La Vie de François Truffaut
Les Informations Générales
Truffaut est mort à 52 ans, mort d’un cancer
Il a tourné 23 longs métrages
Le sujet de ses films est une préoccupation de l'humanité, de l'émotion, de la mort, de la vie (une chaleur)
Il voulait créer des narrations inspirées par sa propre vie.
Antoine Doinel est une représentation de Truffaut; une version de lui-même
Sa raison d’être était de tourner ses films
Son enfance était douloureuse
Il est né pendant l’occupation de Nazis sur France, à Pigalle
Sa mère ne s’était pas mariée quand elle était tombée enceinte avec Truffaut donc il avait le sentiment d'être un enfant pas aimé, pas désiré. Il se sentait de trop. Son père n'était pas son vrai père. Truffaut dormait dans l'entrée, dans un appartement exigu. Malgré cela, son enfance n'a pas été un handicap mais son inspiration. Il est devenu enfant précoce, il est devenu adulte à 15 ou 16 ans
Quand il était enfant, il a énormément souffert du manque de présence de sa famille, du manque total d'intérêt de ses parents et c'est la raison pour laquelle il a fait du cinéma sa vie
Mais, Truffaut pensait que son difficile enfance était un avantage pour sa carrière
Dans Les 400 Coups, René est une représentation d’ami de Truffaut, Robert Lachenay
Ils passaient la plupart de leur temps à Boulevard de Clichy dans les années 40 il y avait 26 salles de cinéma. Toutes les semaines, ils allaient au cinéma (Ford, Hitchcock...). Ils rentraient par la sortie de secours, les fenêtres
Truffaut a été mis en centre de délinquant parce qu’il a dit qu’il y aura un film mais il n’y a pas donc il a arrêté et son père l’a envoyé en centre
Pour pouvoir sortir de prison, Truffaut a écrit une lettre à Bazin, le cofondateur de Cahiers du cinéma, qui a été ému et il a tout fait pour le faire sortir de prison
A masterpiece = Un chef d'œuvre
To play truant = Faire l'école buissonnière
To be expelled = Etre expulsé
A screening = Une séance
To shoot a film = Tourner un film
To steal = Voler
The audience = Les spectateurs
Jail = La prison
L’énfance de Truffaut
Né le 6 février 1932- mort 21 octobre 1984
Mère : Janine de Monferrand , fille mère , elle accouche de François Roland
Issue d’une famille catholique bourgeoise , il n’est pas décent de ne pas être mariée. La famille vit dans le IXème arrondissement de Paris
Il faut garder le secret pour conserver sa réputation au sein d’une société à la morale sévère et guindée
L’ENFANT SECRET
Placé en nourrice à Montmorency puis Boissy-Saint–Léger, François ne verra pas souvent sa mère jusqu’à l’âge de trois ans
SA FAMILLE
24 octobre 1933 il trouve un père adoptif Roland Truffaut. Deux semaines avant d’épouser Janine de Monferrand, Roland reconnait l’enfant né de père inconnu
Au printemps 1934 nait René, son demi-frère qui décèdera deux mois plus tard. François Truffaut restera fils unique et fils non désiré
Affecté par la mort de René, le couple qui vivait jusque-là dans la famille de Janine déménage sans François. François demeure une gêne, victime d’une société guindée et un enfant mal aimé
LES GRANDS-PARENTS
A bientôt trois ans , la grand-mère de François décide de le prendre avec elle Rue Henri Monnier car elle le sent dépérir. Cette charité chrétienne va permettre à l’enfant de vivre avec ses grands-parents et ses oncles et ses tantes. Son grand-père très “collet monté” a des difficultés à accepter cet enfant né des ”folies” de Janine. Bernard son oncle de 14 ans dort dans le vestibule alors que François et Monique sa tante dorment dans le salon
QUI SONT LES MONFERRAND?
