Socio

Le processus de sociabilisation

Introduction :

Qu’est-ce que la sociabilisation?

Socialisation : processus d’interiorisation des normes, des valeurs, et des différentes manières de penser et d’agir (religion) par des instances de sociabilisation (famille, pairs, écoles, médias, la religion, loisirs et associations, travail). Il y a des modes de socialisation, aux premières années de sa vie

  • permet d’interioriser des manières de faire soit par imitation (consciente ou inconsciente) soit pat l’inculcation.

  • Certains individus deviendront des autrui significatifs → un lien privilĂ©giĂ©s, ils nous influenceront particulièrement.

  • transmet certaines disposition du corps, (ex: la manière de se tenir ainsi que certaines technique, la façon de manger).

  • Ces manières de faire sont socialement situĂ© : le rapport Ă  l’alimentation change selon les pays mais aussi selon des milieux sociaux et le niveau d'Ă©ducation. La tendance Ă  “manger sains”, en France, est surreprĂ©sentĂ© dans les milieux favorisĂ©s. Ainsi, 59% des enfants issus de parents diplĂ´mĂ©s du supĂ©rieur consomme des products bio contre 24,1% pour les enfants de parents non diplĂ´mĂ©.

  • Enfin, ces manières de faire s’acquièrent durant la socialisation primaire au seins de la famille (manger, se laver…) et de l’école (Ă©crire, compter, lire) mais Ă©galement durant la socialisation secondaire, les Ă©tudes supĂ©rieures, mais surtout la pratique professionnelle un permettre d'intĂ©grer des techniques inhĂ©rentes Ă  chaque mĂ©tier (rĂ©parer une plomberie, faire du pain)

Normes : ensemble de règles explicites ou implicites qui orientent les comportements des individus. La transgression d’une norme entraîne une sanction, un jugement ou une réaction négative.

Valeur : ensemble de principes estimés supérieures qui vont influencer les normes d’une société. Les valeurs servent de justification à nos actions.

A. L’interiorisation des différentes manières d’agir

Corrélation :Présence d’un lien statistique entre 2 variables

Causalité : Explication effective entre deux phénomènes

TD : Les professions et catégories socioprofessionnelles

  • Ces critères permettent de regrouper les professions en catĂ©gories homogènes pour mieux analyser les structures sociales et Ă©conomiques.

    • Le statut professionnel : distinction entre salariĂ©, indĂ©pendant.

    • Le niveau de qualification : formation et compĂ©tences nĂ©cessaires pour exercer la profession.

    • Le secteur d'activitĂ© : industrie, agriculture, commerce, services, etc. (primaire, secondaire tiercière )

    • La position hiĂ©rarchique : niveau de responsabilitĂ© (employĂ©, cadre, chef d’entreprise, etc.).

  • La nomenclature des PCS de l'INSEE 1982 rĂ©pertorie :

  • 311 professions dĂ©taillĂ©es (niveau le plus fin), regroupĂ©es en 42 catĂ©gories socioprofessionnelles (niveau intermĂ©diaire), ensuite regroupĂ©es en 8 grandes catĂ©gories socioprofessionnelles (niveau global), correspondant aux principaux groupes sociaux.

Cela permet une analyse détaillée ou synthétique selon le besoin.

Cette liste est agrégée en 8 grandes catégories correspondant au premier chiffre de chaque code :

  1. Agriculteurs exploitants : Primaire (extraction des ressources naturelles).

  2. Artisans, commerçants et chefs d'entreprise : Secondaire (artisans liés à la production) ou Tertiaire (commerçants et services).

  3. Cadres et professions intellectuelles supérieures : Tertiaire (services et fonctions intellectuelles).

  4. Professions intermédiaires : Principalement Tertiaire (santé, éducation, administration), mais peut inclure du Secondaire.

