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CM : SOCIOLOGIE DES MÉDIAS DE MASSE

Cours 1 : vendredi, 19 janvier 2023 - Clément Combes

Partiel : QCM sur table lors de la dernière séance

  • Émergence des médias de masse
  • Manière dont les intellectuels se sont emparés de ces nouveaux objets assez déconcertants tout au long du 20e siècle jusqu’à aujourd’hui

Ouvrages utiles pour le cours :

Introduction aux médias, Jérôme Bourdon 2000

Sociologie de la communication et des médias, Eric Maigret 2003

Penser les médiacultures, Eric Maigret 2005

Sociologie des médias, Rémy Rieffel 2015

Contenu du cours :

Introduction

Les théories behavioristes des effets directes

L’école de francfort et l’industrie culturelle

L’école de Columbia et les efforts limités

Le courant des usages et gratification

Macluhan et le déterminisme technologique

Bourdieu et la légitimité culturelle

Les cultural studies

Les théories

Un terme, une origine

Du latin media (pluriel) et medium (singulier) : milieu, centre etc.

L’anglais a conservé le singulier medium et pluriel media

Médium : en français, dans le sens média, ou pour évoquer la dimension strictement technique (télévision, livre, radio etc.)

L’expression média de masse provient de l’anglais mass media

Désigne les techniques de communication à grande échelle (presse, cinéma, radio, télévision...), appelées aussi moyens de communication de masse

Se rapportent aussi aux industries médiatiques et culturelles qui les élaborent

Les médias : un « fait social » nouveau du 19ème siècle

J. Bourdon, Introduction aux médias, 2000

« Techniques d'élaboration et de circulation d'informations parmi de vastes publics »

« Information » => tout message avec un contenu sémantique (du sens)

• Journaux, films, BD, sites web, etc.

« Le média concerne à la fois les techniques de diffusion de messages identiques vers un public qui n'est pas impliqué dans la production (médias de diffusion), et les techniques d'échanges impliquant la participation du public ou plutôt des usagers (télécommunications).

Médias de masse : presse, cinéma, radio, télévision

Télécommunication : télégraphe, talkie-walkie, téléphone, bipeurs

  • Internet va opérer un rapprochement sociotechnique entre les deux

Quatre éléments des médias (de masse et interindividuels) à considérer

  • Techniques
  • Organisations
  • Contenus
  • Usagers

Medias : forme organisationnelle qui délivre des contenus (usagers)

Les 4 éléments des médias

  1. Les médias come techniques
  • Techniques de fabrication, de diffusion et d’échange de messages
  • L’histoire des médias correspond à un enrichissement technique :

Au départ, le langage écrit des formes d’images gravées, puis :

  • La prise de vue fixe : photo
  • Puis en mouvement : vidéo
  • Le son seul : téléphone, radio
  • Le son et l’image : télévision, internet
  • Et enfin le son, l’image, le toucher, l’ouie, le toucher, l’odorat : réalité virtuelle
  1. Les médias comme organisations

Un type particulier d'organisation au sein de la société industrielle, dont l'enjeu est la production et la diffusion de messages

Divers types d’organisations médiatiques

Entreprise de presse (Le Monde, Le Figaro, Médiapart...)

Établissement public de radio-télévision (ORTF, BBC, France Télévision...)

Station locale de radio ou TV (« radios libres », radio campus, TV Grenoble...)

Réseau de salle de cinéma (Pathé, UGC...)

Conglomérat multimédia (Disney, Time Warner, Lagardère Active...)

Différents professionnels : journalistes, scénaristes, programmateurs, etc.

Le numérique et l'essor des pro-ams (professionnels – amateurs : des gens qui ont à peur dispo un ensemble de technologie à moindre cout chez eux, peuvent produire des bons produits)

  1. Les contenus médiatiques

XIXème : de nouveaux agencements de textes et d'images

L'actualité (la news), en premier lieu

« La consommation, jour après jour, par des millions de personnes, de textes et d'images fixes (puis de sons et d'images en mouvement) supposés refléter l'état du monde constitue toujours une caractéristique des sociétés modernes » (Bourdon, 11)

Les médias ont « phagocyté, recyclé et transformé toutes les formes de spectacle et de divertissement » préexistantes (roman-feuilleton, théâtre radiophonique, spectacle de variété...)

Internet terreau de nouveaux genres tournés autour de la conversation (blog, chat, réseaux sociaux...) rendant floue la frontière entre privé et public.

  1. Les usagers et publics médiatiques

Usagères des dispositifs communicationnels VS publics des médias de masse

Les sciences sociales fondent majoritairement leur problématique sur le phénomène de massification de la diffusion.

Mais la « masse », ou les « communautés virtuelles » et les « foules intelligentes » d'internet (Rheingold, 1995 ; 2000), n'est pas un agrégat social nouveau crée ex nihilo par les instances médiatiques.

Les publics/usagères s'inscrivent dans des configurations sociales préexistantes => familles, classes sociales, groupes professionnels.

En revanche, les médias ont contribué à construire une conscience collective => la nation moderne est indissociable des mass-médias (et du regard mirrore que la France porte sur le discours même).

Les médias sous le regard des sciences humaines sociales

L'essor des sciences sociales dans une période triplement révolutionnaire

La Révolution française / socio-politique

La remise en cause de l'ordre social traditionnel

La révolution industrielle

La montée du capitalisme et de nouveaux problèmes sociaux

La révolution scientifique

Les progrès des sciences de la nature

Révolution française

Remise en cause de l'ordre social traditionnel

  • Un 19e siècle politiquement trouble
  • Confrontation d'idéologies antagonistes: révolutionnaires conservatrices, réactionnaires, libérales ou encore socialistes...
  • Abolition des privilèges, suppression des trois Ordres (Clergé, Noblesse, Tiers-Etat)
  • Principe d’égalité des conditions
  • Déclaration des droits de l'homme et du citoyen: « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit »

Remise en cause du rôle du religieux dans la vie sociale.

Révolution industrielle

Montée du capitalisme et essor de nouveaux problèmes sociaux

  • Nouveaux modes de production, d'organisation du travail et de gestion de la main d'œuvre

Essor d'un prolétariat urbanisé et très pauvre

De nouveaux problèmes sociaux :

Revendications sociales et professionnelles, logement, hygiène, délinquance, alcoolisme…

Révolution scientifique

Les progrès des sciences de la nature

  • Transformations radicales dans les domaines de la physique, de la chimie et de la biologie...
  • ... et de leur application sous forme de technologies industrielles et médicales

Cette application techno-industrielle est stimulée par les besoins de la révolution industrielle.

La Science comme nouveau dogme, induit un reflux des religions.

  • Ue volonté de trouver des solutions aux problèmes et de maintenir l’ordre social.

Médiacultures

Un concept au cœur d’un nouveau programme de recherche

Un néologisme permettant un dépassement du grand partage historique entre :

« les médias » (de masse, vulgaires)

« la culture » (savante, légitime)

Un essai : une argumentation, un déploiement d’une opinion, qui ne s’appuie pas sur une enquête empiriquement menée.

Les médias en France, sont en général mal-vus.

Les mass- médias : presse, télévision, radio, etc. (plutôt perçus négativement, comme un mauvais objet)

  • Victimes historiques d’une forte suspicion
  • Mauvaise objet sociologique

La culture : XXX

Médiacultures : enjeux et perspectives

Introduire les Cultural Studies en France

Courant Britannique

Centre for Contemporary Cultural Studies (CCCS)

(University of Birmingham)

Fondé en 1964, par Stuart Hall et Richard Hoggart

Renouveler les questions et analyses :

En finir avec l’idée d’une partage entre :

  • La culture, l’art (pures, sacrés)
  • La communication, les industries culturelles (marchandes, populaires, impures)

Au contraire : envisager l’hybridité et le foisonnement des objets médiatiques et culturels, a fortiori avec l’essor du numérique.

Considérer que les médias participent à la « culture »

Innovation à dépasser notre « schizophrénique culturelle » entre : nos pratiques et préférences effectives, dans le récent univers médiatique et numérique et nos catégories de pensées héritées du 19ème siècle.

Exemples :

Sur-déclarations de pratiques en faveur de France TV et Arte

Notre rapport aux séries télé VS cinéma VS littérature

Le grand partage, de 2 siècles seulement

Une dichotomie héritée du 19ème qui a accru la hiérarchie entre le « haut » et le « bas »

Lawrence Levine et le processus de distinction de la culture « savante »

Exemple : Shakespeare, un auteur populaire

19ème : mise en place de mécanismes de régulation à l’entrée des théâtres :

  • Porter un costume, se taire durant la représentation, ne pas jeter des tomates etc.
  • Apparition de lieux spéciaux, dédiés à la « culture noble », une culture « musefilée » dont sont exclues les cultures plus participatives.

Du grand partage à une période d'hybridité : la culture post-légitime

Ce grand partage et les hiérarchies culturelles n'ont pas tout à fait disparu

La légitimité culturelle (P. Bourdieu) a laissé place à ... une culture « post-légitime » (E. Maigret) qui laisse encore entendre les effets persistants de ce partage

→ Séries TV : récent phénomène de reconnaissance, mais persistance de résistances, notamment à l'égard de séries télévisées, quotidiennes (Pblv)

Théories des effets : le pouvoir des médias

Des effets forts

Avec la question de la socialisation, l’idée d’une influence des médias sur la formation des individus : personnalités, opinions et comportements

  • Quelle est l’influence des moyens de communication de masse sur les opinions et comportements ?
  • Les médias sont-ils devenus un moyen privilégié pour transmettre et imposer les valeurs dominantes ?

Moment de double sujet d’inquiétude :

  • Guerre et propagande
  • Essor des médias de masse

Sur fond de peur de la foule et des effets de masse

La psychologie des foules, Gustave de Bon 1895

Public Opinion, Walter Lippman

Menace sur l'ordre établi

La critique du pouvoir supposé des médias prend naissance dans une inquiétude liée à une menace sur l'ordre établi

Cible des populations « victimes », irresponsables, qu'il faudrait protéger des effets néfastes des médias

Presse populaire (19eme) => montée du syndicalisme et des mouvements révolutionnaires

Feuilletons radiophoniques (1920's) => émancipation des femmes (travail, consommation médiatique autonome…)

BD, rock, yéyé, etc. (1950's) => émergence de l'adolescence (période de latence sociale, hédonisme, délinquance juvénile…)

La propagande : un concept en vogue mais peu opérant

L'essor des médias de masse, et de la propagande expliqueraient la montée des totalitarismes

Cette idée sera battue en brèche par la sociologie

Les récepteurs ont des capacités de fuite et de contradiction

Ex. « attention oblique » (Hoggart)

Deux contre-exemples historiques :

La propagande communiste n'a pas empêché l'URSS de s'effondrer

Idée reçue qu'Hitler aurait été élu de façon démocratique, favorisé par la radio

Hitler porté par un vote protestataire des campagnes protestantes, peu représentées politiquement

« On oublie souvent qu'un Hitler n'a pas accède au pouvoir grâce à la radio mais Presque contre elle, puisqu’au temps de sa montée vers le pouvoir, la radio était aux mains de ses ennemis. Les effets de monopole ont probablement moins d'importance sociale qu'on ne l'estime généralement » - Paul Lazarsfeld (sociologue)

Cours 2 : vendredi, 26 janvier 2024

Théories des médias de masse

  • La prise en compte des publics
  • Théorie de la seringue hypothermique

Configuration à la recherche aux USA :

Le passage des effets forts aux effets limités

(Harold Lasswell – paradigme des effets forts)

  • Aux USA il y a un intérêt tactique pour comprendre comment utiliser les médias de masses pour manipuler les gens. Il y a des programmes militaires qui financent des programmes de recherche des médias de masse.

Le paradigme des effets forts

Le rapport entre le public et les médias y est pensé en termes de dépendance, de conditionnement ou de manipulation. Le récepteur ne fait qu’absorber passivement et entièrement les messages médiatiques auxquels il est exposé, et ceux-ci sont supposés exercer sur lui un impact à la fois direct, massif et immédiat. La métaphore la plus connue est ici celle de la seringue hypodermique : elle laisse entendre qu'un émetteur peut injecter n'importe quelle idée ou n'importe quelle injonction de comportement dans l'esprit de n'importe quel individu.

