L'article vise à clarifier le concept de genre en le reliant au sexe et à la sexualité.
Présentation de trois modes d'articulation :
Le sexe crée le genre.
Le genre prime sur le sexe.
La déconnexion entre sexe et genre.
Les idées de Nicole-Claude Mathieu (1989, 1991) seront utilisées pour illustrer ces concepts à l'aide d'exemples anthropologiques.
Contrairement à la croyance populaire, le concept de genre ne découle pas uniquement des théories féministes.
Les travaux du psychologue John Money et du psychiatre Robert Stoller dans les années 1950-60 introduisent les notions d'identité de genre et de rôles de genre, distinguant le genre du sexe biologique.
Le genre est défini comme la construction intime de l'identité (homme ou femme), dépassant les déterminations biologiques et sociales.
A partir des années 1970, les féministes, dont Anne Oakley, ont commencé à critiquer et à approfondir ce concept, aboutissant à une dénaturalisation des rapports de domination.
Le genre fait référence au sexe social : normes et rôles associés à la féminité et à la masculinité.
Il est important d'explorer les différentes théories des études de genre, qui ne présentent pas une vision unifiée.
Construction sociale des sexes.
Rapport relationnel : inégalitaire et structuré par la domination masculine.
Intersectionnalité : interaction avec d'autres rapports de pouvoir (classe sociale, race, sexualité).
Correspondance entre sexe et genre : le genre exprime le sexe.
Dominant dans les sociétés occidentales : naissances féminines/masculines entraînent des rôles définis.
Exemple des Inuits : un nouveau-né peut être socialisé dans le genre opposé à son sexe biologique.
Une fille, née avec l'âme d'un homme décédé, est élevée comme un garçon.
Exemple des Hijra : même si la castration semble forcer le genre, cela montre que des pratiques non binaires peuvent exister.
Les inadéquations entre sexe et genre sont admises et valorisées.
Exemples : Berdaches nord-américains, Azandé et leurs pratiques d'inversion sexuelle.
Mariages entre hommes reconnus et institutionnalisés qui soulèvent des questions sur le pouvoir du genre.
Exemple des Vierges jurées en Albanie : des femmes jouent des rôles masculins, devenant respectées dans la société.
Le genre est perçu comme un opérateur de pouvoir, détaché de la biologie du sexe.
Influences de féminisme radical et de pensée queer.
Les mouvements contemporains (ex. queer/trans) s'opposent aux binarités de sexe et genre.
Les trois modes d'interaction entre sexe, genre et sexualité peuvent coexister au sein d'une même société, souvent portés par différents groupes sociaux.
Un besoin de politiser, historiciser et comprendre ces catégories pour élargir la réflexion critique sur leurs évolutions et limites.
Le développement des études queer et l'internationalisation des causes sexuelles ouvrent de nouvelles perspectives mais aussi des défis dans les rapports sociaux et la lutte pour l'égalité.