Famille de petite noblesse originaire du Berry
L’expérience de la guerre de 14-18 va adoucir la moral conservatrice de Jean, lui donnant un certain humanisme au sein d’une culture marquée essentiellement par le nationalisme, le catholicisme et le légitimisme (un mouvement politique français favorable au rétablissement de la royauté)
Une ambiance littéraire et musicale baigne le cadre familial
Toute la famille fréquente le Club Alpin français car la culture physique surtout l’alpinisme- tient une place aussi importante que les activités de l’esprit
C’est au club que Janine, la mère de Truffaut rencontre Roland, passionné de montagne
JANINE ET ROLAND
La famille de Roland vient de l’ouest et du sud de la région parisienne, milieu rural. Différent du milieu plus cultivé, plus fermé mais moins riche que les Monferrand
Dans les années 30 ,Roland est architecte-décorateur
Janine, indépendante et cultivée, préfère les soirées théâtrales ou les séances de cinéma aux activités du club alpin. Coquette, elle consacre à son élégance l’argent qu’elle peut subtiliser à la passion de son mari pour la montagne. Elle a quelques aventures sentimentales sans vraiment se cacher car son mari est absorbé par le club alpin. Par exemple, son amant quasi officiel vient manger chez les Truffaut tous les jeudis soirs
Au milieu de toutes ces activités, le couple vit comme s’il n’avait pas d’enfant
FRANÇOIS
Surnommé Papillon ou Farfadet, à trois ans François Truffaut est extrêmement éveillé, même s’il est fragile et maigre
à 7 ans ses cheveux passent au brun. Au niveau tempérament, il alterne la vivacité et la mélancolie, les longs silences et les bavardages échevelés
à la fin des années 30, la chose la plus importante ; son quartier : La rue Henri Monnier, la butte Montmartre, Les Boulevards reliant Clichy, La Place Blanche et Pigalle
QUARTIER ET SCOLARITÉ
Au Coeur d’un quartier du XIXe siècle., quartier des artistes et des demi-mondaines (kept women). Les appartements sont plutôt petits et modestes
On a une impression d’harmonie
à l’école maternelle (1938-39) François est bon élève, “son esprit est éveillé et son intelligence vive. Son caractère et son humeur égale lui ont gagné la sympathie de tous”. Il s’adonne à la lecture auprès de sa grand-mère
Les vacances d’été passées en Bretagne sont prolongées pour l’année à cause de la guerre
Septembre1940 : retour à Paris. François est devenu un élève difficile suite au contact avec ses cousins en Bretagne. Il comprend tout très bien sauf la discipline
TRUFFAUT ET SA MÈRE
Août 1942, décès de sa grand-mère
à 10 ans en septembre 1942, Truffaut commence à vivre avec sa mère et son mari
Connaissant peu sa mère, il a conscience d’être un poids pour ses parents, spécialement sa mère. Il est livré à lui-même dans un monde différent , voire hostile
Selon son ami d’enfance Robert Lachenay, François était admiratif de sa mère, tout simplement parce qu’elle était une belle femme, une femme indépendante. François essaie de se comporter en enfant modèle pour lui plaire
FUGUES ET MENSONGES
Les appartements successifs habités par la famille sont très exigus
C’était la précarité : son père avait fonctionné un système de lit dans l’entrée avec une banquette qui se repliait. Ce système devenu célèbre grâce aux 400 coups ne pouvait que renforcer chez l’enfant le sentiment d’être de trop, de gêner, de perturber l’intimité de ses parents
Ses parents passent régulièrement leur week-end à Fontainebleau pour pratiquer promenade et varappe
Laissé seul dans l’appartement , Truffaut lit, bricole, s’ennuie sans quitter sa chambre. Plus tard il profitera de l’absence de ses parents pour sortir avec ses copains et aller coucher chez eux
François commence à chaparder e petite somme dans la caisse ce qui lui permet une relative indépendance
Il raconte des histoires, des mensonges dans une fuite en avant, vers la fiction destinée à régler ses comptes avec le réel. Donc un malentendu se creuse et le respect manque de part et d’autre