Le behaviorisme : il étudie le comportement humain et s’impose…; finalement chacun répond à des stimuli …

Le chien de Pavlov :

Les théories comportementalistes (années 30-40) sont très activées avec la télévision (elle stimule le cerveau des gens de la même manière).

D’emblée les médias de masse sont des messages Pavlov pense qu on peut manipuler les gens.

Lasswell : pense qu’on peut manipuler les gens, mais également pour le bien de la démocratie, pour des bonnes raisons.

Son premier ouvrage : Propagande technique in the WW; les moyens de diffusion (médias) dans cette guerre ont une importance marquante et sont devenus des outils de manipulation du gouvernement.

Il va extraire la propagande (chez lui la propagande n’a pas de connotation péjorative ; morale et éthique) – pour lui, on peut faire de la propagande positive comme négative. Pour Lasswell, le gouvernement américain doit utiliser les médias de masse pour consolider la démocratie, qui, selon lui est le seul moyen de susciter les médias de masse. L’audience est considérée comme une cible manipulable, conduite par le behaviorisme.

Grand principe du Behaviorisme (récepteur faible et fortement manipulable) :

  • Le comportement pour être acquis. Importance de la répétition des messages.
  • Ne pas leur laisser le temps de réfléchir (self-service : petits supermarchés qui apparaissent et/ ou on est tout seul devant nos choix)
  • La publicité s’empare des principes.

2E GUERRE MONDIALE : FONDATION ROCKFELLER

Contexte de la recherche

Roosevelt – new deal (réflexion sur les techniques de formation de l’opinion publique)

  • Lasswell va prendre une place importante dans la recherche

Militaires et spécialistes de la communication (effort de guerre)

Comment utiliser les médias de masse en contexte de guerre ?

Pour : améliorer leurs outil de transmission de message (de communication), les recherches menées par Lasswell (qui posent la question : comment le gouvernement usa pourrait utiliser les moyens de com pour composer avec la nouvelle conjoncture géopolitique)

  • Lasswell va être fortement présent dans ce programme qui s’inaugure en 1939
  • Lasswell va favoriser le contenu et l’analyse des effets : 5W (1948) ; sous-jacent que l’émetteur est le seul agent actif dans la communication ; le public y réagira passivement.
  • Cette formulation des 5w va formuler … et va perdurer plus d’une 20aine d’année
  • Comment utiliser les médias de masse en contexte de guerre ?
  • Le gouvernement continuera de financer de la recherche appliquée (que l’on peut utiliser)

La célèbre question-programme de Harold Lasswell, formulée en 1948 (« Qui dit quoi, par quel canal, à qui, et avec quel effet ? »), suggère implicitement que l'émetteur est le seul agent actif de la communication, tandis que le public réagit passivement à ce qu'il reçoit

Programme qui privilégie : l'analyse du contenu qui oriente le public + analyses des effets.

Cette problématique de la communication s'imposera dans les universités aux États-Unis jusqu'aux années 1960. Les conditions de la Guerre froide favoriseront une continuité dans les demandes de l'establishment militaire et gouvernemental en faveur de travaux de recherche appliquée, orientés vers la cueillette d'informations dans les pays étranger.

Paul Lazarsfeld : 1907- 1976

1e enquête dans la continuité du paradigme des effets forts.

Demande ce que les médias font au public (pas qu’est-ce que le public fait avec les médias ?)

Le paradigme des effets limités

Mathématicien sociologue autrichien, exilé aux US en 1933 (travaille avec Elihu Katz)

Principaux écrits:

  • The people choice (1944), Radio Listening in America (1948)

Émigré aux États-Unis en 1933, ce psychologue autrichien proche du cercle de Vienne, formé à la recherche expérimentale, s'est vu confier dès 1938 la responsabilité du Princeton Radio Project. Commandité par (et effectué avec) le psychologue et directeur de la recherche du réseau radiophonique CBS, Frank Stanton (qui, à l'ère de la télévision, en devient le P-DG), ce projet de recherche administrative a inauguré une ligne d'études quantitatives sur les audiences

  • Il est plutôt dans la ligne de Lasswell ; en pensant que les gens sont inactifs ; il est financé par les Rockefeller et travail à l’école de Columbia.

On se demande ce que les médias font au public, encore une fois, mais pas le contraire (ce que les gens font avec les médias – sociabiliser etc.)

Lazarsfeld va faire du terrain, exercer des méthodes qualitatives et il y aura une rupture dans sa manière de voir les choses.

  • La première étude, The People's Choice, est publiée en 1944. Lazarsfeld et ses collègues, Bernard Berelson et Hazel Gaudet, ont cherché à mesurer l'influence des médias sur 600 électeurs de l'Erie County dans l'Ohio lors de la campagne présidentielle de 1940. La seconde, Personal Influence : The Part Played by People in the Flow of Mass communication, cosignée par Lazarsfeld et Elihu Katz, sort en 1955, mais exploite des enquêtes effectuées dix ans auparavant.
  • En étudiant les processus de décision individuels d'une population féminine de 800 personnes dans une ville de 60 000 habitants, Decatur, en Illinois, ils redécouvrent - comme dans la précédente étude - l'importance du « groupe primaire ». Ce qui leur fait appréhender le flux de communication comme un processus en deux étapes où le rôle des « leaders d'opinion » se révèle décisif.
  • Ces différentes enquêtes vont mettre en avant l’importance du « groupe primaire » ; ils vont souligner l’importance des leaders d’opinion.
  • Les discussions sont importantes (influence interpersonnelle ; cf. sociologue Gabriel Tarde. Quand il parle de la presse de masse, il souligne qu elle permet de créer une connexion entre les gens qui en discutent. Dans ce cas, nous avons l’idée d’un public actif qui agit.

Flux de communication à 2 étapes : on rejette l’idée d’une influence directe et autoritaire de la presse au profit d’un public actif. Les journaux n’imposent pas leur contenu, ils proposent des choses, ils fournissent des multiples perspectives qui vont animer des programmes de conversation.

  • Une autre idée : on choisit ce qu’οn lit ; la presse nourrit des conversations préexistences et réunit les individus qui pensent de la même manière.
  • Cela permet de montrer qu il y a du recul, et qu’il n’y a pas d’imposition.
  • Les relations interpersonnelles sont supérieures à la relation individu- média. Cette supériorité s’explique selon Katz et Lazarsfeld par l’attrait en soi du discours de l’influant (ce que représente un ami, est plus important que ce qu’il dit en soi). Dans le cadre des enquêtes de Katz et Lazarsfeld, c’est qu une même personne peut être en même temps leader d’opinion dans un domaine et suiveur dans un autre domaine (ce n’est pas une position fixe) ; tout dépend du crédit et des compétences que chacun a dans un domaine.
  • La crédibilité du leader d’opinion est le plus important.
  • Lazarsfeld, à travers ce travail est considéré comme l’auteur qui passe des effets directs aux effets limités. Toutes ces recherches vont être développées, disant que les gens suivent le chemin qu’ils souhaitent. On arrête de se poser la question que font les médias aux gens et on se pose plutôt la question : qu’est-ce que les gens font avec les médias.

Lazarsfeld : Il faut renouer avec le terrain (faire des enquêtes de terrain) (USA) ; c’est une avancée, car En France (en Angleterre) il y a beaucoup moins de représentants dans les masses médias.

École de Francfort

  • Indépendant de tout financement d’état
  • Les chercheurs ont une approche critique sur l’utilisation des médias de masse

Thématique : industrialisation de la culture (le processus qui commence dans la 2e moitié du 19e - lié à des nombreuses écoutions technologiques)

Il s’agit de désigner le processus de transformation des produits culturels en marchandises fabriqués et diffusés selon les normes du travail industriel, et pour partie insérer dans les logiques capitalisme financier.

  • Mécanisation des systèmes de production
  • Amélioration des conditions de vie : on peut produire des marchandises, mais il nous faut des publics; ces publics sont possibles car il y a :
  1. Alphabétisation
  2. Augmentation du temps libre
  3. Hausse des salaires
  • Dans ce contexte, des nouveaux secteurs culturels apparaissent : la photo, le ciné, la radio et la télévision.

L’école de Francfort, émerge dans ce contexte en 1923 par :

Théodor Adorno & Max Horkheimer

  • Créateurs du concept des industries culturelles (oxymore, provocateur); on est critique de la culture; c’εst une provocation de la part des créateurs.
  • L’industrie culturelle est un concept critique est désignée également comme théorie critique.
  • Cette théorie est critique car :
  1. L’école de francfort est pluridisciplinaire (approches esthétique, approches sociologiques philo des arts)
  2. Influence du marxisme ; notamment l’analyse des rapports de domination proposé par Marx (analyser les classes dominants et dominées) ; les classes dominantes veillent à ce qu’elles restent au pouvoir et que les classes dominées ne remettent pas en cause les classes.
  • Éviter que l’éducation produise des idées qui pourraient bouger les classes ; il faut conserver la structure de pouvoir et de domination telles qu’elles existent.

Infrastructure de la société : dominés

Superstructure : dominants

Idéologie : représentations du monde, manières de raconter le monde, comment on raconte le mal et le bien (visions du monde : religion, justice, philosophie, éducation, sciences, arts) leur but est de maintenir le rapport de domination. On craint que les forces de travail se révoltent.

Hégémonie : (souple) le public va négocier les visions du monde ; quand le médias nous proposent des visions du monde, les gens ont la capacité de remise en question et dans certaines mesures il y a de la négociation. Tout ce qui est produit à la superstructure n’est jamais garantie.

Années 20 : école de Francfort marxiste (ils font en sorte de maintenir la structure et le rapport de domination dans la société de l’époque). Il y a une approche critique aux industries culturelles.

Lasswell ne propose pas autant d’information sur les médias de masse.

Différence GER -USA : en Allemagne on reste dans la théorie, alors qu’aux États-Unis il y a des recherches concrètes.

Walter Benjamin : école de Frankfort ; production artistique des industries culturelles (ouvrage : l’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, édité en 1935 – point de départ : industrialisation de la culture et la production en séries). À cause de ce contexte (des industries culturelles), on aboutit à la perte de l’aura.

  • Les œuvres d’art, n’ont plus un caractère unique.

Finalement, l’expérience d’une œuvre d’art change pour le public. un œuvre existe dans plusieurs lieux en même temps; il y a la perte de l’unique, il n’y a pas un exemplaire.

La Joconde : copie sur les cahiers, les tabliers ; on n’a pas besoin d’aller au Louvre pour la voir.

En plus, la qualité des œuvres baisse ; il oppose la machine à la main (la main est plus qualitative).

  • Il souligne la raison pourquoi la dégradation de la musique à travers la radio. Les artistes rentrent dans une mécanique industrialisée.

Industries culturelles : avènement de la culture des masses – est pensée comme danger (selon les chercheurs de l’école de Frankfort). On est dans un contexte de production industriel, ou les biens culturels participent au système capitaliste. Il y a aussi les dynamiques de dynamisation et de standardisation des biens culturels. Selon Adorno, l’uniformisation et la standardisation sont égaux et synonymes de médiocrité.

  • Au niveau qualité : baisse
  • Au niveau réception : on aboutit à des masses manipulées et à la perte d’individus et de leur capacité critique.

