2-5 – L’entre-deux-guerres (1920-1939
2-5 – L’entre-deux-guerres (1920-1939)
Les années d’après-guerre constituent une période de prospérité pour le Québec et le Canada, comme plusieurs pays occidentaux : ce sont les Années folles.
Le 24 octobre 1929, cette période prend fin abruptement alors qu’un événement plonge les pays industrialisés dans une crise sans précédent.
Les Années folles (1920-1929)
Après les sacrifices consentis pour participer à l’effort de guerre,
plusieurs Canadiens cherchent à oublier les difficultés et les horreurs de la Première Guerre mondiale.
Ils désirent profiter pleinement de la prospérité économique que connaît le pays.
Nombre d’entre eux, et particulièrement ceux qui habitent dans les villes, consomment davantage et s’offrent plus de loisirs.
Ils fréquentent les cinémas, les restaurants et les cabarets.
Le développement d’une culture de masse
CULTURE DE MASSE : Culture destinée à un vaste public.
Depuis les années 1920, le phénomène de la culture de masse s’intensifie et se manifeste de plusieurs façons.
La population a accès à un nouveau média : la radio.
En 1919, Montréal est d’ailleurs la première ville du monde à inaugurer une station radiophonique, la XWA.
En 1922, CKAC (station de radio) ouvre ses portes.
Cette station est la première chaîne de radiodiffusion francophone.
On peut y entendre de la musique, des bulletins météo ainsi que des émissions spécialisées consacrées à divers thèmes, dont certains sujets éducatifs.
En 1936 (et non 1963), le gouvernement fédéral fonde la Société Radio-Canada. (À vérifier selon la source : 1936 pour la radio, 1952 pour la télévision)
À la même époque, le cinéma devient un divertissement de plus en plus populaire.
En 1906, après l’inauguration d’un premier cinéma à Montréal, plusieurs salles ouvrent ensuite leurs portes dans d’autres villes de la province.
Bon nombre de films projetés sont américains.
Toutefois, les cinémas présentent aussi des actualités.
Le cinéma est donc un endroit où l’on peut se divertir, s’informer et s’instruire.
La consommation de biens
PROHIBITION : Interdiction de produire et de vendre de l’alcool.
POUVOIR D’ACHAT : Argent dont dispose le consommateur en fonction du coût des produits. Par exemple, si le rythme de croissance des prix est inférieur à celui des salaires, le pouvoir d’achat des consommateurs augmente.
Durant les années 1920, la croissance économique et l’augmentation du pouvoir d’achat chez certaines familles favorisent la consommation de nouveaux biens.
L’accès à l’électricité, surtout en milieu urbain, permet aussi à beaucoup plus de familles de s’offrir des électroménagers.
Les tâches ménagères sont ainsi facilitées.
La Grande Dépression (1930-1939)
DÉPRESSION : En économie, période prolongée de forte diminution de l’activité économique.
La fin des années 1920 est marquée par le début d’une grave crise économique, qu’on appelle la Grande Dépression.
Le krach boursier de 1929
RENTABILITÉ : Capacité d’une entreprise à générer des revenus.
BOURSE : Lieu d’échange entre acheteurs et vendeurs d’actions qui servent à financer les entreprises.
KRACH : Effondrement de la valeur des actions à la Bourse.
Pendant les Années folles, les entreprises ont produit plus de biens que les gens n’en consommaient.
Conséquemment, au fil des ans, des biens invendus se sont accumulés dans les entrepôts.
À la fin des années 1920, les stocks sont très élevés.
Les entreprises ralentissent la cadence de production et procèdent alors à des mises à pied.
En raison de l’offre qui excède la demande, le prix des produits baisse.
Cette situation a pour conséquence d’inquiéter les investisseurs, qui se mettent à douter de la rentabilité de plusieurs entreprises.
Le jeudi 24 octobre 1929, à la Bourse de New York, pris de panique, bon nombre d’investisseurs cherchent à vendre leurs actions.
Puisque les acheteurs sont très peu nombreux, la valeur des actions chute dramatiquement : on assiste à un krach boursier.
La chute des valeurs boursières marque le début de la Grande Dépression, qui frappe d’abord les États-Unis, puis principalement le reste de l’Occident, dont le Canada.
Les répercussions socioéconomiques de la Grande Dépression
La Grande Dépression a d’importantes conséquences économiques et sociales.
Elle appauvrit les Américains, qui n’achètent plus autant de produits canadiens.
Cela nuit aux entreprises canadiennes, car elles exportent une grande partie de leur production vers les États-Unis.
Les usines américaines, qui ont réduit leur production, n’importent plus autant de ressources naturelles du Canada.
De 1929 à 1933, les exportations canadiennes diminuent de 50 %, ce qui contribue à la faillite et à la fermeture de nombreuses entreprises au Canada.
Les entreprises qui réussissent à survivre doivent baisser considérablement leur production.