2-6-La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945)
Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et l’entrée en guerre du Canada amènent le gouvernement fédéral à adopter des mesures exceptionnelles pour assurer l’effort de guerre.
Au cours de cette période, l’élection du gouvernement Godbout au Québec annonce la mise en place de réformes qui contribueront à moderniser la province.
Le climat politique et économique européen
NAZI : Qui appartient ou qui est lié au Parti national-socialiste, qui dirige l’Allemagne de 1933 à 1945.
La Grande Dépression crée de graves problèmes socioéconomiques en Europe.
Ce contexte favorise la montée de partis politiques fascistes en Italie, en Espagne et en Allemagne.
En 1933, Adolf Hitler est élu.
Hitler tient un discours militariste, nationaliste et discriminatoire à l’égard des minorités, particulièrement les Juifs.
Il les accuse d’être responsables des problèmes que connaît l’Allemagne.
Il promet de venger la défaite de la Première Guerre mondiale, de redonner à l’Allemagne sa grandeur et de fournir du travail aux chômeurs.
En septembre 1939, Hitler ordonne l’invasion de la Pologne dans le but d’étendre le territoire allemand.
La France, le Royaume-Uni et le Canada déclarent alors la guerre à l’Allemagne nazie.
C’est le début de la Seconde Guerre mondiale.
Les puissances de l’Axe (principalement l’Allemagne, l’Italie et le Japon) affrontent les Alliés, composés entre autres de la France, du Royaume-Uni et du Canada.
L’URSS et les États-Unis combattent aux côtés des Alliés à partir de 1941.
Le gouvernement fédéral en temps de guerre
Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale entraîne une mobilisation sans précédent d’hommes, de femmes et de ressources.
Contrairement à la Première Guerre mondiale, le Canada prend désormais ses décisions concernant la défense et les relations internationales.
Il souhaite assurer une pleine participation économique et militaire à cette guerre, qui vise à vaincre l’Allemagne nazie et les puissances de l’Axe.
Des mesures de guerre
RATIONNER : Limiter la consommation d’un produit.
En 1939, le gouvernement fédéral applique la Loi sur les mesures de guerre, comme il l’avait fait lors de la Première Guerre mondiale.
Cette loi lui accorde le pouvoir d’adopter les mesures qu’il juge indispensables à l’effort de guerre.
Elle lui permet, entre autres, de planifier l’économie du pays en assurant la production de guerre ainsi qu’en contrôlant les prix et les salaires.
Le gouvernement rationne les matériaux nécessaires à la production de guerre, comme l’essence, le caoutchouc, le nylon, le métal, etc.
La mobilisation des ressources
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement fédéral promet de ne pas imposer la conscription pour le service militaire outre-mer.
En 1940, il adopte la Loi sur la mobilisation des ressources nationales.
Cette loi prévoit l’enregistrement à l’échelle nationale des hommes admissibles et autorise leur mobilisation pour le service militaire sur le territoire canadien seulement.
Le gouvernement priorise d’abord les hommes plus jeunes et les célibataires, puis les hommes mariés.
La loi mène aussi à la création du ministère des Munitions et des Approvisionnements, chargé de gérer la production de munitions et de réglementer l’approvisionnement en ressources nécessaires à la guerre.
L’immigration et la population originaire de pays ennemis
Comme durant la Première Guerre mondiale, le Canada modifie sa politique d’immigration.
Il réduit sa capacité d’accueil, et peu d’immigrants s’établissent au pays.
Il ferme d’ailleurs ses portes à plusieurs Européens cherchant à fuir le régime nazi.
Il fait aussi interner de nombreux Canadiens originaires de pays ennemis dans des camps de travail.
L’effort de guerre du Canada
Le Canada mobilise l’ensemble de ses ressources matérielles, alimentaires, militaires et financières pour vaincre l’ennemi.
La production en temps de guerre
L’économie canadienne fonctionne à plein rendement : la production industrielle et les exportations sont en hausse.
Le Canada fournit à ses Alliés du matériel militaire comme des chars d’assaut, des navires, des avions et de l’équipement de toutes sortes.
Il augmente aussi sa production alimentaire afin de fournir des vivres pour les troupes.
Les ressources financières
En 1938, pour financer l’effort de guerre, le gouvernement fédéral augmente ses dépenses militaires à 35 millions de dollars.
En 1943, elles atteignent 4 242 millions de dollars.
Il doit emprunter auprès des banques, ce qui alourdit la dette du pays.
Les forces militaires
PLÉBISCITE : Vote de la population sur un programme ou une décision politique. Le gouvernement n’est pas obligé de respecter le résultat d’un plébiscite.
Durant les premières années de la guerre, les soldats qui partent en Europe pour combattre le font sur une base volontaire.
Mais le pays finit par manquer de volontaires en raison du grand nombre de morts ou de blessés au combat.
En 1942, le gouvernement fédéral organise un plébiscite.
Il demande à la population de le libérer de sa promesse de ne pas imposer la conscription si jamais elle devenait nécessaire.
Il espère que la guerre se terminera avant qu’il n’ait à y recourir.
La majorité des Canadiens français refusent de libérer le gouvernement de sa promesse, mais les Canadiens anglais, majoritaires, l’acceptent.
Le résultat du vote est donc favorable au gouvernement.
En 1944, le gouvernement fédéral impose la conscription pour le service outre-mer : sur les 16 000 Canadiens enrôlés à partir de 1944, environ 13 000 sont envoyés en Europe, et seulement 2 500 soldats vont combattre contre leur gré dans les derniers mois de la guerre.
La contribution des femmes
Les femmes sont appelées à participer à l’effort de guerre, notamment en contribuant au rationnement et à la récupération de matériaux.
À partir de 1942, elles vont travailler dans les usines de guerre pour combler la pénurie de main-d’œuvre.
On estime qu’elles sont plus de 265 000 dans ces usines en 1944.
Le gouvernement finit par céder aux pressions des mouvements féminins et les invite à s’engager dans les corps féminins de l’armée canadienne.
Les employées et ouvrières reçoivent un salaire inférieur à celui des hommes pour le même travail.
Elles constatent toutefois que leur emploi leur permet d’améliorer leur niveau de vie et d’obtenir une plus grande autonomie financière.
Après la guerre, certaines d’entre elles décident de conserver leur emploi et réclament plus d’équité dans la répartition des emplois et des salaires.
Cependant, la majorité des travailleuses sont mises à pied pour laisser la place aux soldats de retour au pays.