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I) L’approche sociologique des phénomènes politiques

Définitions

  • Capital physique et critères de beauté : Ne pas exclure d'autres rapports.
  • Relations : Catégorisations et hiérarchisations (4 types fondamentaux):
    • Classes sociales → catégories.
    • Sexes (et de genre).
    • Âge (les anciens ont plus de pouvoir que les jeunes).
    • "Race" liée au phénotype.
  • Au centre : Rapports sociaux de domination qui s'articulent entre eux.

La politique vs. le politique

  • Conflit → Compétition politique.
  • Reconnue par les uns et les autres (hiérarchie en catégories).
    • Élection.
    • Discours présidentiel.
  • Positiviste : Abstrait
    • Tout peut devenir politique.
    • Différence entre politics, policy, polity.
    • Politique = actions visant à résoudre les problèmes publics.
      • Élaboration des lois.
      • Évaluation, analyse.
      • Action concrète.
    • Communauté politique, espace public politique.
    • Ils sont interséquents.
  • Constructiviste : Tous les phénomènes sociaux sont construits (pas de naturel).
    • Politisation = tout devient politique.
    • Comment les acteurs politisent un fait ?
    • Intentionnalité des acteurs → phénomènes politiques.
    • Démarche SP :
      • SANS le vouloir
        • SOCIÉTAL
        • Société définie par individus (accord entre les gens pour la décision).
        • La société renvoie à l'activité, produit de l'activité humaine.
        • Ex. Galentric 17e siècle → socialisation (= comment on est créé) → montrer que c'était l'inverse.
  • Phénomènes sans apparition politique.
    • Si il faut "l'étudier".
    • Ex. l'art de bien manger.

Hiérarchie

  • Liée au fonctionnement de l'état.
    • Plus fort, plus faible.
    • S'actualise en fonction du contexte (existe).
    • Selon le contexte → modification de la hiérarchie.
      • Situation, environnement.
      • Combinaison des rapports.
      • Acceptation.
      • Responsabilité.
      • Solution/mesure.
      • Dispute pour savoir si c'est politique ou pas.
      • Dominé ou dominant.
      • Neutralité.
      • Ex. luttes des droits des femmes aux USA (CFB et FN).
      • Politisation de la violence.
      • Politisation de l'accès aux médicaments (ex. SIDA).
      • Politisation de l'environnement (ex. climat → méga feu).
  • Évolue selon contexte, lieu, temps.
    • Comment on le définit.
    • "Tout phénomène social peut faire politique".
    • Se méfier du phénomène de "naturalisation sociale".
  • Relation pouvoir : Quand A sait quelque chose que B ne veut pas car B le lui dit.
  • Politique : Là où le pouvoir s'exerce (non) (ex. amphi, parents-enfants).
  • Domination.
  • "On n'explique pas le politique par le politique".

Section 1. Les règles de la méthode

  • Rompre avec les prénotions.
  • Les obstacles à la rupture avec le savoir ordinaire.
  • Nécessité d’une double vigilance.

1. Rompre avec les prénotions

  • La démarche sociologique nécessite de rompre avec les « prénotions » (Durkheim).
  • Prénotions : Formes de préjugés ordinaires qui nourrissent les manières communes de voir le monde social et politique.
  • « Ces représentations schématiques et sommaires formées par la pratique et pour elle ». Emile Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, 1895.

La sociologie comme la science des faits sociaux

  • Qu’est-ce qu’un fait social?
    • Une manière d’agir, de penser, de sentir propre à tel ou tel groupe humain.
    • Un phénomène suffisamment fréquent pour être dit régulier et suffisamment étendu pour être qualifié de collectif.
    • Un fait social est doté de deux caractéristiques propres qui le distinguent des autres catégories de phénomènes.
      • L’extériorité: des phénomènes qui préexistent aux individus.
      • La dimension coercitive: « Non seulement ces types de conduite ou de pensée sont extérieures à l'individu, mais ils sont doués d'une puissance impérative et coercitive en vertu de laquelle ils s'imposent à lui, qu'il le veuille ou non.»

Considérer les faits sociaux comme des choses

  • « Il nous faut considérer les phénomènes sociaux en eux-mêmes, détachés des sujets conscients qui se les représentent ; il faut les étudier du dehors comme des choses extérieures car c’est en cette qualité qu’ils se présentent à nous. » Durkheim

Une application: Le suicide

  • 1ère étape : un travail de définition: « le savant ne peut prendre pour objet de ses recherches les groupes de faits tous constitués auxquels correspondent les mots de la langue courante. »
  • 2ème étape : la réfutation des hypothèses existantes et la formulation de nouvelles hypothèses.

Résultats statistiques

  • Chaque société se caractérise par un taux de suicide relativement constant, et les écarts entre pays européens sont eux-mêmes constants. Le suicide est un phénomène social, régulier, prédictible.
  • Le taux de suicide croit avec l’âge, est plus élevé chez les hommes que chez les femmes, est plus fort en milieu urbain qu’en milieu rural, en début de semaine qu’en fin de semaine, chez les personnes célibataires que mariées et varie en fonction de l’appartenance religieuse.

Typologie des suicides (Durkheim)

  • Suicide égoïste : individus isolés, peu intégrés.
  • Suicide anomique : sociétés industrielles avec désintégration sociale rapide.
  • Suicide altruiste : individu intériorise les normes du groupe au point de se sacrifier.

Conclusion

  • Suicide = produit de déterminants sociaux.
  • Étudier le fait social comme une chose.
  • Faits psychiques = faits sociaux intériorisés.
  • Nos comportements sont largement influencés.
  • Explication sociologique de troubles psychologiques (Darmont sur l'anorexie).