Entre 1943 et 1946, les effets de la dégradation du climat familial se fera sentir dans sa scolarité avec des changements d’école. Ces problèmes et péripéties seront mis en scène dans les 400 coups
L’ÉCOLE
Pour Truffaut, c’est un lieu d’une mise en scène, une machine à fabriquer des mensonges: il faut fuir les cours pour lire Balzac ou Dumas, il faut fuguer pour rencontrer la vraie vie, il s’agit surtout de se jouer de l’autorité en mentant comme on ment aux parents
Pour justifier une nouvelle absence en automne 1944 : “c’est ma mère, m’sieur…elle est morte…” phrase reprise dans les 400 coups
L’ÉCOLE ET LES COPAINS
école = lieu où se faire des copains. Grâce à l’amitié François trouve un premier refuge où il peut oublier l’indifférence familiale et l’autorité des professeurs
à la rentrée 1943, il rencontre Robert Lachenay
Habitués à l’école buissonnière, aux mots d’excuse, aux fausses signatures sur le livret scolaire, François se rattrape grâce à sa passion pour les livres et les films
Robert lui plutôt cancre tend à qualifier les gens comme ils le méritent contrairement à Truffaut habitué aux non-dits
Lachenay et Truffaut = seuls, tous les deux isolés de leur famille. Ils s’épaulent dans leur solitude
FRANÇOIS ET ROBERT
La maison de Robert est le refuge par excellence, à l’abri des parents comme de l’école . Les deux amis parlent et lisent beaucoup, fument et boivent peu
Le père de Robert est joueur et sa mère alcoolique
Quand ils ne sont pas chez Robert, ils parcourent le quartier
L’IMPORTANCE DU SPECTACLE DANS LA JEUNESSE DE TRUFFAUT
Ses parents parlaient de théâtre, cinéma, de bouquins
La lecture = rêver une autre vie
La lecture = plus sûr moyen de lui faire oublier que sa mère ne le supportait que muet
Les salles obscures – le cinéma = le principal refuge
Formule de Truffaut : “la vie, c’etait l’écran”. Pendant l’Occupation Truffaut voyait jusqu’à13 fois le même film et prenait des notes dans son carnet
Cet amour du cinéma français dans ces années d’occupation se retournera en haine avec l’arrivée massive des films américains à partir de l’été 1946 et la découverte d’un autre univers, d’un nouvel horizon d’auteurs et d’acteurs
LA GUERRE EST UN THÉÂTRE
Enfant Truffaut a vécu la guerre ce qu’il a rarement raconté car les 400 coups se passent dans les années 50 et l’argent de poche dans les années 70. Ce n’est que le dernier métro qu’il mettra en scène cette période et les souvenirs qui lui sont associés
La France occupée, la France résistante est comme un théâtre pour l’adolescent
Ce refus de choisir , cette distance prise avec les engagements vus comme des jeux de théâtre sont un regard moral porté sur la période. Il est spectateur de ce théâtre de boulevard de la collaboration et de la résistance
Etat d’esprit de Truffaut : ne pas croire à ce que racontent les puissants, les adultes en général
Interview de Truffaut
J'ai pris assez vite l'habitude d'aller voir en cachette ceux qu'ils ne m'emmenaient pas voir. Lorsque mes parents sortaient tous les deux le soir, je sortais moi aussi, dix minutes après eux, pour aller au cinéma, en général dans la salle la plus proche. Je ne profitais pas de la soirée, car l'angoisse d'être découvert et de rentrer après eux était trop forte. La deuxième moitié du film était gâchée. Il arrivait même que la peur me fasse partir avant la fin du film, car je devais être couché quand mes parents rentreraient. Je garde de cette époque une grande angoisse et les films sont liés à une angoisse, à une idée de clandestinité. Ensuite, j'ai trouvé plus commode d'aller au cinéma l'après-midi, quitte à manquer la classe.
Je voyais des films en cachette. On faisait tellement l'école buissonnière et tellement de bêtises pendant la guerre, qu'à chaque fois que quelqu'un était emmerdé sur un écran, à chaque fois que quelqu'un était en situation irrégulière, je m'identifiais à lui. La lecture de Madame Bovary a été un choc pour moi parce que c'était pareil que de faire l'école buissonnière.