Cours 3 : vendredi, 2 février 2024

École de Francfort

Contexte :

Industrialisation de la culture

Amélioration des conditions de vie

Évolution technologique ( mécanisation des systèmes de production, production en série, évolution des transports)

Apparition de nouveaux secteurs culturels : photographie, cinéma, radio, télévision

École de recherche crée en 1923

Figure centrale (qui va minimiser les autres) : Theodor Adorno (philosophie, esthétique, sociologie, psychanalyse)

( 1903-1969)

Max Horkheimer (1895-1973)

Walter Benjamin (1892-1940)

-Pluri disciplinaire

Approche critique face à l’industrialisation de la culture - influence marxiste, analyse de la domination (négative – participe à une culture dégradée car elle propose une culture de pouvoir)

  • On est dans un moment où il y a la presse magazine, la popularisation du ciné, l’extension de la radio
  • Inquiétude des chercheures de l’école de Frankfort: dégénérescence culturelle

Contexte de la naissance de la notion d’industrie culturelle

  • contexte d'innovation majeures dans le domaines de la culture et des médias = presse magazine, extension de la radio, popularisation du cinéma, émergence d'une industrie de la musique, télévision
  • culture du divertissement - rendu également possible grâce à l'extension du temps libre.
  • Monté de la culture sans qualité? /thème de la dégénérescence culturelle

Ouvrage « dialectique de la raison » : un projet (important, ambitieux et critique) qui vise à faire le diagnostic de l’époque dans lequel Adorno et Horkheimer vont introduire la notion des industries culturelles.

  • Ce terme est un oxymore car l’idée d’industrie et le terme de culture sont opposées ; le terme d’industries est lié à l’économie, la rationalité, la stratégie, alors que la culture est la création, l’originalité, l’autonomie, la liberté, ce qui échappe de l’économie. Dans la 2e partie du 19e siècle ces termes se rencontrent et proposent ce terme d’industries culturelles qui est un terme critique.

Actuellement, il ne s’agit plus d’un terme critique, mais plutôt descriptif (Les industries créatives (design, mode, publicité, jeux vidéo) : terme qui naît du monde du marketing dans les 90s.)

INDUSTRIES CULTURELLES

  • Concept philosophique et sociologique, visant à faire un diagnostic de l'époque)

Auto-disciplinaire en allemand - « culture » et « industrie » revenait, à l'épouser, juxtaposer deux termes que tout opposait ; industrie, économie, rationalisation, planification, calcul, stratégie.

Culture - création, originalité, désintéressement, autonomie, liberté.

Désigne la dégradation de la culture dans la société capitaliste moderne -« slogan » théorique et critique sur lequel se fonde un diagnostic d'ensemble quant au devenir du projet d'émancipation par la raison dans le monde capitaliste moderne.

A noter: ampleur plus large que l'acceptation contemporain restreinte qui désigne la recherche sur les économies de la culture et de la communication

Recherche qui associe l'économie politique, l'étude de la personnalité et les bouleversements survenus dans le domaine de l'art et de l'esthétique.

Point : École de Francfort

Trois générations :

  1. la première, marquée par la crise du marxisme en Allemagne et le souci de continuer à proposer un modèle de société plus juste, est celle des fondateurs: Horkheimer, Adorno, Walter Benjamin, Ernst Bloch (fin vers les 1940)
  2. la seconde, attachée à l'interdisciplinarité; influence les révoltes étudiantes de la fin des années 60:
  3. Le juriste F. L. Neumann, le psychanalyste Erich Fromm, et le sociologue Herbert Marcuse (le plus important)
  4. la troisième oriente progressivement son questionnement sur la dimension communicationnelle de la raison et la reconnaissance de l'individu dans les sociétés démocratiques libérales qui se prétendent « avancées » (Jürgen Habermas – encore vivant; il décrit la notion de l’espace public, Axel Honneth – travaille sur la question de la reconnaissance des individus).

Il y a même une 4ème génération : La vitalité de cette école se signale par les travaux d'une quatrième génération de chercheurs dont Hartmut Rosa, penseur de « l'accélération sociale » comme cause d'aliénation, est l'un des plus célèbres représentants actuels.

Theodor Adorno

  • Analyse pluridisciplinaire : musicologue, philosophe, sociologie – aujourd’hui constituent des obstacles)
  • Il ne s’intéresse pas à la réception, pour lui les publics sont aliénés, il utilise les concepts de fausse conscience (impression d’être libre) copy à Marx, absence d’esprit critique.

Siegfried Kracauer (1889-1966)

Ami proche d'Adorno mais désaccords (approche différentes)

Journaliste allemand en contact direct avec la « culture de masse » (cafés concert, cinéma des quartiers populaire de Berlin), il la pratique, il décrit le contemporain, ce qui se passe, il vit tous ces phénomènes.

  • Pour lui la culture des masses, c’est de la manifestation des phénomènes de surfaces (qui grouille et qui revient à la surface) – ce qui revient à la surface est important ! ce qui arrive jusqu’à la surface est important à comprendre ; les manifestations doivent être déchiffrés et ont un sens profond et racontent quelque chose qu’il faut prendre en compte.
  • Le contenu d’une manifestation est digne du même intérêt que les produits d’une exposition de musée, artistique, littéraire.
  • Il s’adapte constamment au temps présent afin qu il puisse « se vendre » au public ; pour épouser les traits du temps présent.
  • Kracauer souhaite interroger les produits de cette culture de divertissement (et pas simplement porter un jugement esthétique négatif)
  • Selon lui ces phénomènes culturel (culture de masse) sont des manifestations signifiantes du temps. Ce sont des phénomène de SURFACE - soit des manifestations visibles de l'être de la société invitant à être déchiffrées pour en comprendre le sens profond.
  • Pour lui, ces phénomènes sont de surface(pas comme le sens que c'est insignifiant) mais que le surface est important, il raconte quelque chose de l'époque, ce qui arrive jusqu'à surface est important.
  • Pour Kracauer les produits de la culture de masse sont digne du même intérêt qu'une exposition artistique ou littéraire (pas des hiérarchisation culturelle).

Il reconnait que la culture de masse est lié à un processus de rationalisation et est destiné à un marché MAIS c'est justement à ce titre qu'elles est intéressantes - car la culture industrialisé doit « épouser les traits de leur temps et à s'insérer dans ses représentations les plus communes (Kracauec 2006) ».

  • La culture de masse n’est pas forcément la culture appréciée par tout le monde, mais c’est la culture connue par tous.
  • Culture niche : on part des choses très précis sans faire l’effort d’être compréhensibles.
  • Edgar Morin veut également prendre au sérieux La culture de masse, comme Siegfried Kracauer.

Walter Benjamin

Il se posera la question : pourquoi Paris reflète la modernité ?

Pour lui, ces phénomènes sont de surface(pas comme le sens que c'est insignifiant) mais que le surface est important, il raconte qq chose de l'époque, ce qui arrive jusqu'à surface est important.

  • Enquête sur Paris et question sur la modernité en écho avec les travaux de Baudelaire (Peintre de la vie Moderne)
  • Réflexion critique sur le concept d'histoire
  • texte le plus connu sur le cinéma: l'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique (1931) grand thématique: la perte de l’aura
  • Réflexion sur les avances techniques de son temps

Technique de reproduction mécanisés - répercussion sur le domaine de l'art et de la culture.

Culture artistique = levure unique dont le public fait l'expérience dans un espace-temps délimité par le pourtour même de l'œuvre .

Techniques de reproduction = perdre de l'aura. L'œuvre est dupliqué et vie au milieu de ses copies - Nouveau rapport entre le public et l'œuvre. Le public « confiné » typique de la bourgeoisie du XIX (appréciation individuelle distanciation) est replacé par le public de masse (collective)

Le dialogue privilégié entre auteurs et amateurs d'art éclairés est remplacé par l'irruption de la réception collective, grâce à laquelle un public large accède à des œuvres reproduites en série.

  • Les faux étaient faits de manière artisanale ; ce qui change à l’çre industrielle, c’est que les copies se font de manière industrielle.
  • Il ne va pas tant critiquer que décrire les nouveaux changements de l’industrialisation, du public de masse au public bourgeoise (appréciation particulière de l’œuvre). Le deuxième a été remplacée par le premier qui accède et apprécie différemment les œuvres (ex. internet) et vivent une expérience différente. Mais ils ont quand même un accès. (Nouveau rapport entre le public et l’œuvre qui ne se limite pas à des gens éduqués, riches). Tout le monde son avis, mais tout le monde n’est pas expert; mais ce n’est pas grave.

Il n’est pas aussi pessimiste que ses collègues à l’école de Francfort.

Loin de déplorer cette transformation de la culture sous le coup de la « perte de l'aura », Benjamin y voit des potentiels prometteurs

Car nouvelle forme d'expérience esthétique qui permet de revigorer le collectif.

Le cinéma est l'exemple même du lieu de la réception collective associant attitude critique et plaisir de la part d'un public accédant au statut d'expert sans qu'il ait à faire des efforts d'attention particuliers « le plaisir du spectacle et l'expérience vécue correspondante s'y lient, de façon directe et intime, à l'attitude du connaisseur. Au cinéma le public ne sépare pas la critique de la jouissance » Benjamin

La vision cinématographique « décuple notre perception, elle accroît notre champ d'action, nous ouvre des possibilités nouvelles, un champ d'action immense et que nous ne soupçonnions pas » Benjamin - potentiel prometteurs de la culture de masse - Adorno ne partage pas cet enthousiasme. Adorno va aimer le concept de perte de l’aura.

Walter : son apport n’est pas sur la conclusion que le public manipulé; ce dernier peut être diverti et garder un esprit critique. Il n’y a pas de conclusion complètement péjorative; peut-être cette expérience induira vers d’autres chemins, expériences.

Adorno Vs Benjamin

« Sur le caractère fétiche de la musique et la régression de l'écoute » 1938- réponse à L'œuvre d'art à l'heure de sa reproductibilité technique

Prémisse de la critique d'Adorno sur la culture industrialisée. Adorno pose des prémisses du concept d’industries culturelles qu il va écrire ensuite avec Horkheimer.

  • Adorno reprend à son compte l'idée de la perte de l'aura et la reproductibilité des œuvres d'art, point sur lequel il est en parfait accord avec Benjamin.
  • Pour Adorno, si la perte de l'aura va de pair avec une forme de « désacralisation de l'art», les œuvres entrent dans un processus de marchandisation et sont désormais l'objet d'une forme inédite de mystification ne relevant plus de la sphère religieuse, mais capitaliste.

Adorno reprend l'analyse de Marx dans la première partie du Capital consacrée au fétichisme de la marchandise (soit le fait que les « consommateurs » de culture se rapportent moins au contenu immanent de ses objets qu'à leur apparence externe et au plaisir désinvolte et immédiat qu'ils sont censés leur apporter).

  • Place particulière aux œuvres culturelles, car on a envie de les vendre et pour expliquer cela, l’ami d Adorno prend le concept dans le capital, qui est le concept de fétichisme de la marchandise (aimer les objets, pour ce qu ils sont, et oublier leur histoire, leur créateur etc.)
  • Le caractère fétiche a remplacé l’aura. On adore les marchandises pour elles-mêmes. Qqch est intéressant par rapport au prix plutôt que par rapport à ses critères esthétiques.

Adorno et la musique

  • Application du concept de fétichisme à la musique
  • Effacement de l'activité humaine, du caractère humain des productions.
  • dans la culture, Adorno montre que le fétiche a remplacé l'aura - soit adoration des marchandises pour elle-même, les œuvre de la culture deviennent des biens ordinaires. + fait que les œuvre de la culture sont soumises au processus capitaliste de valorisation économique. (plutôt qu'une valorisation esthétique)
  • La relation esthétique est remplacé par le principe de valorisation économique.
  • Les biens culturels doivent s'écouler sur un marché

« Une œuvre musicale doit pouvoir être échangée et se soumet aux principes de la réussite commerciale. Dès lors, ces œuvres sont structurées d'emblée par l'exigence de l'échange, et ceci dans le geste même de leur composition, jusque dans leurs propriétés formelles. Loin de solliciter les auditeurs en les invitant à une écoute concentrée, elles les incitent à une expérience musicale superficielle tournée vers la facilité auditive et le plaisir immédiat. Elles offrent une satisfaction aux auditeurs au premier coup d'œil ou à la première écoute, sans solliciter une concentration de leur part. Pour ce faire, ces morceaux de musique légère privilégient des schémas standards déjà connus, ils sont prompts à assouplir les angles trop « rugueux » ou les dissonances qui ont pour effet de surprendre ; les interprétations de compositions complexes sont simplifiées à l'extrême à l'aide de techniques d'arrangement qui rabotent les aspects apparemment déplaisants à une oreille fainéante. »

  • On y déduit que : Musique capitaliste : On va faire une musique standardisée. Il faut créer qqch qui est commercial, pas ce qu’οn veut. (effet chez Adorno sur l’industrialisation de la musique). On ne va pas écouter des choses compliqués, perturbantes qui vont nous questionner ; Adorno nous incite à devenir fainéants.