  5. Employés : Tertiaire (travaux administratifs, vente, services).

  6. Ouvriers : Secondaire (industrie, construction) et parfois Primaire (exploitation minière).

  7. Retraités : Non classifiable (tous secteurs confondus).

  8. Autres personnes sans activité professionnelle : Non classifiable (hors activité économique)

B- L’intériorisation des des différentes manières de penser

  • Système de reprĂ©sentation et de valeurs :

    • Connaissances vĂ©rifiables + croyances non vĂ©rifiables = système de reprĂ©sentation.

    • HiĂ©rarchisation des valeurs = système de valeurs.

    • Une manière de penser est la somme des deux systèmes.

  • Socialisation politique primaire :

    • Commence dès l'enfance.

    • Environ â…” des Français partagent les opinions politiques d'au moins un de leurs parents.

    • Les enfants adoptent souvent les opinions politiques parentales, surtout si la politique est abordĂ©e Ă  la maison.

    • Exemple : les valeurs familiales peuvent se transposer en prĂ©fĂ©rences politiques.

  • Instances secondaires de socialisation :

    • DĂ©pendent des choix familiaux (Ă©cole, cercle d'amis, futur mĂ©tier).

    • Ces instances peuvent transmettre d'autres manières de penser.

    • Exemple : la socialisation professionnelle sensibilise Ă  certains discours politiques (expĂ©rience du chĂ´mage rendant plus rĂ©ceptif aux discours sur l’emploi).

  • DegrĂ© d'intĂ©rĂŞt politique :

    • La socialisation dĂ©termine l'intĂ©rĂŞt portĂ© Ă  la politique.

    • Exemple : discussions politiques Ă  la maison Ă©veillant l'intĂ©rĂŞt dès l'enfance.

    • Discours auquel une personne se reconnaĂ®trait par rapport a son mĂ©tier (Policier : immigration ,ChĂ´mage : allocations insuffisantes et pas assez d’aide Ă  l’emploi )

C- Le transmission d’un certain rapport à l’avenir

  • Socialisation et rapport Ă  l'avenir :

    • Nous fait intĂ©riorisĂ© Ă  un certain rapport Ă  l’avenir*

    • La famille transmet un groupe de rĂ©fĂ©rence : ensemble de normes permettant d’évaluer le monde social.

    • Chaque individu appartient Ă  un groupe d’appartenance (milieu social d'origine) qui valorise ou dĂ©valorise notre rapport a l’avenir.

    • Exemples :

      • Une famille valorisant Polytechnique incitera ses enfants Ă  y entrer.

      • François, en 3e, veut intĂ©grer Polytechnique sous l'influence familiale.

      • Une grand-mère souhaite que ses petits-enfants intègrent des Ă©coles prestigieuses comme Sainte-Geneviève.

  • Socialisation anticipatrice :

    • L’individu se prĂ©pare Ă  rejoindre son groupe de rĂ©fĂ©rence en Ă©tant plus sensible aux instances qui y mènent.

    • Exemple : intĂ©grer une Ă©cole prestigieuse demande une prĂ©paration rigoureuse dès le lycĂ©e.

  • Impact sur la scolaritĂ© :

    • Les rĂ©sultats scolaires influencent le sentiment de lĂ©gitimitĂ© des aspirations.

    • Exemple : les garçons sont poussĂ©s Ă  Polytechnique, tandis que les filles peuvent choisir librement leurs Ă©tudes.

  • Styles Ă©ducatifs familiaux :

    • Certains parents voient le jeu uniquement comme un divertissement, tandis que d’autres l’associent Ă  un apprentissage.

    • ProximitĂ© entre culture familiale et scolaire = meilleure rĂ©ussite scolaire.

    • Exemples :

      • Jouet sans but scolaire : maquillage.

      • Jouet Ă  but scolaire : kit chimiste.

    • Une famille valorisant l'apprentissage peut pousser un enfant Ă  apprendre Ă  lire Ă  4 ans et sauter une classe.