Un jour, je m'étais sauvé de chez mes parents et je ne savais pas exactement ce que j'allais faire. Au fond, je partais en vagabondage ! Je passe donc chez un copain qui pouvait m'aider, m'héberger ; manque de chance, il n'était pas là. Comme il fallait que je lui donne un rendez-vous, j'ai choisi le film que je préférais et qui se jouait cette semaine-là : Le Roman d'un tricheur. Et je lui ai dit que je serai toute là journée au Champollion... J'étais passé chez lui à midi, à deux heures j'étais au cinéma Le Champollion et j'étais prêt à y rester jusqu'à sept ou huit heures le soir. Jusqu'à ce qu'il m'y rejoigne : c'était un endroit où j'étais en sécurité ! On peut me dire ce qu'on veut sur Guitry, ce jour-là, c'était un ami chez qui j'avais trouvé refuge !
Quand l'argent de poche de la semaine était épuisé (c'était l'argent destiné à la cantine), je fréquentais beaucoup de salles où il était possible d'entrer sans payer. Pour chaque cinéma, c'était une méthode un peu différente. Au Delta, il fallait y aller à deux : l'un payait et venait ouvrir à l'autre (c'était toujours par les waters). À L'Images, c'était différent. Les lavabos étaient dans le hall au sous-sol. Il fallait descendre l'escalier et, à ce moment-là, on trouvait toujours dans les lavabos, en bas, un vieux ticket. Alors, il fallait simplement mettre sa veste sur son épaule de façon à avoir l'air d'être sorti de la salle, avoir ce vieux ticket à montrer et puis choisir un moment d'entracte, et ça marchait. Même au Gaumont-Palace, il était possible d'entrer, mais au forcing, le dimanche après-midi, au moment de la sortie, toutes ces portes immenses, ces quatre mille personnes qui sortent. Il fallait faire celui qui a oublié quelque chose et traverser cette marée humaine à l'envers.
Les Informations Générales
Truffaut est mort à 52 ans, mort d’un cancer
Il a tourné 23 longs métrages
Le sujet de ses films est une préoccupation de l'humanité, de l'émotion, de la mort, de la vie (une chaleur)
Il voulait créer des narrations inspirées par sa propre vie.
Antoine Doinel est une représentation de Truffaut; une version de lui-même
Sa raison d’être était de tourner ses films
Son enfance était douloureuse
Il est né pendant l’occupation de Nazis sur France, à Pigalle
Sa mère ne s’était pas mariée quand elle était tombée enceinte avec Truffaut donc il avait le sentiment d'être un enfant pas aimé, pas désiré. Il se sentait de trop. Son père n'était pas son vrai père. Truffaut dormait dans l'entrée, dans un appartement exigu. Malgré cela, son enfance n'a pas été un handicap mais son inspiration. Il est devenu enfant précoce, il est devenu adulte à 15 ou 16 ans
Quand il était enfant, il a énormément souffert du manque de présence de sa famille, du manque total d'intérêt de ses parents et c'est la raison pour laquelle il a fait du cinéma sa vie
Mais, Truffaut pensait que son difficile enfance était un avantage pour sa carrière
Dans Les 400 Coups, René est une représentation d’ami de Truffaut, Robert Lachenay
Ils passaient la plupart de leur temps à Boulevard de Clichy dans les années 40 il y avait 26 salles de cinéma. Toutes les semaines, ils allaient au cinéma (Ford, Hitchcock...). Ils rentraient par la sortie de secours, les fenêtres
Truffaut a été mis en centre de délinquant parce qu’il a dit qu’il y aura un film mais il n’y a pas donc il a arrêté et son père l’a envoyé en centre
Pour pouvoir sortir de prison, Truffaut a écrit une lettre à Bazin, le cofondateur de Cahiers du cinéma, qui a été ému et il a tout fait pour le faire sortir de prison
A masterpiece = Un chef d'œuvre
To play truant = Faire l'école buissonnière
To be expelled = Etre expulsé
A screening = Une séance
To shoot a film = Tourner un film
To steal = Voler
The audience = Les spectateurs