Adorno voit l'écoute musicale attentive se dissoudre dans une écoute distraite - thématique de la régression de l'écoute.

« En contrepartie au fétichisme de la musique, se produit une régression de l'écoute. En perdant la liberté et la responsabilité de leur choix, les sujets auditeurs non seulement perdent la capacité d'une connaissance réfléchie de la musique, limitée à des groupes restreints, mais ils en arrivent à nier obstinément qu'une telle connaissance soit possible. Ils oscillent entre le grand oubli et la réminiscence subite qui replonge aussitôt dans l'oubli; ils écoutent de manière atomisée et dissocient ce qu'ils écoutent » - Adorno

  • Cette musique s’adresse à des consommateurs, plutôt qu à des auditeurs éduqués.

Le radio research Project

Février 1938 - arrivée d'Adorno au États unis

  • Recherche empirique sur la radio, la musique populaire, travaux esthétiques sur la nouvelle musique et, surtout réflexions philosophiques menées avec Max Horkheimer, sur le devenir de la raison.
  • Les recherches aux USA financés par le centre Rockefeller : comment utiliser les moyens de communication de masse (liés aux militaires)

Le Radio Research Project dirigé par Lazarsfeld

But du projet:

  1. Établir la place qu'occupaient les émissions de radio dans la vie des individus,
  2. Savoir quels motifs déterminait l'écoute de ces dernières,
  3. Connaître les types d'auditeurs portés sur certains types d'émissions regroupés par thèmes, de savoir quels genres d'émissions étaient bien ou mal accueillis.

Adorno va considérer que c’εst une bonne occasion pour tester sa thèse de régression de l'écoute sous le coup de la retransmission radiophonique + banalisation et perte de profondeur de la musique. Il ne va pas être en accord avec la manière des recherches financées par le Rockefeller.

MAIS Adorno n'est pas en accord avec les pratiques de recherches au US. Formulation de question de recherche commandité par l'état.

  • Adorno reprochait à ce projet de se contenter d'un cumul de données statistiques sur les pratiques d'écoute des auditeurs sans s'intéresser aux contenus de la musique, ni au type d'expérience d'écoute accompagnant ces derniers. On ne s’intéresse pas à la musique en soi, ni à l’expérience (on n’εst plus dans des questions philosophies esthétiques qui étaient importantes pour Adorno). Adorno s’est focalisée sur des travaux sur l’esthétique, l’évolution, les propriétés musicales etc. (plutôt que de reprendre les effets)
  • Il propose l’opposition entre la musique légère et la musique sérieuse.
  • Selon lui, on ne peut pas étudier la musique légère sans étudier la musique sérieuse.
  • Son étude détaillée des propriétés formelles de la musique figure parmi les apports les plus riches et les plus importants des travaux d'Adorno dans le Radio Research Project. (Musicologie) - L'expérience conduit Adorno à se concentrer sur la propriété musicale de la musique commerciales

Selon Adorno :

Musique légère : structure logique et répétitive, schémas standardisée, recherche de nouveauté

En termes de réception : quelque chose qu on écoute facilement

Musique légère et musique sérieuse

- Pour Adorno il faut relier les évolutions de la musique aux évolutions de la sociétés ( transformation économiques … lié au type d'individu qui compose l'époque)

Démarche de recherche dialectique: pour étudier la musique légère il faut la mettre en relation avec la musique sérieuse.

Musique légère: la structure mélodique est rigide et répétitive, la structure harmonique se base sur des schémas standardisés, obsédée par la recherche de la nouveauté (mais les éléments innovants le sont dans un cadre tellement rigide et répétitif qu'ils se dissipent dans une singularité de façade, /une « pseudo-individualisation » (= dont la réception, on a l’impression il y a une fausse conscience qu elle est faite pour nous et elle nous perturbe pas et elle s intègre dans notre quotidien), s'insère parfaitement dans le flux d'activité de la vie ordinaire.

Musique sérieuse: joue sur les variations sans répétitions inutiles des thèmes; accentue le détail inédit et singulier; ne recourt à des thèmes standards qu'en rapport avec le sens global de l'œuvre, encourage une expérience autre.

  • La musique sérieuse exige de l'auditeur de saisir le morceau dans son ensemble pour le comprendre, alors que la musique légère l'invite à porter son attention sur des parties interchangeable sans que cela n’affecte sa compréhension sur un morceau comme un tout.
  • Cela encourage à une différence inédite, qui détache de l’ordinaire, du quotidien.

Dialectique de la raison - avec Horkheimer

Faire un diagnostic du temps La question de la culture joue un rôle central dans cet ouvrage qui s'interroge sur le devenir de la raison émancipatrice - au sens des Lumières, de l'Aufklärung ( principe émancipateur de culture qui repose sur l'autonomie de la sphère esthétique par rapport aux instances économiques valorisation éco)

  • La dialectique de la raison - forme assez abstraite du livre. Philo (seulement avec la raison les gens peuvent s’émanciper).
  • Avant le 19e était possible, parce que la culture était hors des logique capitalistes, elle pouvait être émancipatrice.

OR prend ancrage dans les résultats de la recherche empirique interdisciplinaire mène au sein du Radio Research Project.

Conclusion d'Adorno à la suite du RSP : les mises en scène stéréotypés propres à la culture industrialisée peuvent être référés à des attentes exprimées par les consommateurs - en d'autres termes dans une culture industrialisé, les besoins expressifs des sujets se ressemblent de plus en plus.

Ainsi, le public de la culture de masse n'est pas manipulé en un sens strict mais il finit par ne plus être en mesure de vouloir autre chose que ce qui lui a déjà été proposé mille fois.

Économie Frederick Pollock

Comprendre les changements économiques

  • Culture stéréotypée, des atteintes des consommateurs, moins de besoins expressifs ; leurs atteints se ressemblent (demandes grégaire)
  • Capitalisme monopolistique : ça renforce le rôle de l’État

Capitalisme libéral s'explique par l'émergence du capitalisme monopolistique, soit une situation économique où le marché est contrôlé par un petit nombre d'entreprises, ce qui implique l'élimination du libre-échange et de la compétition au profit de quelques entreprises à même de contrôler les prix - Donc renforce le rôle de l'état. Capitalisme d'état

Pour Pollock, le capitalisme d'État marque le début d'une ère nouvelle, totalitaire. Ce constat marquera profondément et durablement Horkheimer et Adorno, constat auquel ils ont donné une formulation philosophique dans la Dialectique de la raison, rédigée en pleine Seconde Guerre mondiale.

Pousse l'institut de l'école de Francfort à mener plusieurs enquêtes

EN RÉSUMÉ

- Perte de l'aura (montre que la valorisation économique à atteint la sphère de l'art et la culture)

On analyse l’aura avec 3 grandes axes : on part de la description économique (on est passé dans le capitalisme économique) ; désormais cela opère dans la culture, il y a peu des gens qui ont tout et qui dirigent ce qui se passe dans la culture.

Il s’agit des produits (il ne s’agit plus des œuvres) – appauvrissement du contenu – pas d’originalité.

  • Les conglomérats industriels caractéristiques du capitalisme monopolistique opèrent dorénavant dans le domaine de la culture et des médias en laissant s'ériger de gigantesques industries gouvernées par les mêmes principes que l'industrie classique. Les produit de la culture (film émission télévision) sont fabriques à la chaine
  • Perte de l'aura - affecte la qualités même des biens culturels - standardisation et appauvrissement du contenu, « pseudo originalité » maintien de la presse de bonheur
  • Économie monopolistique: les individus ne sont plus le fruit d'un processus d'individuation et de socialisation leur permettant de développer pleinement leur sens de l'autonomie et leurs capacités de jugement réflexif, car les conditions sociales nécessaires à ces derniers font désormais défaut.

Les individus sont « affaiblis »; ils finissent par se satisfaire de ce qu'ils ont et sont peu portés à exiger autre chose que ce qu'ils ont sans cesse sous les yeux, pour s'en remettre finalement à ces institutions.

  • La dialectique de la raison est un gros travail important, de faire un diagnostic de temps présent, en pensant de l’économie et l’individu, volonté de penser l’ensemble, le contenu lui-même et les gens. C’est un projet de compréhension totale.

À garder :

Apports les plus originaux de cette approche :

Tenir ensemble, dans une approche globale, les processus de production, l'examen minutieux des contenus culturels, les pré-conditions sociales et individuelles d'une expérience de réception.

Cours 4: vendredi, 8 février 2024

Two-step flow of communication

Théorie de la « communication à deux étages » (dans le marketing d’oganisation – influenceurs qui s’adresse à des publics)

  • Le flux de communication n'est pas direct et unidirectionnel, mais à deux étages et indirect
  • Il passe par le filtre de leaders d'opinion avant d'arriver aux suiveurs.
  • Réhabilitation des capacités intellectuelles et critiques des récepteurs.
  • Constat empirique: les messages médiatiques sont interprétés, contextualisés par les individus, qui usent de filtres cognitifs leur servant à trier, éliminer ou distordre l'information qu'ils ne souhaitent pas recevoir.

Leaders d'opinion

Les leaders d'opinions représentent 20% de l'échantillon => membres de l'entourage prescripteurs d'opinions et de consommation

Constituent des relais d'influence / des filtres entre les médias et les autres récepteurs

→ Sont au cœur des processus d'influence interpersonnelle

  • Ont une influence plus importante que les médias sur les comportements et opinions.
  • Ne viennent pas d'un milieu social en particulier
  • Fort intérêt pour les médias d'information

Capacité de retraduction des enjeux politiques dans les discussions quotidiennes

Courant des Usages et Gratifications - Uses and Gratifications

Prolongement du modèle fonctionnaliste lazarsfedien

Inversion du questionnement porté sur la communication de masse => étudier, non pas ce que les médias font aux individus, mais ce que les individus font avec les médias

« C'est moins la télévision qui leur fait quelque chose que les enfants qui font quelque chose de la télévision » (Schramm, Lyle, Parker, 1961)

Paul Lazarsfeld a généré avec des auteurs un autre courant qui a succède cette théorie appelé « uses and gratifications » sur la base d’une assertion du questionnement non pas sur ce que les médias font sur les individus, mais plutôt sur ce que les individus font avec les médias (la satisfaction que les médias peuvent procurer aux individus ; ils ont plusieurs fonctions pour les usagers- consommateurs).

Courant des Usages et Gratifications - Uses and Gratifications

Relation fonctionnelle entre médias et usagères de ces médias (années70s-80s)

Une attention prêtée aux:

  • « besoins » des usagère.es
  • usages qu'ils en font pour satisfaire ces besoins gratifications qu'ils en retirent
  • Dans ce modèle il y a un enjeu qui est d’équilibrer récepteur et émetteur ; on donne un pouvoir au public dans les médias.

