2-4 – La Première Guerre mondiale (1914-1918)
2-4 – La Première Guerre mondiale (1914-1918)
Le Canada prend une part active dans la Première Guerre mondiale.
De nombreux Canadiens combattent en Europe.
Des hommes et des femmes restent au pays et consacrent leur énergie à la fabrication de matériel militaire.
Le Canada apparaît comme un État plus autonome.
Il joue aussi un rôle plus significatif sur la scène internationale.
Les intérêts nationaux européens
Au début du 20ᵉ siècle, certains États européens cherchent à accroître leur puissance et leur influence.
Les relations entre ces pays deviennent de plus en plus tendues,
ce qui entraîne :une augmentation du budget des armées,
une hausse des effectifs militaires,
une course aux armements.
Cette recherche de puissance est renforcée par un fort sentiment nationaliste.
Des États européens forment des alliances en fonction de leurs intérêts respectifs.
Deux grandes alliances se forment :
La Triple-Entente : la France, le Royaume-Uni, la Russie et leurs alliés ;
Les puissances centrales : l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, l’Empire ottoman et d’autres alliés.
La participation à la Première Guerre mondiale
Le 1er août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la Russie.
Les pays de la Triple-Entente et les puissances centrales se déclarent mutuellement la guerre.
C’est le début de la Première Guerre mondiale.
Puisqu’il fait partie de l’Empire britannique, le Canada s’engage rapidement dans les affrontements afin de soutenir le Royaume-Uni.
Au total, 32 pays sont impliqués dans le conflit.
En 1917, les États-Unis entrent en guerre aux côtés de la Triple-Entente.
Avec la participation des colonies, la guerre devient véritablement mondiale.
Les deux camps s’affrontent jusqu’en 1918.
Le gouvernement fédéral en temps de guerre
La participation du Canada au conflit pousse le gouvernement fédéral à prendre des dispositions pour assurer l’effort de guerre du pays et la sécurité des citoyens.
Des mesures de guerre
CENSURE : Contrôle de la diffusion de l’information par une autorité.
Le gouvernement fédéral adopte des mesures pour augmenter ses pouvoirs et intervenir dans les affaires sociales, économiques, et même provinciales.
En 1914, il adopte la Loi sur les mesures de guerre, qui lui permet de :
prendre toutes les décisions jugées nécessaires à la participation du Canada à la guerre,
imposer la censure,
contrôler les prix et les salaires,
diriger l’économie vers la production de guerre (armes, munitions, vivres, vêtements, etc.).
L’immigration et la population originaire de pays ennemis
REGISTRE : Livre public dans lequel on inscrit des renseignements.
La guerre complique les mouvements migratoires.
En 1913, plus de 400 000 immigrants sont acceptés ; en 1915, seulement 36 665.
Le contexte de guerre fait craindre l’arrivée d’étrangers jugés « indésirables », justifiant des politiques d’immigration discriminatoires.
Les immigrants venant de pays ennemis sont perçus comme des menaces et refusés.
Les Canadiens d’origine ennemie voient leurs droits restreints :
certains perdent temporairement le droit de vote,
d’autres doivent s’inscrire à un registre et rencontrer régulièrement un fonctionnaire.
Environ 80 000 Canadiens d’origine ennemie sont inscrits à ce registre pendant la guerre.
L’effort de guerre du Canada
Résolu à soutenir la Triple-Entente, le gouvernement canadien mobilise toutes ses ressources.
La production en temps de guerre
Pour répondre aux besoins militaires, le secteur industriel canadien augmente fortement sa production.
Les usines fonctionnent à plein régime.
L’économie tourne à plein rendement.
La guerre stimule la construction navale (les produits et matériaux sont envoyés en Europe par bateau).
L’agriculture connaît aussi une croissance : les agriculteurs produisent davantage pour nourrir les armées et les populations alliées comme celle du Royaume-Uni.
Les forces militaires
CORPS EXPÉDITIONNAIRE : Soldats pouvant être envoyés dans des pays étrangers.
Le Canada recrute plus de 600 000 hommes pendant la guerre.
Environ 190 000 restent au pays.
Environ 417 000 sont envoyés outre-mer.
Plus de 60 000 meurent au combat.
Plus de 150 000 reviennent blessés.
Sur une population de 7,8 millions, la contribution du Canada est importante.
La crise de la conscription
Cette guerre souligne la division entre Canadiens anglais et français.
Les Canadiens anglais, surtout les impérialistes, veulent défendre l’Empire britannique.
Les Canadiens français ne se sentent pas concernés par une guerre impérialiste.
L’armée impose l’anglais et affecte majoritairement les francophones à l’infanterie (la plus meurtrière).
L’enrôlement est d’abord volontaire ; peu de Canadiens français s’engagent malgré le 22ᵉ bataillon.
Les Canadiens anglais perçoivent cela comme un affront.
En Europe
Les pertes humaines sont lourdes ; il faut renouveler les troupes.
En 1917, le gouvernement adopte la Loi du service militaire, qui impose la conscription :
tous les hommes de 20 à 45 ans, célibataires ou veufs sans enfants, doivent s’enrôler.
Cela provoque une forte opposition chez les Canadiens français.
La majorité des députés francophones votent contre à la Chambre des communes.
Le pays est divisé ; les tensions entre francophones et anglophones s’intensifient.
En 1917 et 1918, de nombreuses manifestations contre la conscription ont lieu au Québec, ravivant le nationalisme canadien-français.
La fin de la guerre et le retour des soldats
DÉMOBILISATION : Retrait d’un soldat de l’armée pour son retour à la vie civile.
En novembre 1918, la guerre prend fin.
Environ 19 millions de morts, soldats et civils confondus.
La Triple-Entente est victorieuse.
Le Canada réduit ses effectifs militaires.
Les soldats démobilisés reçoivent souvent des terres ou des pensions.
Plusieurs retrouvent un emploi en usine, remplaçant les femmes qui y travaillaient.
Malgré les aides, les soldats blessés ou traumatisés ont du mal à se réintégrer.
Une plus grande autonomie pour le Canada
SOCIÉTÉ DES NATIONS : Organisation internationale fondée en 1919 pour maintenir la paix mondiale (ancêtre de l’ONU).
L’implication du Canada lui permet de revendiquer plus d’autonomie vis-à-vis du Royaume-Uni.
En février 1919, la Société des Nations est fondée.
Le Canada y est représenté comme pays indépendant.
En juin 1919, il signe le Traité de Versailles, imposant des sanctions à l’Allemagne.
C’est une étape marquante de l’émancipation canadienne.
Le statut de Westminster
En 1926, le premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King participe à une conférence impériale à Londres.
Il demande au premier ministre britannique Stanley Baldwin de clarifier l’autonomie des dominions.
Arthur Balfour, ancien premier ministre britannique, est chargé d’étudier la question.
Il rédige le rapport Balfour, qui propose une reconnaissance formelle de l’autonomie des dominions...