D- Comment expliquer le parcours atypique

  • PluralitĂ© des instances de socialisation :

    • Les individus sont exposĂ©s Ă  diffĂ©rentes influences (famille, Ă©cole, amis, travail).

    • Ces influences façonnent ce que Bernard Lahire appelle des "hommes pluriels", capables de mobiliser des dispositions diffĂ©rentes selon le contexte.

  • Trajectoires improbables :

    • Les influences sociales peuvent mener Ă  des parcours inattendus.

    • Exemple : une famille dĂ©favorisĂ©e qui surinvestit dans la scolaritĂ© de l’enfant peut favoriser sa rĂ©ussite scolaire.

  • Changement de milieu de rĂ©fĂ©rence :

    • L’entourage peut pousser une personne Ă  adopter comme rĂ©fĂ©rence un autre milieu que celui d’origine, en investissant sur leur enfants.

    • Exemple : un enfant issu d'un milieu modeste intĂ©grant une grande Ă©cole grâce Ă  des modèles extĂ©rieurs.

  • Anti-modèle familial :

    • Certains individus prennent leur famille comme contre-exemple, anti-modèle et recherchent des valeurs opposĂ©es.

    • Exemple : rejet des normes parentales, rupture brutale avec le milieu d'origine.

    • Cette situation peut conduire Ă  une trajectoire atypique ou faire d'une personne un transfuge de classe (changement complet de classe sociale).

II

Le lien social, dans le contexte sociologique, fait référence à l'ensemble des relations qui unissent les individus au sein d'une société. Il s'agit d'un fondement essentiel pour le bon fonctionnement de cette société, car il permet aux individus de s'intégrer, de coopérer et de coexister.

Dans ce cadre, il existe plusieurs types de liens sociaux :

  • Lien filial : basĂ© sur la famille, qu’elle soit biologique ou adoptive.

  • Lien Ă©lectif : formĂ© par des relations choisies, souvent basĂ©es sur des affinitĂ©s personnelles.

  • Lien organique : dĂ©terminĂ© par la place de l'individu dans la division du travail.

  • Lien civique : fondĂ© sur l'appartenance Ă  une communautĂ©, comme une nation.

Fragilité du lien social

Le lien social peut être fragilisé par plusieurs facteurs, notamment :

  1. La ségrégation spatiale : La concentration des populations précaires dans certains quartiers, souvent caractérisés par de faibles revenus et un fort taux de pauvreté, limite leur accès à des opportunités (emploi, éducation) et réduit les possibilités de créer des liens sociaux avec d'autres populations.

  2. La précarité : Les individus en situation de précarité, notamment ceux avec des contrats temporaires (CDD), ont moins de temps et de ressources pour créer des liens sociaux stables, ce qui fragilise leur insertion sociale.

  3. Les ruptures familiales : La séparation des parents peut affecter négativement le parcours scolaire et professionnel des enfants, réduisant leur capacité à tisser des liens sociaux solides.

Durkheim et la solidarité

Durkheim, dans son ouvrage La division du travail social (1893), distingue deux formes de solidarité qui lient les individus au sein d'une société :

  • SolidaritĂ© mĂ©canique : basĂ©e sur des similitudes entre les individus (partage de croyances, de valeurs communes).

  • SolidaritĂ© organique : fondĂ©e sur la diffĂ©renciation des fonctions et la complĂ©mentaritĂ© des rĂ´les dans la sociĂ©tĂ© (plus spĂ©cifique dans des sociĂ©tĂ©s modernes oĂą la division du travail est poussĂ©e).

La solidarité mécanique tend à diminuer avec l'augmentation des individualités et de la différenciation sociale, alors que la solidarité organique devient plus importante avec la division du travail.

Ainsi, la ségrégation, la précarité et les ruptures familiales fragilisent le lien social en limitant les opportunités de rencontre, de coopération et d'intégration dans la société.

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