Un public « actif»

Enjeu de rééquilibrer le rapport entre émetteurs et récepteurs

Idée d'un public qui fait du média un usage orienté par la recherche de la satisfaction d'un besoin

Typologies de besoins (Katz, Blumer, Gurevich, 1974)

  • Essaie de typologisation : typologie de besoins (4 types) :
  1. Diversion/distraction (moyen d’évasion, moyen pour se détendre émotionnellement)
  2. relation personnelle – compensation de la solitude (RS, radio, TV) – forme de compagnonnage (depuis les médias se sont beaucoup individualisés)
  3. identité personnelle ; exploration de son environnement, renforcement de ses valeurs, fabrication de ses souvenirs personnels
  4. surveillance : information sur un monde complexe

Des publics réflexifs et rationnels

Réhabilitation des publics via des méthodes d’enquête leur donnant la parole

  • Entretiens, auto-évaluation de besoins et des motivations

« La recherche sur les gratifications part de la notion de sélectivité. Mais la sélectivité dont il s'agit n'est plus simplement liée à une étude défensive ancrée dans des opinions et des habitudes préalables. Elle se transforme en une sélectivité prospective (=il se projet dans le futur) tenant compte des besoins et des aspirations. Les médias apparaissent alors comme des services publics dont le public fait un usage sélectif. » E. Katz, À propos des médias et de leurs effets, 1990

  • Les médias ont des effets limités ; on choisit les médias, les canaux d’informations en fonction les besoins qu on cherche à satisfaire

Limites du courant des usages et des gratifications

Selon la sociologue Brigitte Le Grignou (Du côté du public, 2003)

Deux types de critiques :

  1. La notion de « besoin » : peu questionnée, neutralisée et limitante
  2. Excès d’optimisme voire naïveté face à l’efficacité politique des médias

Limites du courant des Usages et Gratifications

  1. La notion de « besoin »: peu questionnée, naturalisée et limitante
  • Tout ne se limite pas à cette notion de besoin

Apporte un éclairage limité sur l'activité sociale de réception

Réduit l'interaction (complexe) entre messages et spectateurs

« Le téléspectateur est réduit à une série de "besoins" le message à une série de « gratifications » (Lewis, 1991)

  • Sont négligés de la rencontre « textes»/ publics un ensemble d'éléments importants liées aux déterminations sociales (ce que nous sommes par notre genre, âge, origine sociale, génère des conséquences sur les manières dont on va gérer les médias, qui est individualisé)
  • Le besoin est envisagé comme un besoin intemporel, psychologique et individuel.

2. Excès d'optimisme voire naïveté face à l'efficacité politique des médias

Inversion du rapport de force émetteur-récepteur

=> le pouvoir aux mains des récepteurs !

« Dans le meilleur des mondes, la télévision ne pouvait plus nous influencer parce qu'elle était totalement sous notre contrôle » Lewis, 1991

Les effets, quand même

Après Lazarsfeld et la perspective des effets limités, un retour de théories des médias puissants :

• N'ayant plus des effets globaux sur les publics...

•...mais des théories intermédiaires sur des domaines spécifiques : violence (question récurrente autour de la politique et des médias), formation de l'opinion publique, diffusion du savoir...

Influence des médias sur la violence

3 thèses contradictoires de psychologie sociale (vision atomisée du public I )

La « catharsis » :

Les récepteurs seraient rendus moins violents car le spectacle leur fait vivre leur agressivité par procuration.

La « stimulation » :

Contrairement à la catharsis, les spectateurs deviendraient plus violents car le spectacle de la violence engendrait quasiment par imitation et automatisation (+/- behaviorisme) des comportements violents.

« L’apprentissage » :

Les (plus jeunes) spectateurs seraient en position d’apprendre à la fois des techniques de violence et de prendre pour référence, pour norme, des héros pratiquant de la violence.

(voir « le film favori des tueurs » - popularité de cette thèse).

2 thèses de sociologie :

Le « renforcement » (P. Lazarsfeld)

Le spectacle de situations violentes est interprété selon les normes sociales préexistantes.

Renforce les normes fondées sur la violence chez les un.es, est rejeté par autres dont il confronte les attitudes non violentes.

La « cultivation » (G. Gerbner)

Perceptions et croyances résultent de l’exposition aux médias : effet de long terme

Transmission de « patterns dominants » de représentation du monde social par la télévision aux téléspectateurs intensifs.

Exemple : « nombre de meurtres vus annuellement par un enfant »

Corrélation indémontrable : d’autres variables peuvent intervenir (exemple : la TV peut nourrir l’anxiété ou la calmer)

Deux autres théories des effets

Fonction d'agenda - Agenda-setting (Mc Combs et Shaw)

Les médias ne disent pas ce qu'il faut penser, mais à quoi penser

  • Mettent à jour les événements, les faits, les situations que le public évalue, sans nécessairement dicter une évaluation (ce qu’il faut penser)
  • Corrélation entre l'agenda des médias et l'agenda des citoyen-nes lors d'une campagne électorale (ex. campagne de 2002)

Spirale du silence (Elisabeth Noelle-Neuman)

  • On aura tendance à taire nos opinions contraires à l'opinion dominante, voire à en changer Les médias sont des créateurs d'opinions publique: ils thématisent, hiérarchisent, mettent en avant des intervenant-es et en excluent d'autres.

E. Noëlle-Neumann, « La spirale du silence. Une théorie de l'opinion publique », 1989

L'opinion partagée s'affirme toujours plus fréquemment, et avec plus d'assurance; on entend l'autre de moins en moins. Les individus perçoivent ces tendances, et adaptent leurs convictions en conséquence.

L'un des deux camps en présence accroît son avance pendant que l'autre recule. La tendance à s'exprimer dans un cas et à garder le silence dans l'autre, engendre un processus en spirale qui installe graduellement une opinion dominante. En s'appuyant sur ce concept d'un processus interactionniste engendrant une « spirale » du silence, on définit l'opinion publique comme cette opinion qui peut être exprimée en public sans risque de sanctions, et sur laquelle peut s'appuyer l'action menée en public.

Pierre Bourdieu et la hiérarchie des pratiques culturelles (1930-2002)

Un premier mouvement sans suite

Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron

« Sociologues des mythologies et mythologies de sociologiques », Les Temps modernes, 1963

B&P critiquent

  • la conception réductrice d'un public massif et homogène, pris au piège des stratégies des industries culturelles, sans compétence réceptive
  • la vision de « moyens de communication de masse condamn[ant] sans appel les individus massifiés à la réception massive, passive, docile et crédule »

Pour B&P, au contraire il y a « mille manières de lire, de voir et d'écouter »

Ils visent le Centre d'Etudes des Communications de Masse (R. Barthes, E. Morin)

Le structuralisme constructiviste

Articulation du structuralisme (Claude Lévi-Strauss)...

> L'individu est soumis à des structures sociales, des règles structurelles

...du constructivisme (Peter Berger, Thomas Luckmann)

- Le monde social est le produit de l'action des acteurs sociaux, selon leur interprétation de celui-ci

... et du marxisme (visée critique)

• La société est divisée en classes sociales, la classe dominante imposant son idéologie relative à ses intérêts propres

L’habitus

Ensemble des dispositions, des schèmes d'action et de perception que nous acquérons durant notre socialisation, qui guident et orientent nos comportements, nos idées et nos choix dans tous les domaines de l'existence

Manières incorporées d'agir et sentir, de penser et appréhender le monde L'habitus est spécifique à chaque individu, mais toutes les dispositions qu'il renferme sont collectives.

L'ethos et l'hexis

Deux composantes de l'habitus

L'ethos

« Le système de valeurs implicites que les gens ont intériorisées depuis l'enfance et à partir duquel ils engendrent des réponses à des problèmes extrêmement différent »

(Questions de sociologie, 1984)

L'hexis corporelle

Dispositions et postures corporelles, rapport au corps intériorisés: Manières de se tenir, de parler, se mouvoir.

De l'habitus au « sens pratique »

L'habitus confère aux individus un sens pratique, soit :

Une aptitude à agir et répondre de façon adaptée aux événements du monde social.

  • sans que l'individu ait besoin d'engager pour cela une véritable réflexion consciente

Ce qu'on appelle en sport, le « sens du jeu », « qui s'acquiert par l'expérience du jeu et qui fonctionne en deçà de la conscience et du discours » Choses dites, 1988 : 77

Habitus individuel et habitus de classe

L'habitus est propre à chacune, selon son histoire et ses expériences sociales

  • socialisation primaire (enfance, adolescence)
  • secondaire (âge adulte)

Des personnes d'une même classe partagent (en partie) les mêmes dispositions sociales

Elles peuvent voir converger leurs goûts et opinions, leurs comportements, leurs « styles de vie » pour créer un habitus de classe

L'hystérésis de l'habitus

Désajustement entre les conditions de construction de l'habitus d'un individu, c'est-à-dire de sa socialisation, et les conditions dans lesquelles il opère

Si les conditions objectives évoluent, le mouvement inertiel de l'habitus l'empêche de se modifier en conséquence.

  • Les pratiques deviennent inadaptées aux conditions présentes car basées sur des conditions révolues
  • Cas d'ascension/régression sociale, personnes âgées, émigration.

Ex. Le Bal des célibataires, 2002

La théorie de la légitimité culturelle

Les pratiques et les goûts culturels sont :

  • Marqués par l’appartenance sociale
  • Fondés sur une logique de distinction

La culture est un enjeu de luttes autour de la hiérarchie des valeurs et des pratiques synboliques et culturelles

Une échelle de légitimité

Des valeurs sociales inégales des genres culturels :

Opéra et musique classique, littérature du 19ème, art contemporain, théâtre subventionné, cinéma d'auteur.

VS

Feuilletons télé, polars et SF, comédies romantiques et westerns, rap et RnB, théâtre de boulevard, karaoké, etc.

Une théorie de la domination culturelle

  1. Classe dominante cultivée : la distinction

Définit la culture « légitime » = la sienne

Stratégie de distinction par la culture

Impose le « bon goût »

  1. Classe moyenne : la prétention

Caractérisée par sa « bonne volonté culturelle »

Singe de façon maladroite les pratiques nobles

  1. Classe populaire dominée: la privation

Mise à l'écart de la culture légitime; vulgarité

Refus d'être identifié à la petite-bourgeoisie

La société comme « espace social »

Représentation du monde social comme espace hiérarchisé, où se répartissent les individus en fonction des capitaux économiques et culturels qu’ils détiennent.

Les gens accumulent ou pas du capital qui peut être plus ou moins économique ou culturel (on peut avoir beaucoup de culture mais pas de l’argent ou le contraire; avoir de l’argent mais ne pas avoir de la culture). Si nous avons tous les deux, nous sommes privilégiés.

Les quatre types de capitaux (pas très important)

Capital économique

Ressources matérielles et financières détenues par un individu

Capital culturel

Ressources culturelles, qui peuvent être incorporées, objectivées ou encore institutionnalisées

Capital social

Réseau de relations sociales que l'on peut mobiliser à son profit

Capital symbolique

Englobe les précédents capitaux lorsqu'ils sont perçus et reconnus

L’homologie structurale (selon Bourdieu)

Correspondance entre :

  • Les positions sociales des individus (hiérarchie sociale)
  • Leurs rapports à la culture (hiérarchie des pratiques et des genres de pratiques)
  • Les deux espaces des positions sociales et des biens culturels (de valeurs de légitimité inégales) se superposent dans un rapport homologie

Des pratiques et des goûts pris dans des rapports sociaux

La légitimité comme effet de domination :

  • Subjectif
  • Objectif

« Les pratiquants d'une culture populaire sont, qu'ils le veuillent ou non, qu'ils le sachent ou non, objectivement mesurés dans la réalité des rapports sociaux (à l'école et dans les interactions les plus quotidiennes) aux critères de la culture dominante »

J.-C. Grignon & J.-C. Passeron, Le Savant et le populaire, 1989

  • Il y a un lien familier entre les attendus et les parents d’un enfant. Un lien de continuité entre l’école et la maison d’un enfant. Il y a une dissonance entre les deux, on demande les mêmes choses à l’enfant à tous les deux endroits quand il s’agit de son éducation culturelle (grands auteurs de la littérature classique et contemporaine etc.)

Cours 7 : vendredi, 8 mars 2024

La société comme « espace social »

  • Représentation du monde social comme espace hiérarchisé, où se répartissent les individus en fonction des capitaux économiques et culturels qu’ils détiennent

Livre : Le savant et le populaire, 1989 de Grignon & Passeron

  • Représenter l’effet de double domination des classes sociales (classes sociales sur les classes dominantes)
  • Elle va exercer une domination symbolique sur les classes sociales
  • Domination symbolique selon Bourdieu : la culture des dominants vont priver, faire ce qui est légitime au sein du monde social.