L’amour comme fait social

  • Edward SHORTER, Naissance de la famille moderne, XVIIIe-XXe siècle.

Les lois de l’amour

  • L’amour romantique est un modèle récent (19ème siècle).
  • Passage du mariage de raison au mariage d’amour grâce au relâchement des prescriptions sociales.
  • Rôle du prolétariat dans l’importance du sentiment individuel.

Le choix du conjoint

  • Le « coup de foudre » est le résultat d’une reconnaissance sociale réciproque.
  • L’amour comme une rencontre sociale, une attirance socialement réglée.
  • Des lieux de rencontre socialement définis.
  • L’homogamie sociale: un «choix» apparemment moins contraint.
  • Le mariage comme un des moments essentiels de la stratégie de reproduction sociale du groupe à long terme.

En résumé

  • Un savoir scientifique ne peut se créer que contre l’illusion de la transparence de la vie sociale.
    • Pourquoi ?
      • Les « fonctions sociales » d'un fait social ne suffisent pas à expliquer son existence.
      • Les causes sont à rechercher dans les faits sociaux antérieurs.
      • Les faits sociaux ont une manière d'être régulière, une nature qui est indépendante de la volonté et l'arbitraire individuels.
      • “Les résultats de l’action répondent rarement à l’intention primitive de l’acteur et en règle générale, on pourrait dire qu’ils n’y répondent jamais”, Max Weber

2. Les obstacles à la rupture avec le savoir ordinaire

  • Le sociologue est inscrit dans le monde social.
  • Les représentations influencent la réalité.
  • Le langage peut influer sur la réalité.

3. Les moyens de la rupture: la nécessité d'une double vigilance

  • La vigilance sur soi:
    • Usage contrôlé du langage.
    • Mettre à distance ses propres présupposés idéologiques (neutralité axiologique).
  • La statistique et la vigilance méthodologique.
  • Le recours à l’histoire.

Section 2. Pouvoir et domination: l’objet central de la sociologie politique

A. Les différentes approches du pouvoir : la relation de pouvoir

  • Les définitions classiques du pouvoir.
  • Les approches relationnelles du pouvoir.

B. Pouvoir, pouvoir politique et domination

  • La notion de domination.
  • Pouvoir et pouvoir politique.
  • Les modes de reconnaissance et de revendication de la légitimité.

A. Les différentes approches du pouvoir

  • Conception institutionnaliste : Institutions incarnent le pouvoir.
  • Conception substantialiste : Pouvoir comme « essence » ou « capital ».
  • Conception interactionniste : Pouvoir renvoie à relation (pouvoir sur individus).

Les définitions « classiques » du pouvoir

  • Définition de R. Dahl : A exerce un pouvoir sur B si A obtient de B une action que B n'aurait pas effectuée autrement.

Les approches relationnelles du pouvoir

  • Max Weber : Pouvoir (Macht) comme chance de faire triompher sa volonté dans une relation sociale, peu importe sur quoi repose cette chance. On exerce, on ne possède pas le pouvoir.

1. Norbert Elias et la notion d’interdépendance

  • Le pouvoir se manifeste dans un échange social, analysable à partir de situations de jeu.
  • La vie sociale est concurrentielle et les partenaires sont dans des relations d’interdépendance qui se stabilisent dans un « équilibre des forces ».
  • Dans tout échange, les individus sont dépendants les uns des autres.
  • « Dans la mesure où nous dépendons davantage des autres que ceux-ci ne dépendent de nous, ils ont un pouvoir sur nous » (Elias).
  • La liberté est toujours relative et limitée.
  • La société est un réseau d’interdépendances.

Une illustration avec la Shoah par balle

  • Comment des hommes ont assassiné d’une balle dans la tête 38 000 juifs ?
  • Le conformisme au groupe comme mécanisme de respect à l’autorité.
  • Les systèmes d’interrelations fonctionnent comme des systèmes de contraintes.

2. La notion de champ

  • Pierre Bourdieu : Le cosmos social est constitué de microcosmes sociaux relativement autonomes.

Détour par la notion de différenciation

  • La différenciation : processus historique qui complexifie les rapports sociaux.

Trois éléments de définition du champ

  1. Un champ est un univers plus ou moins autonome qui a des enjeux propres et des règles spécifiques. C’est un microcosme dans un macrocosme.

  2. Un champ est un espace de relations de concurrence pour le contrôle des biens rares.

  3. Un fonctionnement autour d’intérêts spécifiques.

B. Pouvoir, pouvoir politique et domination

1. La notion de domination

  • Max Weber distingue pouvoir et domination.
  • Domination : chance de trouver des personnes prêtes à obéir à un ordre déterminé.
  • Domination suppose que la relation de pouvoir s’inscrive dans des cadres légitimes.
  • Domination ne peut reposer uniquement sur contrainte, doit comporter un minimum de volonté d’obéir, et est inséparable du travail de légitimation.

2. Pouvoir et pouvoir politique

  • Selon Max Weber, la particularité du pouvoir politique réside dans l’existence d’un groupement de domination (État).
  • L’État détient le monopole de la violence physique légitime.

3. Les modes de reconnaissance et de revendication de la légitimité

  • La légitimité traditionnelle : pouvoir repose sur la croyance en la sainteté de traditions valables de tout temps.
  • La légitimité charismatique : pouvoir s’appuie sur les vertus extraordinaires d’un individu Projetions.
  • La légitimité légale-rationnelle : pouvoir repose sur la croyance en la légalité des règlements et des structures bureaucratiques.

Conclusion partie introductive

  • Aucun phénomène n’est par essence un phénomène politique.
  • Ce qui est considéré comme politique varie selon les périodes, les lieux et les contextes. Tout peut devenir politique.