqu’on veut désambiguïser une séquence « il est tout vert » et « il est ouvert », on va faire la liaison mais sans l’enchaînement.

🡪 Quand il y a un « t » qui est précédé du « r » pas de liaison ! « Elle part en avion, elle court à l’école »

Liste des phonèmes de liaisons et des consonnes latentes : (z,t,n,r,p,v,g)

  • Phonème « z » : crée par les consonnes « s », « z », « x » (ils arrivent, chez eux, deux amis)
  • Phonème « t » : créé par les consonnes « t », « d » (c’est un, quand il)
  • Phonème « n » : créé par les consonnes « n » (un igloo)
  • Phonème « r » : créé par la consonne « r » (premier avril)
  • Phonème « p » : créé par la consonne « p » (trop aimable)
  • Phonème « v » : créé par les consonnes « f »

Exemples pour les liaisons :

  • Les obligatoires : un enfant, nous avons, un ancien ami, des effectifs,
  • Les facultatives : il était un, dans un, des cafés italiens, quand elle
  • Les hypercorrectes (par réalisé) : noms singuliers + adj = un soldat anglais, si h aspiré = des héros, deux nombres = cent huitième, onze amis, en haut, nez à nez.
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