Limites de la théorie de la légitimité culturelle (1)

Une position élitiste, un ethnocentrisme culturel (=se prendre pour un point d appuie pour juger le reste des pratiques et des goûts culturels – forcément on déduit un jugement négatif)

  • Une vision étroite de la « culture », limité aux domaines culturels légitimés par les classes dominantes, dont Bourdieu fait partie.
  • La manière légitimiste était longtemps privilégiée en France (pratiques et genres culturels légitimes: arts « moyens », voire populaires - selon Bourdieu et cultures comme le théâtre, la musique, la littérature). Elles sont vues du côté du manque, de l’erreur
  • Des pratiques quotidiennes et des consommations médiatiques écartées
  • Des pratiques « moyennes » et « populaire » vues uniquement du côté du manque, de l’erreur, de la privation.
  • Une dénonciation de la mystique scolaire et du mythe des grandes œuvres, des auteurs immortels etc.
  • Tout en les perpétuant – ce qui dévie est vu comme un échec ou une maladresse
  • Bourdieu caractérise le style de vie culturel des classes dominés, étant incompétent, échoué

Limites de la théorie de la légitimité culturelle (2)

Des pratiques et des goûts envisagés comme le jeu social de distinction :

  • La signification des pratiques culturelles est distinctive
  • La culture est le relais de la domination
  • Quid du plaisir, du sens et de la signification ?

Une absence d’analyse de la réalité et du sens des pratiques culturelles et médiatiques

  • Considérées comme « vides » ou assimilées à de mauvaises imitations des pratiques « cultivées »

Limites de la théorie de la légitimité culturelle (3)

Une perspective critique des médias (de masse)

  • Fournisseurs de contenus stéréotypés produits pas des « ingénieur de la production » organisant les goûts (ou l’absence de goût) des « dominés »

Bourdieu parle ainsi de « produits culturels de grande diffusion », par exemple « de musiques dont les structures simples et répétitives appellent une participation passive et absente », de « divertissements préfabriqués que les nouveaux ingénieurs de la production culturelle …»

Misérabilisme VS Populisme

Misérabilisme : considérer les pratiques populaires comme vides et inconsistantes, dominés prises dans le processus de la culture légitime et donc caractérisées par le manque. (Bourdieu)

Populisme : envisager les « cultures populaires » comme radicalement autonomes, fonctionnant selon leurs lois propres, sans rapport avec la culture dominante et les phénomènes de domination.

Audimat : une mesure d’audience (comment de personnes se sont retrouvées devant leur poste)

Le journalisme face à la loi du marché

Pouvoir de l’audimat amène à favoriser le sensationnel

Importance du sport et du fait divers : le « fait divers, fait diversion (le fait de stratégiquement montre une direction pour mieux cacher quelque chose de plus important) »

Bourdieu considère le temps comme ressource rare et primordiale :

  • Invisibilisation de sujets cruciaux (choses qui n’ont pas d’importance )
  • Dépolitisation (du réel, du monde des informations)

Perte d’autonomie (valeur centrale) des journalistes qui doivent satisfaire le besoin d’audience

Effet de contamination sur le reste du champ médiatique; la TV est un média prédominant, de plus en plus après-guerre et les normes journalistiques se mettent en place à la tv, tentent à contaminer le reste du champ médiatique.

Éric Maigret – cultural studies (investir aux universités Français- unique)

Homogénéisation des médias

Mise en concurrence du champ journalistique – productions uniformes

Concurrence produit finalement moins de la différence que de l’homogène parce que les journalistes sont amenés à recopier les uns les autres, avec l’idée qu ils ne peuvent pas passer d’un sujet traité d’un autre (envisager les sujets des différents angles).

  • Nécessité de traiter les mêmes sujets que la concurrence

Imposition des normes et des valeurs dominantes plutôt en phase avec la classe dominante, au détriment des cultures et idées minoritaires.

Perpétuation des inégalités socio-culturelles : illusion de la démocratie culturelle

Fabrication des événements : montée en épingle (phénomène de polémisation – création des sujets polémiques traités plusieurs fois et mis en considération par le champ politique) de polémiques qui impactent le champ de politique (ex. voie islamique dans les années 90s).

Champ journalistique vs Champ intellectuel

Un champ journalistique soumis à la loi du marché et à la publicité, qui s’impose sur d’autres champs, dont le champ intellectuel.

Il y a une confrontation de la légitimité médiatique (le fait d’être célèbre ou pas etc. au monde des médias) à celle des autres champs.

  • Menace l’autonomie du champ intellectuel (ex. émission « Arrêt sur images »)

Bourdieu reconduit ici « la représentation hiérarchisée du grand écrivant du XIXe siècle, capable de construire une tour d’ivoire (quelqu’un qui s’exclut du monde pour produire un travail dur, pour éviter les influences sociales) et de créer ainsi un espace de liberté qui est toujours à reconquérir ».

La légitimité culturelle après Bourdieu

Richard A. Peterson : le modèle omnivore-univore

Un double mouvement :

  • Une hétérogénéisation (diversification) des goûts dominants (qui vont se porter sur davantage des choses culturelles)
  • Une segmentation des goûts populaires

Une opposition sociologique des préférences non plus tant…

  • Des goûts élitistes à des goûts communs de masse, que …
  • Des préférences éclectique à des préférences spécifiques
  • Soit une opposition des omnivore (l’idée de tout manger/ pratiquer des goûtes de tout genre l’objet et de pratiques culturelles) et des univores (sélection des objets et des pratiques uniques)

Modèle de la pyramide inversée (Peterson)

  • Les membres des classes dominantes attrapent tout genre culturel, tandis qu à mesure qu on descend dans la hiérarchie populaire, vont davantage et se reconnaitre en termes de culture.

Éclectisme réel (goût, vrai) ou manifesté (stratégie de distinction)?

Distinction entre « goût » et « connaissance » mobilisable dans une situation donnée. (…)

Le changement dans la stabilité: B. Lahire et Ph. Coulangeon

La culture des individus, Dissonances culturelles et distinction de soi, 2004

Les habitus culturels, comme systèmes cohérents de dispositions, ne sont pas les plus fréquents statistiquement.

Les répertoires culturels dissonants (pas cohérents) seraient la règle et non l’exception.

Principales raisons des variations intra-individuels :

  • Mobilités sociales, scolaires ou professionnelles
  • Contraintes et influences relationnelles (des pairs, du/ de la conjoint, des collègues)
  • Baisse d’intensité de la croyance en la culture légitime (littéraire et artistique)
  • Lahire : les individus évoluent dans le monde social, et dans cette mesure on va côtoyer des principes et des valeurs différentes que les nôtres, qui vont nous influencer, et nous donner en même temps des goûts différents (ex. aimer le jazz et regarder des séries d’horreur sur Netflix)

Méritocratie

Acharner (un travail acharné)

Présentation holiste = présentation générale

Dissonance : incohérence

Cours 8 : vendredi, 15 mars 2024

Les 4 problèmes du monde de la « dissonance culturelle » de Lahire

  1. méthodologique : absence de sources permettant l’attribution des nouveaux de légitimité de chaque genre
  2. logique : comment les échelles de la légitimité culturelle par domaine culturel peuvent-elles avoir des « genres inclassables » ?
  • incommensurable ?
  1. épistémologique : une légitimité « moyenne » conférée à certains genres malgré le goût des catégories diplômées.
  2. Intellectuel : le modèle de la dissonance est hypothético-déductif et non-inductif (il ne part pas du terrain). Il commence par l’attribution des degrés de légitimité aux biens culturels au lieu de partir de l’expérience des individus
  • L’apriorisme des échelles de légitimités produit, conséquemment et logiquement, de l’homogène ou de l’hétérogène, à savoir de la « consonance » et de la « dissonance » de profils individuels – artefacts (qqch qui n’a pas de pertinence pour l’un et l’autre)

Ph. Coulangeon, Culture de masse et société de classes, 2021

La reconduction d'une définition étroite de la culture

  • La culture médiatique n’existe pas dans ce livre

Les cultures médiatiques absentes de l'analyse

Non plus une mais deux légitimités :

  • Légitimité « établie »
  • Légitimité « émergente »

Vers une « post-légitimité » ? (Éric Maigret)

Hétérogénéisation des ordres de légitimité

Pluralité des communautés affinitaires : valeurs, pratiques, croyances

Concurrence de « l'économie médiatico-publicitaire »

Olivier Donnat, 1994, Les Français face à la culture. De l'exclusion à l'éclectisme

Légitimation de la culture de masse: culture mainstream

  • Il y a désormais plusieurs chaînes de légitimité culturelle (des hiérarchisations différentes qui font sens commun ou des groupes en particulier) et non pas une seile

Vers une « post-légitimité » ?

Sarah Thornton, Club Culture, 1995

Les sous-cultures musicales sont des « capitaux culturels » à part entière

« ...des formes de capital « sub-culture » ou de significations grâce auxquelles les jeunes négocient et accumulent un statut au sein de leurs propres mondes sociaux » (163)

Dominique Pasquier, Cultures lycéennes. La tyrannie de la majorité, 2005

Inversion de la légitimité auprès des jeunes générations

→ Goûts populaires > goûts cultivés

Effet d’âge et de génération : « les français ont de plus en plus tendance à rester fidèles aux titres et aux musiques qui ont marqué leur jeunesse : rock, punk, rap » - O. Donnant

Hervé Glevarec "Un quart de tour (et de siècle) plus tard"

On devient dans une société : valeurs et pratiques nouvelles, où il devient de plus en plus difficile de hiérarchiser les genres entre eux et porter un jugement sur un genre qu'on ne connaît pas ou maîtrise pas.

  • C’est de plus en plus difficile d’être méprisant envers les goûts culturels d’autrui, mais c’est possible (éclectisme et diversité des goûts)
  • Genres culturels incommensurables, non hiérarchisables : les gens naviguent au gré de leur propre parcours, de leurs rencontres. Ils se créent un archipel de goût.

COURS 9 !!!

COURS 10 : vendredi, 29 mars 2024 (dernier cours avant le partiel)

QCM de 40 questions (0,5) sans points négatifs

Cultural Studies

3 auteurs et un centre de recherche :

  • Raymond Williams (littérature)
  • Richard Hoggart (littérature)
  • Edward Thomson (histoire)
  • Center for contemporary Cultural Studies

Une définition anthropologique de la culture

Raymond Williams

=> « La culture est ordinaire » (1958 : 3)

- Il suggère de s’intéresser à la culture en étudiant les choses quotidiennes, qui nous permettent d’organiser et d’appréhender le monde qui nous entoure

La culture comprend les activités les plus triviales et quotidiennes de production de significations, permettant d'organiser et appréhender le réel

- Conteste le monopole de la culture légitime des arts et de l'érudition

- Invite à considérer les valeurs et significations imprégnant les institutions sociales et les conduites ordinaires

Richard Hoggart et « la culture du pauvre »

The Uses of Literacy: Aspects of Working - Class Life (1957)

Regard décalé sur les évolutions liées aux mass-médias et moyens de communication et leur impact sur les conditions et modes de vie, les pratiques des ouvrier-es (famille, travail, loisir)

S'oppose à l'idée d'une classe ouvrière aliénée par les médias de masse, perdant sa culture authentique.

  • La presse populaire, avec ces récits sensationnalistes, bien que beaucoup lue, reste reçue avec distance

Attention oblique et consommation nonchalante

Capacité de résistance de la culture pop face aux cultures légitime & médiatique

Pas adhésion forte aux messages => lectures ironiques, inattention, défiance...

