Questions d’ouverture :
« À quoi ça sert d’être philosophe ? »
Exercice de hiérarchisation des valeurs : richesses, bonheur, grandeur, service, amour, possession, courage, réussite, progrès, adaptabilité, espérance.
Choisir la valeur jugée la plus importante et la moins importante ; justifier en quelques lignes.
Objectif implicite : susciter une prise de conscience personnelle avant d’aborder la théorie.
Chaque être humain porte une grandeur intérieure (« idéal »).
La réalisation de cet idéal passe par l’éveil de l’âme.
Figures admirées : celles et ceux qui ont réveillé leur idéal, souvent après une épreuve douloureuse.
La philosophie est présentée comme
un « amour de la sagesse »,
une discipline de vie pour éveiller ce qu’il y a de plus noble en l’homme.
Définitions (Larousse/Robert)
Idéal : « Ce qui donnerait une parfaite satisfaction aux aspirations du cœur ou de l’esprit. »
Philosophie : « Ensemble de conceptions portant sur les principes des êtres et des choses… »
Étymologie : Philo-Sophia (Amour de la Sagesse).
Philo : amour, recherche, expérience.
Sophia : sagesse, mais aussi vérité, beauté, bonté, justice.
Citation (Fernand Schwarz) : l’Éros socratique =
« Puissance qui intègre et concilie les contraires »
Énergie unificatrice pleine de vie.
Idée clé : le philosophe incarne un dynamisme d’amour et de sagesse.
Sous-titres de la méthode :
Éthique – Conscience : l’être humain face à lui-même.
Société – Vivre ensemble : relations humaines.
Histoire – Évolution : projeter le futur.
L’éthique est présentée comme un moyen de « nous renforcer ».
Recherche des causes profondes, pas seulement des effets.
Vision du cosmos :
« Nature = un tout en action », une « Vie une ».
Harmonie divine comparable à une musique cosmique.
Temple de Delphes : \text{« Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux. »}
Multifonctions dans l’Antiquité : droit, poésie, mathématiques, musique, théâtre…
Objectif premier : recherche & compréhension de la vie, transformation de l’époque.
Exemples : Académie de Platon, Lycée d’Aristote, Jardin d’Épicure.
Pythagore (Crotone) :
Premier à employer le mot « philosophie ».
Philosophe = « Philo-Sophos », celui qui cherche la sagesse car il ne la possède pas encore.
Citation (P. Hadot) :
La philosophie naît d’un choix de vie (« option existentielle ») avant même le discours théorique.
Toujours liée à une communauté (« école »).
Exige une conversion totale de l’être.
Finalité : développement intégral de l’homme (esprit, âme, corps).
Réduite aujourd’hui à un jeu rationnel détaché de la nature.
Philosophe authentique : celui qui vit selon les lois de la nature (connaissance + action).
\text{Esprit (Noüs) – Ciel }
\text{Âme (Psyché) – Atmosphère }
\text{Corps (Soma) – Terre }
Correspondances :
Idées (stables) ↔ esprit.
Émotions (instables) ↔ âme ; peuvent voiler le réel.
Actions (visibles) ↔ corps.
Objectif : un être humain meilleur, une société plus juste.
Définitions :
Éthique (du grec ethos) : obligations & devoirs.
Morale (du latin mores) : science des coutumes.
À l’origine, termes équivalents : visent l’harmonisation de l’être.
Principe antique : « La vertu est le moyen d’atteindre les dieux » ⇒ voie héroïque.
Les penseurs de l’Antiquité ne séparaient pas discours & pratique.
Éthique atemporelle :
Vivable en toute époque, toujours renouvelée, n’appartient à personne.
Éthique temporelle :
Fille du temps, changeante, soumise aux modes.
Devoir philosophique : distinguer valeurs durables et valeurs périssables.
Problème moderne : on considère philosophe celui qui pense, même si sa vie n’est pas cohérente.
Conséquence : éclatement pensée/émotion/action ⇒ angoisse & perte d’identité.
Vie morale :
Toute idée importante doit être appliquée immédiatement ; l’effort consiste à surmonter les obstacles (conventions, peurs, égoïsme, doutes).
Viser l’authenticité : « être » plutôt que « paraître ».
But : que la conduite reflète l’être intérieur.
Morale ≠ simple produit d’une religion ni simple ciment social.
Mythes antiques et premières civilisations possèdent déjà un code moral visant à rendre l’homme libre, capable de rejoindre le monde divin.
Cheminement : ascèse, pratique des vertus, lutte contre faiblesses & défauts, attention à l’autre.
Disciple : pas seulement « savoir » mais « devenir meilleur » (primauté de la vie morale).
Trois outils pour se connaître & progresser :
Aimer la vérité : dimension dévotionnelle.
Rechercher la vérité : dimension d’investigation.
Pratiquer la vérité : dimension de service.
Lien direct avec l’idéal : ces trois forces rendent l’idéal opératif dans la vie quotidienne.