Jail = La prison
L’énfance de Truffaut
Né le 6 février 1932- mort 21 octobre 1984
Mère : Janine de Monferrand , fille mère , elle accouche de François Roland
Issue d’une famille catholique bourgeoise , il n’est pas décent de ne pas être mariée. La famille vit dans le IXème arrondissement de Paris
Il faut garder le secret pour conserver sa réputation au sein d’une société à la morale sévère et guindée
L’ENFANT SECRET
Placé en nourrice à Montmorency puis Boissy-Saint–Léger, François ne verra pas souvent sa mère jusqu’à l’âge de trois ans
SA FAMILLE
24 octobre 1933 il trouve un père adoptif Roland Truffaut. Deux semaines avant d’épouser Janine de Monferrand, Roland reconnait l’enfant né de père inconnu
Au printemps 1934 nait René, son demi-frère qui décèdera deux mois plus tard. François Truffaut restera fils unique et fils non désiré
Affecté par la mort de René, le couple qui vivait jusque-là dans la famille de Janine déménage sans François. François demeure une gêne, victime d’une société guindée et un enfant mal aimé
LES GRANDS-PARENTS
A bientôt trois ans , la grand-mère de François décide de le prendre avec elle Rue Henri Monnier car elle le sent dépérir. Cette charité chrétienne va permettre à l’enfant de vivre avec ses grands-parents et ses oncles et ses tantes. Son grand-père très “collet monté” a des difficultés à accepter cet enfant né des ”folies” de Janine. Bernard son oncle de 14 ans dort dans le vestibule alors que François et Monique sa tante dorment dans le salon
QUI SONT LES MONFERRAND?
Famille de petite noblesse originaire du Berry
L’expérience de la guerre de 14-18 va adoucir la moral conservatrice de Jean, lui donnant un certain humanisme au sein d’une culture marquée essentiellement par le nationalisme, le catholicisme et le légitimisme (un mouvement politique français favorable au rétablissement de la royauté)
Une ambiance littéraire et musicale baigne le cadre familial
Toute la famille fréquente le Club Alpin français car la culture physique surtout l’alpinisme- tient une place aussi importante que les activités de l’esprit
C’est au club que Janine, la mère de Truffaut rencontre Roland, passionné de montagne
JANINE ET ROLAND
La famille de Roland vient de l’ouest et du sud de la région parisienne, milieu rural. Différent du milieu plus cultivé, plus fermé mais moins riche que les Monferrand
Dans les années 30 ,Roland est architecte-décorateur
Janine, indépendante et cultivée, préfère les soirées théâtrales ou les séances de cinéma aux activités du club alpin. Coquette, elle consacre à son élégance l’argent qu’elle peut subtiliser à la passion de son mari pour la montagne. Elle a quelques aventures sentimentales sans vraiment se cacher car son mari est absorbé par le club alpin. Par exemple, son amant quasi officiel vient manger chez les Truffaut tous les jeudis soirs
Au milieu de toutes ces activités, le couple vit comme s’il n’avait pas d’enfant
FRANÇOIS
Surnommé Papillon ou Farfadet, à trois ans François Truffaut est extrêmement éveillé, même s’il est fragile et maigre
à 7 ans ses cheveux passent au brun. Au niveau tempérament, il alterne la vivacité et la mélancolie, les longs silences et les bavardages échevelés
à la fin des années 30, la chose la plus importante ; son quartier : La rue Henri Monnier, la butte Montmartre, Les Boulevards reliant Clichy, La Place Blanche et Pigalle
QUARTIER ET SCOLARITÉ
Au Coeur d’un quartier du XIXe siècle., quartier des artistes et des demi-mondaines (kept women). Les appartements sont plutôt petits et modestes
On a une impression d’harmonie
à l’école maternelle (1938-39) François est bon élève, “son esprit est éveillé et son intelligence vive. Son caractère et son humeur égale lui ont gagné la sympathie de tous”. Il s’adonne à la lecture auprès de sa grand-mère