Pas de confusion entre fiction et réalité

La culture populaire sert de filtre vis-à-vis de l'extérieur (rapport eux/nous), notamment de la culture commerciale

La culture médiatique est passée au filtre d'un système de valeur existant

=> Finalement, pas de bouleversement dans les modes de vie et systèmes de valeur des classes populaires

Les prémisses des Cultural Studies

Approche en termes de réception: une parole donnée aux récepteurs

Au-delà de la simple réception, Hoggart introduit l'idée d'un usage des médias

Développe deux hypothèses, ensuite au cœur des préoccupations des CC

  1. L’environnement socioculturel des individus est une ressource prégnante guidant leur réception de contenus médiatiques et filtrant le sens des messages véhiculés par ces contenus.
  2. le sens du message effectivement reçu n'est pas conforme à celui du message émis, d'où un espace de liberté pour le récepteur qui contredit la thèse d'un public passif, crédule et manipulé.
  • Le modèle « encodage/décodage » de Stuart Hall se situera dans la lignée de ces questions initials
  • οn reçoit les messages et on les décode à partir de notre environnement, notre culture, nos connaissances (cultural studies)
  • il n y a pas de mauvais objet sociologique, tout peut être étudié

Définition williamsienne de la culture

Définition anthropologique et non légitimiste de la culture, comme :

« Production sociale de sens, quels qu'en soient les formes et les supports : tout objet social est culturel »

  • Il n'y a pas de « mauvais objet » sociologique
  • Tout objet peut être étudié: soaps, fanzines, mouvements punk, rasta ou yéyé, pornographie, cinéma d'horreur etc.

La question de leur « légitimité » n'est pas pertinente (problème d'acteurs)

Stuart Hall : 1932-2014

Co-fondateur puis directeur du Centre for

Contemporary Cultural Studies (CCCS)

D'origine jamaïcaine (il venais du monde ouvrier)

Figure tutélaire de l'Ecole de Birmingham : paradigme critique en sciences de la communication

1973 : « Encoding and decoding », un article fondateur (en FR : codage, décodage)

« Codage / décodage », Réseaux, 1994

Repense le processus de communication

  • Pas un modèle linéaire : Émetteur => Récepteur (il y a des étapes intermédiaires qui interviennent)
  • Production (codage) et réception (décodage) sont autonomes
  • Rôle actif des publics qui participent dans la construction du sens des programmes TV => étude de réception
  • Le sens dépend de la position sociale et des contextes de réception
  • Pour lui le temps du codage a un avantage structurel, il impose pour une bonne part l’orientation du décodage :
  • Toutefois, le temps du codage (production) a un avantage structurel lié l'asymétrie entre diffuseurs et publics

Ce modèle analytique, va se fonder sur 2 inspirations :

Un paradigme sémiotique et critique

Paradigme sémiotique, ou la question du sens (Roland Barthes)

  • Couple conceptuel « texte / lecteur » inspiré des études littéraires et généralisé à tout type de contenus médiaculturels
  • Plus, d’Intérêt pour le sens, plutôt comportements engendrés par les textes 
  • On s’intéresse davantage au sens d’interprétation et à la production de sens

Paradigme critique (Karl Marx, Antonio Gramsci)

  • Inspiré des théories marxistes de l'idéologie
  • Critique du « comportementalisme ambiant » et de son positivisme => théories des effets limités et des Uses & gratifications
  • Katz, Lazarsfeld (ils individualisent la receptiion), contrairement à Hall, qui pense que le processus d interpretation est plutôt social (plongé dans les rapports sociaux)
  • Hall critique chez Lazarsfeld que les technologies de l’info-comm la neutralité ; pour Hall les médias sont le lieu sont un lieu d’opinions, de contre opinions qui traversent la société
  • Lazarsfeld sur la question des effets limités car il y a des leaders d’opinion
  • Selon hall il y a une intériorité ; pour avoir un effet, il faut d’abord s’intéresser au sens, des significations contribuées. La lecture des lecteurs précède analytiquement des éventuels effets.

Antériorité du sens sur les effets

La construction du sens par les publics, la « lecture » qu'ils ont d'un texte médiatique, précède analytiquement d'éventuels effets, usages ou gratifications

L'éventuelle « influence» d'un programme est nécessairement dépendante de la manière dont il sera interprété par les publics

Hall propose d'étendre le paradigme sémiotique au-delà de la seule analyse du message et de le déployer « de part et d'autre de la chaîne de communication »

  • en amont, les conditions de mise en forme du message (quel sens est injécté du texte)
  • en aval, les conditions de réception par les publics (quel sens est décodé du texte)
  • des conditions de leurs rapports réciproques

Processus de communication selon S. Hall

Deux « structures de sens » disjointes face à face

  • la structure de sens 1 : renvoie à la signification du message encodé par les producteurs
  • la structure de sens 2 : que fait émerger un lecteur face au programme → pas forcément coïncidence entre message encodé et message décodé

→ l'encodage du message borne l'interprétation du texte => toute interprétation n'est pas possible

  • Un texte n’est jamais complétement polysémique

3 types de lecture possible :

Vise à apprécier l’écart entre l’idéologie décodée dans le message TV et les idéologies via lesquelles les publics décodent

  1. Lecture dominante-hégémonique préférentielle
  2. Lecture négociée
  3. Lecture oppositionnelle

Lecture dominante-hégémonique préférentielle

Le décodage est conforme au sens dominant encodé

« Lorsqu'un téléspectateur intègre directement et sans restriction le sens connoté d'informations télévisées ou d'une émission d'actualités, par exemple, et décode le message en fonction du code de référence qui a servi à le coder » (p.37)

  • L’auteur a une intension signifiante qui est décodée comme telle par les récepteurs (ça correspond à la thèse sémiotique des années 60)

Lecture négociée

Une part du sens dominant est reçue, l'autre part est repoussée au gré d'une lecture critique

Lecture oppositionnelle

Le récepteur comprend le message littéral, mais oppose à l'idéologie connotée dans le message l'idéologie à laquelle il adhère

  • On donne un sens différent de celui initialement encodé

La lecture préférentielle : la plus probable

  • L'hégémonie est imposition d'un sens dominant ou d'une lecture préférentielle, mais il ne s'agit que d'un cas de figure.
  • Ce cas de figure de la convergence entre encodage et décodage est néanmoins la plus probable du fait de l'omniprésence de la domination.

De l'idéologie à l'hégémonie

Hall s'intéresse aux rapports de domination qui traversent la société

L'École de Francfort ainsi que les Cultural studies sont tous les deux critiques de l'ordre culturel industriel, cependant :

  • L'École de Francfort sont dans un déterminisme pessimiste # aux Cultural Studies qui ne tombe pas dans un déterminisme pessimiste.
  • Hall et les cultural studies essaient de ne pas tomber sur le pessimisme
  • Stuart Hall ne présuppose pas la réussite des stratégies propagandistes de préméditation de l'effet sur les publics, a fortiori leur aliénation
  • Il ne propose pas que les médias aient un effet délétère sur les masses, il suppose que la domination existe, mais il ne va pas en fait un préalable, sans faire une enquête sur le terrain. Il sait pourtant que les médias ont un certain effet sur les masses.
  • Nouvelle définition (anthropologique) de l'idéologie marxiste (A. Gramsci)
  • Il propose de mener un travail empirique (sur le terrain)

Non pas représentation inconsciente, voile d'illusion ou ruse destinée à tromper – le monde tel qu’il est voilé par les médias qui nous font en sorte que nous voyons le monde d’une manière différente que la réalité.

  • Chez Marx il y a un délire d’illusion qui est destiné de tromper la masse ouvrière
  • Chez Gramsci (plus neutre): METTRE en valeur des groupes sociaux ; il y a autant d’idéologies que des groupes sociaux, il y en a qui sont opposées

...l'idéologie est un système de significations et de pratiques qui expriment les valeurs d'un groupe social

  • Le monde social est un monde ou se confrontent des idéologies sociales différentes émanant (= découlant) des classes sociales différentes

Des rapports de domination aux rapports hégémoniques

  • Le monde social comme lieu où se confrontent des idéologies
  • Les idéologies dominantes => hégémonies (Gramsci)
  • Le social est traversé par des rapports hégémoniques et contre-hégémoniques
  • Le monde dominant n'est pas unifié (il n’y a pas qu une seule hégémonie, mais plusieurs) mais conflictuel; il repose sur l'alliance conjoncturelle de fractions de classes. Ce monde arriver à s’accorder sur une idéologie globale, mais parfois il y a des tensions.
  • L'idéologie des dominants cherche à se présenter comme naturelle et universelle, à s'imposer sous la forme d'une hégémonie, c'est-à-dire d'une idéologie dominante...
  • La bourgeoisie faisait en sorte que l’hégémonie bourgeoise soit une hégémonie naturelle.
  • ...mais elle reste traversée de contradictions et en « équilibre instable »

Les médias vecteurs d'idéologies

L'univers médiatique :

  • Rattaché à la « classe dirigeante/ dominante »
  • Est l'écho de leurs dissensions internes
  • Possède sa propre autonomie de fonctionnement
  • C le fruit des tensions des rapports hégémoniques et contre-hégémoniques (des marges des minorités qui ont des capacités de résistance, et de parfois faire valoir leur point de vue)

L'idéologie dominante est:

  • Historiquement changeante
  • Confrontée à une lutte de classes qui se manifeste dans les capacités de résistance et de contradiction des catégories populaires.

Les médiacultures sont :

  • Saturées de rapports de pouvoir

Dotées de sens pour les individus, leur permettant donc aussi de s'émanciper de leur condition vécue / empowerment)

Domination VS Hégémonie

Modèle vertical : S. Hall

Modèle (haut dominants – bas dominés) : Marx

Digression = une interruption ou un écart par rapport au sujet principal d'une discussion, d'un discours ou d'un écrit, pour aborder une question ou un sujet secondaire, souvent de manière temporaire.

Synoymes : hors sujet, aparté, interpolation, déviation, écart, détour, parenthèse, divagation

  • Dans son discours sur l'environnement, le politicien a fait une digression sur l'éducation des enfants.
  • Pendant son exposé sur l'histoire de la Grèce antique, le professeur a fait une digression pour expliquer un concept philosophique connexe.
  • L'auteur a utilisé une digression pour introduire un personnage secondaire dans le récit.
  • Lors de la réunion, le chef d'équipe a évité les digressions pour rester concentré sur l'ordre du jour.
  • Pendant la conférence, le conférencier a fait une digression humoristique qui a détendu l'atmosphère.
  • Le journaliste a écrit un article sans digressions, se concentrant uniquement sur les faits principaux.
  • Lors de la présentation du projet, l'équipe a évité les digressions pour respecter le temps imparti.
  • Malgré les digressions de la discussion, nous avons finalement abouti à une décision consensuelle.

plebisciter" vient du latin "plebiscitum" qui signifie littéralement "décision du peuple". Il fait référence à un processus démocratique dans lequel les citoyens sont invités à voter directement sur une question spécifique, souvent politique.

Debriefer = contexte professionnel et militaire pour désigner un processus consistant à analyser et discuter d'une expérience ou d'un événement passé afin d'en tirer des leçons, d'évaluer les performances et d'identifier des améliorations possibles pour l'avenir

Synonymes : analyser, examiner, estimer, discuter, rétrospecter, critiquer (au sens constructif)

  • Après la simulation de crise, l'équipe s'est réunie pour debriefer et identifier les points forts et les points faibles de leur réponse.
  • Les membres de l'équipe ont prévu de debriefer après la réunion pour discuter des décisions prises et des actions à entreprendre.
  • Les soldats ont été debriefés après la mission pour discuter des résultats et des leçons apprises sur le terrain.
  • Après le lancement du produit, l'équipe marketing s'est réunie pour debriefer et évaluer l'efficacité de la campagne publicitaire.
  • Le coach sportif a debriefé l'équipe après le match pour identifier les zones d'amélioration et renforcer les points forts.
  • Les élèves ont été debriefés après le projet scolaire afin de réfléchir à leur expérience et de partager leurs perspectives.
  • Après l'examen, le professeur a debriefé la classe sur les questions les plus difficiles et les concepts mal compris.
  • Les participants à la formation ont été invités à debriefer ensemble pour discuter de leurs impressions et des informations apprises lors de la session.

