La criminologie est souvent définie comme la science du crime, mais cette définition soulève plusieurs questions fondamentales :
Que signifie vraiment "science" dans ce contexte ?
Inclut-elle :
La connaissance des causes du crime ?
Comprendre pourquoi certaines personnes s’engagent dans des comportements criminels
La connaissance des réponses appropriées au crime ?
Examiner comment la société et les institutions réagissent face aux criminels
La connaissance des décisions sociétales concernant la criminalisation ?
Analyser comment et pourquoi certaines actions sont définies comme criminelles par la société
Ces considérations montrent que la criminologie ne se limite pas à une simple étude des crimes, mais engage également une réflexion plus large sur les dynamiques sociales, juridiques et psychologiques qui entourent le phénomène criminel
Les contours de la criminologie sont moins bien définis comparativement à d'autres sciences. En effet, ses objets d'étude et théories se chevauchent souvent avec d'autres disciplines telles que le droit, la psychologie, la sociologie, le travail social, et l'histoire.
La criminologie est souvent considérée comme moins bien définie que d’autres sciences pour plusieurs raisons :
Contours flous : Les objets des études et les théories en criminologie se chevauchent souvent avec d’autres disciplines comme mentionné plus haut, cela vient compliqué la définition précise de son champ d’action
Les désaccords internes : Plusieurs facteurs alimentent les désaccords au sein de la criminologie, incluant les origines et la légitimité du droit criminel à intervenir dans certains domaines de la vie sociale, ainsi que des conflits sur les relations entre la criminologie et d’autres domaines tels que l.e droit criminel et les politiques criminelles
Variétés des objets d’étude : Il existe des mésententes sur ce qui constitue un objet de recherche approprié pour l’étude criminologique, rendant difficile la définition d’une méthodologie ou d’un cadre conceptuel cohérent.
Plusieurs facteurs alimentent les désaccords au sein de la criminologie :
Les affiliations et les origines de la criminologie (date de naissance) sont souvent sujettes à débat.
Des doutes persistent quant à la légitimité du droit criminel à intervenir dans certains domaines de vie sociale.
Il existe des conflits sur les relations entre la criminologie et d'autres domaines, notamment le droit criminel et les politiques criminelles.
Il y a également des mésententes sur les objets de recherche jugés appropriés pour l'étude criminologique.
Les criminologues mobilisent différents savoirs pour étudier le phénomène criminel, incluant des perspectives :
Psychologique : analyse de la personnalité, des comportements antisociaux et des traits caractérisant les criminels.
Sociologique : étude des structures sociales, des influences culturelles et des inégalités qui peuvent conduire à la déviance.
Juridique : compréhension des lois et de leur application en tant que réponses aux comportements criminels.
Historique : examen de l'évolution des perceptions et des réponses sociales face aux crimes au cours de l'histoire.
Cette diversité d'approches conduit à des objets d'étude variés et à une compréhension plus nuancée des causes du crime ainsi que des réponses possibles.
Mauvais calcul coût-bénéfice (philosophie, économie), analyse économique des choix délinquants.
Personnalité antisociale (psychiatrie, psychologie), traits et troubles de la personnalité associés à un comportement criminel.
Milieu social (médecine, sociologie), impact des conditions matérielles et sociales sur le comportement criminel.
Inégalités sociales, racisme systémique (sociologie), comment ces facteurs influencent les comportements et les perceptions de la criminalité.
A. Criminologie du passage à l’acteS'intéresse aux facteurs et processus menant aux comportements criminels.Questions posées : Pourquoi et comment devient-on criminel ou déviant ?
B. Criminologie de la réaction socialeConcentre sur les processus de définition des comportements comme déviants ou criminels par la société.Analyse comment certains comportements sont perçus et traités en tant que déviants dans divers contextes sociaux et culturels.
Processus de définition : Cette approche analyse comment des actions sont classées comme criminelles en fonction des normes sociales et des valeurs culturelles
Impact des lois pénales : Il s’agit d’examiner la création et l’application des lois, ainsi que leurs répercussions sur les différents groupes de la société, y compris les minorités
Critique de l’étiologie : Contrairement aux approches traditionnelles qui se concentrent sur les causes du crime, la criminologie de la réaction sociale souligne l’importance du contexte sociétal dans la compréhension des comportements criminels.
Injustices sociales : Elle s’interroge sur les liens entre les injustices sociales et les comportements criminels, posant la question de savoir si la criminalisation dépend davantage de l’identité sociale des individus que de leurs actes réels
Condition de détention : Cette approche aborde également les conditions de détention et les droits civils des personnes incarcérées, mettant en lumière les impacts du système judiciaire sur ces individus.
Théorie : Ensemble d'idées et de concepts expliquant des phénomènes liés à la criminalité.
Paradigme : Ensemble cohérent de représentations et d’interprétations largement acceptées dans un domaine.
A. Passage à l’acteL'intérêt se porte sur les facteurs conduisant à des comportements criminels.
B. Réaction socialeExamine la réaction des institutions face aux comportements potentiellement criminalisables.Questions principales :
Comment expliquer les causes du crime et ses facteurs ?
Comment étudier la criminalisation et la décriminalisation de certains comportements ?
Comment prédire et prévenir le crime ?
Quelles mesures limiter la récidive à travers des traitements appropriés ?
L'étiologie du crime étudie les facteurs et processus menant aux comportements criminels.
Quelles sont les différences entre "criminels" et "gens normaux" ?
Pourquoi devient-on délinquant ?
Comment évaluer et prédire le risque de récidive ?
Étude des motifs derrière les comportements antisociaux.Examine les processus mentaux et les conditions sociales favorisant le choix criminel.
Analyse de la consommation de marijuana dans un contexte historique.
Consommation variée selon les décennies :
Avant les années 1930
Stigmatisation durant les années 1930
Évolution durant les années 1960-70
Changements depuis les années 2000
Examine les conditions nécessaires pour devenir fumeur occasionnel puis régulier de marijuana.Identification des obstacles à cette consommation et rôle essentiel des pairs dans l'approvisionnement ainsi que la fréquence de consommation.
Techniques de neutralisation : Mécanismes par lesquels les individus rationalisent leur consommation malgré la stigmatisation.
Examinons :
Création de lois pénales (ex. : criminalisation de l'homosexualité) et ses impacts sur les comportements.
Application des lois : Étude de la représentation des groupes minoritaires dans le système judiciaire et les biais qui peuvent en émaner.
La criminologie de la réaction sociale remet en question les approches traditionnelles centrées sur l'étiologie, soulignant l'importance du contexte sociétal dans la définition et la réponse aux comportements criminels.
Quels sont les liens entre les injustices sociales et le passage à l’acte ?
Comment se produisent et s'appliquent les lois pénales ?
La criminalisation repose-t-elle sur l'identité sociale ou sur les actes commis ?
Quelles sont les conditions de détention et les droits civils des personnes incarcérées ?
Les paradigmes criminologiques peuvent être traversés, mais cela reste complexe sur le plan théorique.Bien que la criminologie soit souvent définie comme autonome, elle est hautement interdisciplinaire, intégrant des idées et méthodes d'autres disciplines.Elle étudie des comportements et régulations sociales, qu'ils soient perçus comme problématiques ou acceptables.