Les vacances d’été passées en Bretagne sont prolongées pour l’année à cause de la guerre
Septembre1940 : retour à Paris. François est devenu un élève difficile suite au contact avec ses cousins en Bretagne. Il comprend tout très bien sauf la discipline
TRUFFAUT ET SA MÈRE
Août 1942, décès de sa grand-mère
à 10 ans en septembre 1942, Truffaut commence à vivre avec sa mère et son mari
Connaissant peu sa mère, il a conscience d’être un poids pour ses parents, spécialement sa mère. Il est livré à lui-même dans un monde différent , voire hostile
Selon son ami d’enfance Robert Lachenay, François était admiratif de sa mère, tout simplement parce qu’elle était une belle femme, une femme indépendante. François essaie de se comporter en enfant modèle pour lui plaire
FUGUES ET MENSONGES
Les appartements successifs habités par la famille sont très exigus
C’était la précarité : son père avait fonctionné un système de lit dans l’entrée avec une banquette qui se repliait. Ce système devenu célèbre grâce aux 400 coups ne pouvait que renforcer chez l’enfant le sentiment d’être de trop, de gêner, de perturber l’intimité de ses parents
Ses parents passent régulièrement leur week-end à Fontainebleau pour pratiquer promenade et varappe
Laissé seul dans l’appartement , Truffaut lit, bricole, s’ennuie sans quitter sa chambre. Plus tard il profitera de l’absence de ses parents pour sortir avec ses copains et aller coucher chez eux
François commence à chaparder e petite somme dans la caisse ce qui lui permet une relative indépendance
Il raconte des histoires, des mensonges dans une fuite en avant, vers la fiction destinée à régler ses comptes avec le réel. Donc un malentendu se creuse et le respect manque de part et d’autre
Entre 1943 et 1946, les effets de la dégradation du climat familial se fera sentir dans sa scolarité avec des changements d’école. Ces problèmes et péripéties seront mis en scène dans les 400 coups
L’ÉCOLE
Pour Truffaut, c’est un lieu d’une mise en scène, une machine à fabriquer des mensonges: il faut fuir les cours pour lire Balzac ou Dumas, il faut fuguer pour rencontrer la vraie vie, il s’agit surtout de se jouer de l’autorité en mentant comme on ment aux parents
Pour justifier une nouvelle absence en automne 1944 : “c’est ma mère, m’sieur…elle est morte…” phrase reprise dans les 400 coups
L’ÉCOLE ET LES COPAINS
école = lieu où se faire des copains. Grâce à l’amitié François trouve un premier refuge où il peut oublier l’indifférence familiale et l’autorité des professeurs
à la rentrée 1943, il rencontre Robert Lachenay
Habitués à l’école buissonnière, aux mots d’excuse, aux fausses signatures sur le livret scolaire, François se rattrape grâce à sa passion pour les livres et les films
Robert lui plutôt cancre tend à qualifier les gens comme ils le méritent contrairement à Truffaut habitué aux non-dits
Lachenay et Truffaut = seuls, tous les deux isolés de leur famille. Ils s’épaulent dans leur solitude
FRANÇOIS ET ROBERT
La maison de Robert est le refuge par excellence, à l’abri des parents comme de l’école . Les deux amis parlent et lisent beaucoup, fument et boivent peu
Le père de Robert est joueur et sa mère alcoolique
Quand ils ne sont pas chez Robert, ils parcourent le quartier
L’IMPORTANCE DU SPECTACLE DANS LA JEUNESSE DE TRUFFAUT
Ses parents parlaient de théâtre, cinéma, de bouquins
La lecture = rêver une autre vie
La lecture = plus sûr moyen de lui faire oublier que sa mère ne le supportait que muet
Les salles obscures – le cinéma = le principal refuge
Formule de Truffaut : “la vie, c’etait l’écran”. Pendant l’Occupation Truffaut voyait jusqu’à13 fois le même film et prenait des notes dans son carnet