Recaler = généralement refuser quelqu'un à un examen, à un concours, ou rejeter quelque chose pour une raison spécifique

  • Refuser quelqu'un à un examen, un concours, etc., en raison d'un échec ou d'une insuffisance.
  • Rejeter quelque chose, souvent un projet, un document, pour une raison particulière.

Synonymes : rejeter, refuser, renvoyer, écarter, disqualifier, non-admettre, refouler

  • Le professeur a décidé de recaler l'étudiant car il n'avait pas réussi à obtenir la note minimale requise.
  • Malgré ses efforts, elle a été recalée à l'examen de conduite pour avoir commis plusieurs erreurs graves.
  • Le comité a décidé de recaler le projet car il ne répondait pas aux critères de qualité requis.
  • L'éditeur a choisi de recaler le manuscrit en raison de son manque de profondeur et de clarté.
  • Le jury a recalé plusieurs candidats lors des auditions en raison de leur manque de préparation.
  • Il a été recalé à l'entretien d'embauche car il n'a pas réussi à convaincre les recruteurs de ses compétences.
  • La commission a recalé la proposition de loi en raison de son impact financier non justifié.
  • Malgré son talent, il a été recalé lors des sélections pour l'équipe nationale en raison d'une blessure.

Biaiser : déformer, influencer, manipuler, tordre, détourner, dévier/ to bias, to skew

  • Les médias ne doivent pas biaiser l'information pour influencer l'opinion publique.
  • L'étude a été critiquée pour avoir biaisé les résultats en sélectionnant un échantillon non représentatif.
  • Le candidat a été accusé de biaiser ses promesses électorales pour attirer les électeurs.
  • Il est important de ne pas biaiser les données statistiques pour soutenir une hypothèse préconçue.
  • Les témoins ont été avertis de ne pas biaiser leurs déclarations pour favoriser l'accusé.
  • Certains médicaments peuvent biaiser les résultats des tests de dépistage, donnant ainsi des informations fausses.
  • L'utilisation de certaines méthodes de collecte de données peut involontairement biaiser les résultats de l'étude.
  • Les préjugés peuvent biaiser notre perception des autres et influencer nos décisions.

Synonymes : détour, parenthèse

s'immiscer = signifie s'introduire dans une affaire ou une situation de manière indésirable ou non sollicitée

synonymes : se mêler, se glisser, s introduire, s impliquer, s interposer, s ingérer, s infiltrer

  • Jean s'est immiscé dans la conversation des adultes pour donner son avis.
  • Les parents ont décidé de ne pas s'immiscer dans le choix de carrière de leur fils.
  • Les voisins se sont immiscés dans notre dispute familiale, ce qui n'était pas nécessaire.
  • La nouvelle élève s'est immiscée dans le groupe d'amis sans invitation.
  • Le manager ne veut pas s'immiscer dans les affaires personnelles de ses employés.
  • Les enfants se sont immiscés dans le jardin du voisin pour récupérer leur ballon.
  • Les politiciens ont été accusés de s'immiscer dans les décisions judiciaires.
  • Le professeur a demandé aux élèves de ne pas s'immiscer dans les affaires des autres pendant les cours.

Que retenir de ce modèle du modèle codage / décodage :

  1. On ne peut étudier les effets d'un message avant d'avoir étudié la manière dont le message est interprété par celui qui l'a reçu
  2. Un message n'est pas nécessairement décodé comme il a été encodé
  3. Il y a une résistance possible du récepteur
  4. Celui qui encode inscrit un sens dominant, mais le sens reçu peut-être différent
  5. Le message est en partie polysémique
  6. Ce modèle est plus subtil parce qu'interactif/contextuel/social

Critique et résumé de ce modèle :

Est-il vraiment possible de s'accorder sur le sens premier d'un message (sens dénotatif), ensuite décodé de telle ou telle façon (un sens univoque, cohérent, seul )?

Par ex. : Quel est le sens littéral de la série 24h Chrono ? Plutôt de droite ou de gauche ?

Le film Rambo: critique de l'Amérique impérialiste et guerrière ou valorisation de la force des E.U?

Surestimation du rôle de la classe sociale dans la production de sens au détriment d'autres phénomènes : genre, âge, origines ethniques, etc.

David Morley

ou la mise en application empirique de la théorie de Hall

The « Nationwide » Audience: structure and decoding, 1980

Family Television: Cultural power and Domestic Leisure, 1986

=> Montre que les interprétations ne sont pas seulement dépendantes du milieu social des « lecteurs » mais de plus en plus de leurs identités de genre, d'âge, de race...

The « Nationwide » Audience, 1980

Hypothèse d'une diversité de « lectures » de Nationwide liées à l'origines sociale et culturelles des téléspectateurices

Méthode par focus groupes :

29 groupes homogènes répartis en 4 catégories : cadres, apprenties, syndicalistes, étudiant

Commentaires, évaluations, réponses des groupes face aux mêmes épisodes du magazine d'actualité

Focalisation sur les interprétations idéologiques

Janice Radway, Reading the romance, 1984

Enquête auprès de lectrices de romans à l'eau de rose (genre Harlequin)

  • Analyse sémiotique des romans
  • Entretiens avec des lectrices, femmes au foyer, de milieux sociaux intermédiaires

Elle montre la contradiction entre l'analyse de texte et l'analyse des lectures des enquêtées

  • Des contenus répétitifs sur fond d'idéologie patriarcale, soulignant l'infériorité sociale des femmes
  • MAIS des interprétations et des usages plus nuancés : un rapport pour partie féministe au texte, des vertus thérapeutiques et « modérément protestataire », une déclaration d'indépendance.
  • Elle met en vis-à-vis l’analyse sémiotique et le récit des lectrices de la structure de ces romans, toujours basé sur le même récit (une femme pauvre, charmante qui rencontre un homme d’une classe bourgeoise et professionnellement reconnu qui deviennent doux et gentil une fois qu ils rencontrent la femme)
  • Les hommes au début, distants, froids et insensibles, qui s'adoucissent au contact de l'héroïne, deviennent gentils et sensibles
  • Ambivalence de cette pratique : à la fois acte de rébellion (héroïne indépendante) et acte de soumission (rôle domestique)
  • Acte de résistance : la lecture éloigne du rôle de mère ménagère
  • L'héroïne comprend l'amour. L'homme est lui préoccupé par ses intérêts. Il apprend ces valeurs-là parce qu'il perd l'héroïne
  • Lectrices ont conscience du caractère peu légitime de ce type de lecture.

len Ang, Watching "Dallas" (1985)

  • Au Texas, non loin de Dallas, les vicissitudes de la richissime famille Ewing, exploitants pétroliers et éleveurs de bétail, vivant dans un luxueux ranch nommé Southfork Ranch.
  • Tout débute lorsque Bobby Ewing (l'un des trois fils) qui vient à peine d'épouser Pamela, souhaite présenter son épouse à sa famille.
  • Cette union déplaira fortement à Jock Ewing (son père) et un de ses frères (John Ross Ewing, plus connu par ses initiales J.R) qui feront tout leur possible pour se débarrasser d'elle, car Pamela est en fait la fille de Digger Barnes (un ennemi de Jock Ewing, qui était autrefois son associé qui estime avoir été volé par le patriarche Ewing) et la sœur de Cliff Barnes (un ennemi du clan des Ewing). Dès lors, les Ewing et les Barnes seront constamment en conflit.

Importance de la série

  • Elle a un rôle crucial pour les séries américaines car elle permet les femmes qui regardaient des soap-opéras en même temps de faire les tâches ménagères.
  • Du côté masculin, les séries de soirées, plus dynamiques, avec de l’action : Dallas va mixer les deux : sentimental et action, intervenant en soirée ; avec plein de rebondissements.
  • Enquête à partir de 42 lettres que lui adressent des téléspectatrices hollandaises du feuilleton en réponse à une annonce postée dans un magazine féminin
  • Interroge les mécanismes du plaisir et « ses rapports avec l'idéologie et la politique culturelle »
  • Vise une réhabilitation du plaisir lié à la consommation de produits commerciaux (cf. École de Francfort où le plaisir = illusion)
  • Le plaisir peut coexister avec la critique
  • Ces types de plaisir « ne doivent plus être simplement condamnés: il faut reconnaître leur valeur positive dans la vie des femmes » (131)
  • Le plaisir ressenti avec les feuilletons n'entrave pas les capacités de jugement
  • Dissociation entre le ressenti et la critique « consciente » => plaisir et émotions peuvent coexister avec des jugement critiques
  • Bat en brèche la vision stéréotypée de spectatrices passives devant leur écran
  • Décrit au contraire des femmes investies par et dans le feuilleton
  • La réception de Dallas est une expérience riche, à prendre au sérieux
  • Si elles reconnaissent le fort décalage entre leur propre vie et le destin de cette riche famille texane, les téléspectatrices entrent en empathie avec les personnages féminins (Sue Ellen, Pamela, "Miss" Ellie Ewing)
  • Elles ont le sentiment de partager des problématiques existentielles communes => amour, jalousie, rivalité, dévouement, dépression, etc. : commune humanité
  • Loin d'être entièrement « prises » par la fiction, les spectatrices naviguent entre identification et distanciation selon les éléments narratifs du feuilleton
  • Notion de « réalisme émotionnel »: identification à l'expérience subjective des personnages
  • Peu concernées par les vicissitudes politico-économiques de J.R (personnage principal, magnat du pétrole), les téléspectatrices sont en revanche sensibles aux épreuves « taken from life » que traversent les personnages féminins Pour les téléspectatrices, le réalisme de Dallas se fonde sur les résonnances émotionnelles que le programme initie chez elles, plus que sur une dimension cognitive, une connaissance du monde qu'il véhiculerait.

Elihu Katz & T. Liebes

Export of Meaning. Cross-cultural Readings of Dallas"

Six interprétations de la série Dallas, Hermès (1993)

Montrent notre propension à être, selon nos dispositions socioculturelles

  • attentifs et vigilants envers certains aspects d'un programme
  • désinvoltes voire crédules envers d'autres aspects

L'enquête

Enquête auprès de 6 communautés ethniques et culturelles :

  • Arabes d'Israël
  • Juifs Marocains
  • Juifs israéliens, membres d'un kibboutz
  • Juifs Russes immigrés
  • Étatsuniens
  • Japonais

65 discussions groupes de 6 (profils socioculturels proches) après avoir regardé le même épisode => focus groupes.

Raconter l'épisode à quelqu'un qui ne l'a pas vu. Classer et décrire les principaux personnages, leurs actions et leurs motifs.

Toutes les communautés se rejoignent autour du décodage de quelques grands thèmes et éléments narratifs du feuilleton

  • Richesse, conflits familiaux, histoires d'amour, etc.
  • Indignation face aux agissements de J.R
  • Fascination pour la beauté de certains personnages
  • Regard ironique sur certaines ficelles scénaristiques

En revanche, les six communautés se différencient par

  • L'importance différenciée qu'elles accordent aux différents grands thèmes développés dans Dallas
  • Les types de lectures qu'elles ont du feuilleton
  • La lecture référentielle est la plus fréquente chez tous

Des lectures différenciées

  • Tout téléspectateur peut osciller entre les modalités de lecture « référentielle » et « critique »
  • Prise de distance vis-à-vis des lecteurs « naïfs » et « malins » d'U. Eco
  • La lecture référentielle est de loin la plus fréquente chez tous
  • « Dans un rapport de plus de trois à un »
  • Les groupes « occidentaux » formulent davantage d'énoncés « critiques »
  • ›Plus grande habitude des médias, plus longue expérience de la critique, familiarité avec la société dépeinte dans Dallas
  • La lecture critique coïncide avec l'élévation du niveau d'instruction, « mais les différences ethniques persistent »

Les énoncés critiques sémantiques

Relatifs aux thèmes et messages du récit

Pour les Arabes et les Russes, la série est « le symbole du capitalisme occidental », et reflète la « dégénérescence morale »Certains (les Russes particulièrement) prêtent aux réalisateur des intentions manipulatrices

Les Américains n'identifient pas de message et ne prêtent pas d'autre prétention au feuilleton que celle de les divertir.

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