Cet amour du cinéma français dans ces années d’occupation se retournera en haine avec l’arrivée massive des films américains à partir de l’été 1946 et la découverte d’un autre univers, d’un nouvel horizon d’auteurs et d’acteurs
LA GUERRE EST UN THÉÂTRE
Enfant Truffaut a vécu la guerre ce qu’il a rarement raconté car les 400 coups se passent dans les années 50 et l’argent de poche dans les années 70. Ce n’est que le dernier métro qu’il mettra en scène cette période et les souvenirs qui lui sont associés
La France occupée, la France résistante est comme un théâtre pour l’adolescent
Ce refus de choisir , cette distance prise avec les engagements vus comme des jeux de théâtre sont un regard moral porté sur la période. Il est spectateur de ce théâtre de boulevard de la collaboration et de la résistance
Etat d’esprit de Truffaut : ne pas croire à ce que racontent les puissants, les adultes en général
Interview de Truffaut
J'ai pris assez vite l'habitude d'aller voir en cachette ceux qu'ils ne m'emmenaient pas voir. Lorsque mes parents sortaient tous les deux le soir, je sortais moi aussi, dix minutes après eux, pour aller au cinéma, en général dans la salle la plus proche. Je ne profitais pas de la soirée, car l'angoisse d'être découvert et de rentrer après eux était trop forte. La deuxième moitié du film était gâchée. Il arrivait même que la peur me fasse partir avant la fin du film, car je devais être couché quand mes parents rentreraient. Je garde de cette époque une grande angoisse et les films sont liés à une angoisse, à une idée de clandestinité. Ensuite, j'ai trouvé plus commode d'aller au cinéma l'après-midi, quitte à manquer la classe.
Je voyais des films en cachette. On faisait tellement l'école buissonnière et tellement de bêtises pendant la guerre, qu'à chaque fois que quelqu'un était emmerdé sur un écran, à chaque fois que quelqu'un était en situation irrégulière, je m'identifiais à lui. La lecture de Madame Bovary a été un choc pour moi parce que c'était pareil que de faire l'école buissonnière.
Un jour, je m'étais sauvé de chez mes parents et je ne savais pas exactement ce que j'allais faire. Au fond, je partais en vagabondage ! Je passe donc chez un copain qui pouvait m'aider, m'héberger ; manque de chance, il n'était pas là. Comme il fallait que je lui donne un rendez-vous, j'ai choisi le film que je préférais et qui se jouait cette semaine-là : Le Roman d'un tricheur. Et je lui ai dit que je serai toute là journée au Champollion... J'étais passé chez lui à midi, à deux heures j'étais au cinéma Le Champollion et j'étais prêt à y rester jusqu'à sept ou huit heures le soir. Jusqu'à ce qu'il m'y rejoigne : c'était un endroit où j'étais en sécurité ! On peut me dire ce qu'on veut sur Guitry, ce jour-là, c'était un ami chez qui j'avais trouvé refuge !
Quand l'argent de poche de la semaine était épuisé (c'était l'argent destiné à la cantine), je fréquentais beaucoup de salles où il était possible d'entrer sans payer. Pour chaque cinéma, c'était une méthode un peu différente. Au Delta, il fallait y aller à deux : l'un payait et venait ouvrir à l'autre (c'était toujours par les waters). À L'Images, c'était différent. Les lavabos étaient dans le hall au sous-sol. Il fallait descendre l'escalier et, à ce moment-là, on trouvait toujours dans les lavabos, en bas, un vieux ticket. Alors, il fallait simplement mettre sa veste sur son épaule de façon à avoir l'air d'être sorti de la salle, avoir ce vieux ticket à montrer et puis choisir un moment d'entracte, et ça marchait. Même au Gaumont-Palace, il était possible d'entrer, mais au forcing, le dimanche après-midi, au moment de la sortie, toutes ces portes immenses, ces quatre mille personnes qui sortent. Il fallait faire celui qui a oublié quelque chose et traverser cette marée humaine à l'envers.